Montréal, 27 juin 2013 (Sportcom) – Amélie Kretz (photo FAEQ) n’aurait pu espérer un meilleur scénario à sa première participation à une épreuve de la Coupe du monde. Dimanche dernier, à Edmonton, la Blainviloise a mérité l’or au triathlon sprint, ce qui fait d’elle l’Athlète Sportcom de la semaine du 24 juin.
« Je n’avais pas vraiment d’attentes étant donné que c’était ma première Coupe du monde. Par contre, je savais que j’étais en bonne forme et j’espérais un Top-5 plus qu’une victoire. Disons que c’est une belle surprise ! », a expliqué celle qui était accompagnée de ses compatriotes Ellen Pennock et Kirsten Sweetland sur le podium.
C’est en deuxième moitié de la portion de la course à pied que l’athlète âgée de 20 ans s’est échappée dans la montée la plus pentue, alors qu’il restait un peu plus d’un kilomètre à faire. Un écart d’une douzaine de secondes s’est rapidement créé et la Québécoise a pu le maintenir jusqu’à la fin de cette épreuve de 750 m de natation, 20 km de vélo et 5 km de course à pied, soit la moitié d’un triathlon de distance olympique.
Amélie, qui vivra sa première course de Coupe du monde sur cette distance à la mi-juillet en Espagne, n’est pas intimidée à voir son effort être doublé en terme de durée. En effet, car elle a déjà participé à deux courses de distance olympique plus tôt cette saison dans le circuit des Coupes panaméricaines.
« J’ai vraiment aimé ces distances et plus c’est long, mieux c’est. Oui, le fait que ce soit une distance sprint m’a avantagée (à Edmonton), car je suis plus habituée, sauf que je me sens aussi à l’aise sur la distance olympique. En Espagne, plusieurs gros noms seront présents, alors ce sera une bonne occasion de me comparer à elles. Ça va brasser un peu plus à la nage, mais ça va vraiment bien de ce côté. Je vais arriver là prête et en forme et on verra ce que ça va donner. »
Cap sur Guelph
En janvier dernier, l’athlète qui est entraînée par Kayla Rollinson et Craig Taylor a décidé de déménager à Guelph, en Ontario, pour deux raisons : poursuivre son entraînement et ses études universitaires en nutrition. « C’était un peu difficile de partir de la maison et là, le changement s’est bien fait. Ici, tout est facilement accessible et nous sommes dans un environnement de haute performance. »
Étrangement, le chemin qui a conduit Amélie à Guelph est identique à celui du spécialiste du 3000 m steeple, Alex Genest, qui vient de compléter ses études en nutrition au même endroit. Celui qui a terminé 17e aux Jeux olympiques de Londres apporte un regard extérieur sur le travail que fait la triathlonienne en bordure de la rivière au nom tout indiqué de Speed River.
« Amélie travaille extrêmement fort et elle est très concentrée dans ce qu’elle fait, constate Genest. C’est un modèle à suivre pour tous les athlètes qui s’entraînent à Guelph. Elle est motivée et lorsqu’elle vient s’entraîner avec le groupe de course à pied, ce n’est pas pour aller faire une petite promenade. On voit qu’elle a un talent brut et ça explique pourquoi elle a gagné à Edmonton. »
Plusieurs triathloniens de l’équipe nationale de développement demeurent à Guelph, mais cela ne fait pas en sorte que chaque entraînement se transforme en une compétition croit Amélie. « Nous sommes toutes très compétitives, sauf que nous nous entraidons aussi. Tout le monde se pousse et nous pouvons toutes gérer la compétition et notre amitié. »
Son prochain objectif sera une place sur le podium au Championnat du monde des moins de 23 ans. Même si tout va rondement pour l’instant, la Québécoise n’entend pas s’asseoir sur ses lauriers et elle sait déjà quelles seront les facettes de son sport où elle devra s’améliorer.
« La course à pied, c’est là où les compétitions se gagnent. Pour être dans coup, il faudra courir le 10 km en 33 minutes. Avant, le vélo était relativement facile, sauf que ce n’est plus le cas. Les parcours sont de plus en plus difficiles et ils sont techniques avec des virages et des côtes. »
Avec une telle relève qui se pointe à l’horizon, les athlètes qui sont présentement en tête de peloton n’ont qu’à bien se tenir.
Rédaction : Mathieu Laberge / Sportcom