Londres, 1er août 2012 (Sportcom) – Après sa retraite du patinage de vitesse longue piste, Clara Hughes avait fait le choix de demeurer une athlète de haut niveau pour faire la performance de sa vie au contre-la-montre des Jeux olympiques de Londres. À cette épreuve, mercredi, la cycliste de Glen Sutton a donné tout ce qu’elle avait et cet effort l’a classée au cinquième rang. Hughes a bouclé le parcours de 29 kilomètre en un temps de 38 min 28, 96 s.
L’Américaine Kristin Armstrong a été la plus rapide en un temps de 37 min 34,82 s. Elle défend ainsi avec succès son titre olympique obtenu à Pékin en 2008. Immédiatement après l’épreuve, Armstrong a annoncé sa retraite de la compétition.
L’Allemande Judith Arndt (37 min 50,29 s) est médaillée d’argent, tandis que la Russe Olga Zabelinskaya (37 min 57,35 s), troisième à la course en ligne dimanche, met la main sur une deuxième médaille de bronze à ces Jeux. L’autre Canadienne en lice, Denise Ramdsen, a terminé 19e (41 min 44,81 s).
« C’est ce que je valais. Je n’ai pas d’excuses et c’est ce que j’avais de mieux dans les jambes, dans mon cœur et dans ma tête », a commenté Hughes, qui était sereine après l’épreuve. « Oui, je suis déçue, car j’ai toujours de grandes attentes envers moi-même. J’ai tout donné et ce n’était pas suffisant, mais en bout de ligne, il y en avait des meilleures que moi. C’est tout. »
La sextuple médaillée olympique a raconté avoir été parfaite techniquement sur le parcours de Hampton Court, tant dans les virages que son coup de pédale.
« Je me sentais bien… dans le sens où c’était infernal et que c’était un contre-la-montre de 38 minutes de souffrance. J’ai souffert, signe que c’était une bonne course. »
La foule très nombreuse en bordure du parcours a été très généreuse selon Hughes. « C’est ce dont je vais me souvenir le plus. Ça m’a rappelé les Jeux olympiques de Vancouver. Je suis juste reconnaissante d’avoir pu participer aux Jeux une autre fois. J’ai été assez bonne pour représenter le Canada, mais malheureusement, pas assez pour le représenter sur le podium. Par contre, je suis très fière de ce que j’ai accompli. »
Et maintenant qu’est-ce qui l’attend, elle ne pourra pas être une athlète de haut niveau indéfiniment?
« Je vais profiter de ma journée et ce soir, je vais boire de la bière avec mon mari », a-t-elle rigolé pendant qu’au loin retentissait la chanson Chariots of Fire, tout juste avant le remise des médailles.
L’athlète de 39 ans vise une participation aux Championnats du monde, cet automne, à Limburg (Pays-Bas). Elle n’a pas non plus fermé la porte à une autre saison de compétition.
« Je n’ai jamais échoué après avoir donné tout ce que j’avais. C’est ma plus grande satisfaction (dans ma carrière). J’aimerais que les gens ne se souviennent pas de ce que j’ai fait, mais plutôt comment je l’ai fait. Je pense surtout aux filles qui peuvent être inspirées, peu importe leur âge. »
À ses sixièmes et derniers Jeux, Hughes sent qu’elle a retrouvé le vrai sens de l’olympisme chez les nouvelle génération d’athlètes. « C’est beau! Le sport peut changer des vies et transcender les gens. Et il a sauvé la mienne. »
Soulignons en terminant qu’une photo du regretté journaliste torontois Randy Starkman était accrochée sur la clôture où les journalistes canadiens ont interviewé Hughes. Décédé d’une pneumonie le printemps dernier à l’âge de 51 ans, le spécialiste des sports olympiques, était un proche de la cycliste avec qui il devait rédiger un livre.
Rédaction: Mathieu Laberge / Sportcom