BIXI : attention !

J’étais en vacances, je n’ai pas eu le temps et, honnêtement, je n’avais pas envie de vérifier.

Cependant, ce que j’ai constaté, lors de mon récent passage en Europe, c’est que le phénomène du vélo en location ne semble pas connaître le succès mur à mur que certains voudraient lui attribuer. J’avais remarqué la même tendance, à Barcelone, il y a trois ans.

Le Soleil nous apprenait, dans son édition du lundi 8 août 2011, que, finalement, un hôtelier du Vieux-Québec aurait  le droit d’offrir des vélos en location, aux portes de son établissement. Bravo ! C’est un ajout qui ne peut nuire… mais de là à en étendre la pratique, tous azimuts, j’aimerais qu’on vérifie – besoin, nécessité, rentabilité – avant d’aller plus loin, avant d’aller trop loin.

Au premier coup d’oeil, les stations de vélo en location, tant à Londres qu’à Copenhague et à Stockholm, m’ont semblé peu fréquentées. Les vélos disponibles y étaient abondants. Les espaces vides… peu nombreux. En ces trois endroits, j’ai cru remarquer une utilisation intensive du vélo, mais pas de ceux que l’on offre en location. Le vélo urbain, le vélo à soi, semble avoir la cote. Pour plusieurs raisons. On préfère avoir la bécane sur son balcon plutôt que dans la rue… trois coins de rue plus loin.

Notre guide, à Copenhague, nous expliquait que les Danois, souvent, possèdent au moins deux vélos. Un pour le travail, un pour le plaisir (ou la performance). Ainsi, on voit peu de vélos en fibre de carbone, dans les rues de la capitale danoise. Même chose à Londres, à Stockholm, à Helsinki et à Goteborg.

Avant d’engager des millions dans une « flotte » de vélos en location, on pourrait, de prime abord, laisser les commerçants spécialisés exploiter leur marché au maximum de leur capacité. Et les encourager à bonifier leur offre.

Toute ville qui se respecte a, aussi, le devoir de favoriser l’utilisation du vélo sur son territoire. Par des aménagements adéquats, cohérents.

Mais de là, encore une fois, à investir des millions, en fonds publics, pour des vélos qui ne seront pas ou peu utilisés… de là à créer une autre structure qui sera difficile et coûteuse à gérer…

On aura assez de la facture – démesurée – d’un certain amphithéatre à payer.

Londres : nombreux appelés, peu d'élus.

Copenhague : les vélos urbains sont nombreux... en tout lieu.

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Pas de réponse à “BIXI : attention !”

  1. Sébastien Rousseau

    Excellent analyse… présentement on tend à nous rentrer le bixi de force, tel un mauvais médicament aux problèmes de circulation. Le vélo sur les route de la Beauce à -27 degré avec le vent ça fera jamais de miracle!

  2. Philippe Lemire

    Il faudrait peut-être relativiser un peu les choses. Parler de succès mur à mur est peut-être ambitieux, c’est une façon de s’exprimer. Si vous vous attendez à ce que 100% des cyclistes d’une ville utilise ce mode de transport, c’est sûr que vous serez déçu. Il n’existe malheureusement pas de solution unique.

    Personne ne tente de forcer les cyclistes à adopter le BIXI, c’est seulement une solution supplémentaire à toutes celles déjà existantes. En fait, probablement que la majorité des cyclistes ne seront pas convaincus par cette option.

    Mais reste que la preuve est faite que dans plusieurs villes, ce système rempli un besoin. À tel point que le système est parfois même rentable, à Paris par exemple. À Montréal, le système est encore trop jeune pour savoir s’il sera rentable, mais reste que les dernières statistiques d’usages sont encourageantes.

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