Dans un communiqué émis mercredi, communiqué que nous avons publié, l’Association cycliste canadienne (ACC) présente sa sélection, pour les Championnats mondiaux de cyclisme sur route 2011. Dans la bouche de l’entraîneur Vincent Jourdain, on y met des commentaires fort optimistes sur les chances du Canada de bien paraître à ces championnats.
« Je suis confiant que nous aurons une équipe compétitive au Danemark. À moins d’un an des jeux de Londres, nous aurons la chance de faire un dernier test. Les programmes de l’ACC n’ont jamais été aussi en santé, et cela et très encourageant. Toute l’équipe est maintenant prête à relever les défis qui nous attendent. »
Compétitive ? Relever les défis ? Mmm, ça veut dire quoi…
Loin de moi l’intention de dénigrer ces propos ou la qualité des athlètes sélectionnés, mais quand on compare la délégation canadienne à celle de certains pays… c’est comme si on envoyait nos athlètes à l’abattoir. Les règles étant ce qu’elles sont, admettons, très honnêtement, que deux, trois ou quatre cyclistes ont bien peu de chances de tenir jusqu’au bout quand on a plus de 100, 150 ou 250 km à parcourir, dans une course sans lendemain. On n’est pas, ici, dans une course à étapes où l’on peut étaler sa stratégie sur plusieurs jours. Il faut performer drette là !
Ceci étant, la sélection canadienne aux Mondiaux 2011 me semble ténue, vouée à un « ce fut une belle expérience ».
Nos meilleures chances ? Elles sont entre les mains d’une incroyable athlète dans la trentaine avancée qui a pour nom Clara Hughes. Sinon, Annie Ewart*, chez les femmes de catégorie junior, pourrait bien performer, considérant son expérience et ses résultats de l’an passé.
Personnellement, j’aimerais que nos Québécoises, Alizée Brien et Gabrielle Pilote-Fortin, se tirent bien d’affaires, mais il est préférable de les laisser oeuvrer sans trop de pression. Qu’elles soient rendues à ce niveau, ça vaut déjà un coup de chapeau.
Même chose pour les gars. La délégation U23 est réduite à trois coureurs (Boivin, Houle, Wight), selon la liste fournie par l’Association cycliste canadienne. Trois coureurs de qualité mais…
Il ne faut pas attendre de miracles, aux Championnats 2011. Gardons les lunettes roses pour une autre occasion !
Et si l’un des nôtres dépasse les attentes, je m’engage à… ne pas recommencer !
* Annie Ewart, 21e (clm) et 40e (route) en 2010.
Cette fois-ci mon cher Christian, je me dois de placer un contre et appuyer M. Jourdain. Les championnats du monde ne s’adressent pas qu’aux seniors hommes qui carburent à je ne sais quelle mixture. Il y a aussi les femmes seniors, les U23 hommes et femmes et finalement les juniors. Clara Hughes n’a-t-elle pas gagné le CLM de Gatineau et ce de façon indiscutable? David Boily, 2ième au Tour de l’Avenir, c’est pas rien. Annie Ewart peut réaliser un temps canon au CLM. Non, il est permis d’avoir des attentes mais quelles sont-elles au juste? L’arc-en-ciel, un podium? Selon moi, il n’y a pas à rougir d’un top 10. Il s’agit de courses sans lendemain où ton habituel coéquipier peut devenir ton concurrent. Ça change la donne. Accepter de souffrir et ne pas revenir au pays avec un ‘j’aurais dû’ en tête, voilà ce qui peut permettre de bonnes performances.
Bertrand… tu as raison et je n’ai pas tort ! L’idée, derrière mon commentaire, est, avant tout, de mettre un bémol aux prétentions qu’on nous lance, comme ça, en sachant que la réalité n’est pas toujours aussi « rose ». Les nuances que tu apportes, au fond, correspondent à celles que j’ai apportées dans mon texte. Les astres peuvent s’aligner et faire en sorte que, exemple, Svein Tuft monte sur le podium. Au CLM, ce n’est pas impossible. Mais que peuvent faire trois coureurs U23 contre la horde casquée. On a vu, au final, ce qui est arrivé à David Boily, au Tour de l’Avenir. Personne pour le protéger. C’est plutôt du côté des dames qu’il faut regarder, si nous voulons rêver un peu… et le cyclisme féminin, qui en a vraiment besoin, en sortirait grandi. Chez nous, à tout le moins.