Tout chaud et tout neuf de la nouvelle cuvée française, Hutchinson nous fabrique, pour 2009, un pneu très roulant spécifique aux compétitions de XC. Il aurait été développé en collaboration avec Julien Absalon et le team Orbea. Il me tardait d’en faire l’essai.
Tout d’abord, déplions le pneu. Sur ses flancs, un relief de peau de serpent, humm, très joli. Du crampon, en voulez-vous en v’là. Juste pour le trip je les ai calculés: 1162, exactement! Je me dis que, effectivement, c’est un pneu très roulant, mais je reste perplexe face à l’adhérence et l’auto-nettoyage du pneu dans des conditions humides. Selon les dires du constructeur, il le cote «très bien» dans la boue.
Le Cobra est un pneumatique utilisant la technologie Skinwall (SKW). Pour faire une histoire courte, ils ne mettent du caoutchouc que sur la partie centrale du pneu et une très fine couche sur les flancs, ce qui enlève du poids et lui donne de la souplesse, donc, plus confortable tout en gardant une très grande résistance aux agressions du terrain.
Hutchinson Cobra Air Light 2.10
Lieu d’origine: France
Type de pneu: roulant, compétition de xc.
Terrain: sec
Poids annoncé: 520gr
Prix de détail suggéré: 89$
Le Cobra a été testé sur tous les terrains et ce, sur près de 600 km, roche roulante, boue, terrain sec, traverse de rivière etc.
Son point fort, la vitesse sur terrain sec. Lorsque le terrain est instable – roche, roulant ou sable – la conduite devient plus exigeante, ce qui est tout à fait normal pour ce type de pneu. Le fait d’avoir autant de crampons augmente la portance et diminue l’accroche profonde du pneu dans les sols mous.
Dans la boue, le Cobra s’est bien débrouillé, mais seulement sur de courtes distances. Lorsque la boue persiste, le pneu se gorge et a de la difficulté à s’auto-nettoyer, surtout dans la boue épaisse. Lorsque le sol est mouillé – sur de la roche après une pluie ou traverse de rivière – le pneu devient relativement glissant, la traction diminue de façon remarquée et l’accroche latérale également.
Mais attention, dans son élément – terrain sec rapide – c’est une vraie machine, il colle littéralement au sentier. Très confortable et surtout très rapide, le Cobra roule presque sans effort et avec une très grande douceur. On oublie presque qu’on a des pneus de montagne, ce qui nous donne l’impression de ne pas rouler à grande vitesse.
L’accroche latérale est bonne tant que l’on reste dans cette catégorie de pneumatique. Il est arrivé à quelques reprises des décrochages contrôlés mais dans des situations extrêmes, en montée très abrupte avec soulèvement de la roue avant et angle de coté, ce pour quoi, d’après-moi, bien d’autres pneu non-destinés à faire le même travail que le Cobra auraient décroché.
Sur les 600 km roulés une portion a été consacrée à la résistance face à l’usure, soit de bonnes portions de piste cyclable en poussière de pierre (195 km) et d’asphalte (70 km). Tout le reste s’est fait en montagne. Les résultats sont très surprenants, l’usure est à peine perceptible. Il faut dire que le caoutchouc est quand même dur, d’où, peut-être, son manque d’adhérence sur les sols mouillés. Mais, à chacun son karma!
Le Hutchinson Cobra est fabriqué en quatre versions: air light (version testée), tubeless light, hardskin et tubeless ready. C’est un excellent pneu tant que l’on respecte ce pourquoi il a été conçu; très bon rapport qualité-prix étant donné le peu d’usure qu’il a démontré après plus de 600km. Je le recommande à tous ceux qui veulent se payer une bonne paire de pantoufle de montagne et qui, bien entendu, ne se considèrent pas comme étant des pantouflards!
Collaboration: Groupe Ostiguy – KMI
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