Cinquante-deux ans et il roule toujours!

Mon premier vélo! Chacun a sa petite histoire, à ce sujet. La mienne remonte presque au temps de Mathusalem, au millénaire précédent. Dans les années 50, pour être plus précis.

À l’Ile d’orléans, à l’époque, le sport n’était pas vraiment une priorité. À vrai dire, ce n’était même pas une préoccupation. À part Maurice Richard, à la télé.

L’activité physique, même pour nous qui demeurions au village (Sainte-Famille), c’est dans les champs que ça se passait. Pas besoin de vous dire que les vélos (GI Joe ou Fraisinette) avec des petites roues pour garder l’équilibre, on ne connaissait pas ça. Plus souvent qu’autrement, les jeunes héritaient du vélo du grand frère. Je dis bien grand frère car, même à sept, huit ou dix ans, fallait se contenter de la bécane trop haute pour nos patoches. On enfilait une jambe SOUS la barre pour pédaler! Pas question de s’asseoir, les jambes, de toute façon, ne se seraient pas rendues aux pédales!

Hérité de mon frère aîné, Jocelyn, le premier vélo que j’ai utilisé de façon régulière faisait figure de nouveauté, d’objet de curiosité, à l’époque. Un Robin Hood 1956, neuf vitesses! Oui, neuf vitesses. Trois sur pignons, multipiées par les trois positions à l’intérieur du moyeu. Un seul plateau, bien sûr. Relativement léger, par rapport aux grosses bicyclettes sans vitesse, à pneus ballon (on disait et prononçait «tailleur baloune») qu’on utilisait à l’occasion, ce vélo était fabriqué par Raleigh, à Nottingham, Angleterre.

La beauté de l’histoire, c’est que mon frère, collectionneur dans l’âme, l’a récupéré après que j’eus quitté le domicile familial pour convoler en justes noces, dans les années ’70, et il l’utilise encore, occasionnellement, 50 ans après l’avoir acheté d’un voisin-fournisseur qui s’approvisionnait chez Duplain Sports, boul. Mgr-Gauthier, à Giffard.

Voici donc quelques photos de cette pièce de collection! L’équipement, sauf la selle et les pneus (26 x 1″ 1/4), est d’origine ou dans la cinquantaine. La transmission, par pignons et moyeu, est une adaptation qui se faisait plus ou moins couramment, à l’époque. Le beau Lance ne ferait pas le Tour de France avec ça! Pas sûr que, moi-même, je ferais le Tour… de l’Ile.

Fière allure, n'est-ce pas?

Fière allure, n'est-ce pas?

 

Le légendaire Robin des Bois.

Le légendaire Robin des Bois.

 

Forte tendance, dans les années 50: le guidon relevé.

Forte tendance, dans les années 50: le guidon relevé.

 

Trois pignons (12-18-25) et un multiplicateur, par l'intérieur du moyeu, pour donner trois vitesses par pignon.

Trois pignons (12-18-25) et un multiplicateur, par l'intérieur du moyeu, pour donner trois vitesses par pignon.

 

Manette d'une autre époque qui faisait bien le travail.

Manette d'une autre époque qui faisait bien le travail.

 

Assez loin du Campagnolo Super record, n'est-ce pas?

Assez loin du Campagnolo Super record, n'est-ce pas?

 

Sélecteur de vitesse par l'intérieur du moyeu. Oubliez le «double tap»...

Sélecteur de vitesse par l'intérieur du moyeu. Oubliez le «double tap»...

 

Vous avez votre histoire, des photos? Faites-moi signe (clemelin@sdvti.com), on pourrait en parler dans un prochain texte.

P.S.: J’avais une belle photo, en gros-plan, du plateau, tout acier, avec les lettres R (Raleigh) et N (Nottingham) bien en vue, près de la manivelle, mais un problème avec celle-ci m’a empêché de l’insérer dans ce texte. Après trois essais et le renvoi de toutes les photos, j’ai abandonné!

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