Infovelo.com

Montréal – La Société du Parc Jean-Drapeau a informé les fédérations sportives concernées de la mise en place de nouvelles mesures concernant la sécurité des usagers sur le Circuit Gilles-Villeneuve à Montréal lors d’une réunion le 10 mai dernier.

Les mesures principales qui touchent les triathlètes sont les suivantes :

–  placement de 3 chicanes sur le circuit Gilles-Villeneuve dès la fin du Grand Prix de F1 afin de faire ralentir les cyclistes à 3 croisements stratégiques.

–  de 5h du matin à 7h du matin du lundi au vendredi, ces chicanes seront ôtées et tous les véhicules seront interdits de circulation sur le site pour permettre un usage exclusif des cyclistes et autres sportifs.

Ces mesures ont été décidées unilatéralement par la société du Parc Jean-Drapeau suite au nombre d’accidents survenus en 2009 (28 accidents impliquant des cyclistes dont 21 transports en ambulances).

Suite à cette réunion, Triathlon Québec a rencontré Mme Nathalie Lessard, Directrice principale Communications, développement stratégique et durable , afin de faire le tour du circuit avec elle afin d’étudier les problématiques et trouver des solutions.

La plage horaire entre 5h et 7h du matin est la seule plage horaire trouvée par le SPDJ pour accommoder les cyclistes souhaitant s’entraîner sans véhicule. La SPDJ expliquant qu’à partir de 7h les livraisons sont possibles puis de 10h à 19h, la plage est ouverte et implique la circulation de véhicules pour se rendre au parking. Nous avons demandé de voir la possibilité d’avoir un créneau horaire de 20h à 22h mais ça s’est soldé par un refus dû aux événements qui ont lieu le soir notamment au Jardin des Floralies.

Les 3 croisements stratégiques où seront situées les chicanes sur le CGV:

1-  au croisement du Pont du Cosmos

2- du Pont de la concorde

3- au niveau de la plage.

Suite à cette rencontre, nous avons proposé des solutions. Nous avons démontré que les chicanes n’étaient pas nécessaires :

–   au Pont du Cosmos puisqu’il est possible avec peu d’aménagement de ne pas faire croiser les véhicules avec la piste.

–   au Pont de la Concorde puisqu’il n’y a pas de croisement entre la voie de gauche des vélos et la voie de droite des véhicules (les véhicules descendant le Pont de la Concorde restant sur leur propre voie). Selon nous, seuls les véhicules devraient être ralentis à leur entrée sur le circuit.

–   à la plage, la SPJD a proposé de placer des cadets de la SPVM à cette intersection pour faire la circulation en plus des chicanes. Ce personnel serait à notre avis amplement suffisant pour faire ralentir les cyclistes lorsque des piétons voulant traverser le circuit se présenteraient.

Suite à ces remarques, la SPDJ n’a pas montré sa volonté d’étudier nos propositions et les a refusées prétextant les avis de la SPVM.

Suite à la demande des différentes fédérations sportives, la SPDJ nous a fait suivre le 26 mai les statistiques des accidents survenus en 2009. Ces chiffres montrent que sur les 21 transports en ambulances, 71% de ces accidents sont dus à une chute ou à une collision avec un obstacle (balise, muret), seulement 29% de ces accidents (6 accidents) sont dus à une collision entre 2 usagers (cycliste/cycliste-cycliste/patineur-cycliste/véhicule).

Ces chiffres nous démontrent que la SPDJ a mis en place des mesures sans étudier leurs conséquences. Il est certain au vu de ces chiffres que poser des chicanes augmentera sensiblement le nombre d’accidents. La circulation des cyclistes doit être le plus fluide possible pour réduire au maximum les accidents.

Des solutions sont possibles pour permettre à la SPDJ de répondre à ses objectifs : « La Société du Parc Jean-Drapeau est responsable d’assurer la sécurité des centaines de milliers d’usagers. Elle souhaite offrir aux cyclosportifs un site d’entraînement à Montréal. Elle déploie tous les efforts possibles pour mettre en place des mesures sécuritaires, en éliminant certaines contraintes, afin de concilier des usages parfois conflictuels et réduire le nombre d’accidents. » Encore faut il que celle-ci ait la volonté de trouver ces solutions pour accommoder et développer la pratique du cyclisme. Il est étonnant de voir à quel point toutes les modifications et arrangements sont possibles lorsqu’on parle de Grand Prix de F1 et tout est si compliqué lorsqu’on souhaite faire du Circuit Gilles-Villeneuve un endroit privilégié pour les vélos et autres transports actifs.

« En 2009, la Société du parc Jean-Drapeau lance sa première politique de développement durable qui répond à la volonté de l’ensemble de l’organisation de faire plus et mieux. Sous le thème Choisir pour l’avenir, le développement durable au Parc Jean-Drapeau englobe les intérêts économiques, sociaux et écologiques, en ayant le souci de répondre aux besoins des générations actuelles et futures, et ce, pour une prise de décision cohérente, efficace et durable. » Lorsqu’on parle de développement durable il n’y a pas mieux que d’offrir un terrain d’entraînement à des milliers de cyclistes, et prendre des décisions pour réduire la circulation automobile. C’est un choix pour l’avenir, pour notre santé et la santé des générations futures. Un lieu sécuritaire pour la pratique du cyclisme entrainera des conséquences positives sur la santé des gens. Triathlon Québec est engagé dans la promotion des saines habitudes de vie et nous sommes persuadés que la pratique sportive est la meilleure solution.

La population de Montréal et environnante  a le privilège de pouvoir utiliser le Circuit Gilles Villeneuve à vélo. Ce circuit fermé est idéal pour l’entraînement sécuritaire de nos milliers de triathlètes, cyclistes, patineurs et parathlètes. Des solutions sont possibles pour aménager le circuit afin de réduire la circulation automobile et faire de ce lieu un endroit sécuritaire et privilégié pour les sports et les loisirs. Triathlon Québec demande donc à la Société du Parc Jean Drapeau de revoir sa position concernant les aménagements proposés notamment en supprimant la mise en place des chicanes prévue ce 14 juin et revenir vers les fédérations avec des solutions adaptées qui ne nuisent pas à la pratique des cyclistes sur le circuit. Dans un même temps, Triathlon Québec continue son travail de sensibilisation auprès des triathlètes sur la réalité qu’incombe le partage des voies publiques au Québec. Qu’il s’agisse d’une piste cyclable ou d’une voie publique, nous devons agir de façon responsable et sécuritaire pour nous et pour les autres.