Je roule avec des amis, sur les routes du Québec, depuis plusieurs années. Souvent et à répétition, j’entends des cyclistes se plaindre du comportement des automobilistes à leur endroit. Avec raison, en certains endroits et dans certaines circonstances.
Mais, parfois, les cyclistes sont victimes de leur propre comportement ou de leur présence sur des routes où, tout près, on retrouve des voies cyclables bien aménagées. Je ne sais trop devant quel lobby le gouvernement a plié l’échine, l’hiver dernier, mais, dorénavant, on ne peut obliger un cycliste de rouler sur une piste cyclable qui longe une route utilisée par les automobilistes.
Bien sûr, les vélos ont droit à la route, mais sous prétexte que les pistes cyclables sont dangereuses pour les Lance Armstrong ou autres torpilles de la route, il faut les ramener dans la fosse aux lions, sur des chemins qui n’ont même pas d’accotement ou qui ne sont pas aménagés en vue d’une cohabitation sécuritaire de tous ses usagers.
En mai dernier, lors d’un passage au Saguenay-Lac-Saint-Jean, des camionneurs m’ont fait part de leur frustration devant le fait que, dorénavant, on ne peut obliger les cyclistes de rouler sur les pistes cyclables que l’on a aménagées, pour eux, à grands frais. « %$/ »\.. on a payé des millions pour les sortir de la route et on est encore pognés avec eux…», m’a dit l’un d’eux, frustré de devoir composer avec des usagers vulnérables qu’il préférerait voir ailleurs… pour le bien et la sécurité de tous.
Mon opinion est biaisée parce que, personnellement, j’ai été impliqué dans plusieurs dossiers associés au développement du réseau cyclable québécois, mais, en 2012, je trouve tout à faut irresponsable de prôner le retour des cyclistes sur des routes qui, en parallèle, leur proposent une voie cyclable sécuritaire et bien aménagée. Pas toujours parfaites, j’en conviens, mais c’est mieux que rien et, au moins, la responsabilité des accidents, il me semble, le cas échéant, ne peut que reposer sur les épaules de l’automobiliste impliqué dans celui-ci.
Mais, comme dans plusieurs cas d’accidents, il faut aller vite, toujours plus vite. Même sur deux roues.
C’est quoi le problème ? Pour s’entraîner, un cycliste a plein d’endroits pour le faire sans embarrasser qui que ce soit.l Mais, en milieu urbain, avec les arrêts et feux rouges à répétition, c’est quoi le problème ? Piste cyclable ou non, il faut se calmer le pompon ! Et respecter le code de la sécurité routière.
Ceci étant, j’ai roulé dans Lotbinière avec quelques amis, en ce jeudi 5 juillet 2012 et, sur la route 271 et autres routes secondaires du secteur, nous avons constaté et apprécié une courtoisie et un comportement exemplaires de la part de la grande majorité des automobilistes qui nous ont dépassés ou nous ont croisés. Honnêtement, nous avons tous été impressionnés par le comportement exemplaire de TOUS les camions qui nous ont dépassés.
Même si, sur cette route 271, on peut maintenant rouler sur un accotement en bon état, nous avons eu droit au même traitement. Les camions nous ont doublés en nous donnant plus que le demande le code de la sécurité routière.
Il restera toujours des écervelés, mais, entre vous et moi, ils ne sont pas tous derrière le volant.
Merci à vous, qui avez compris…
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J’aime beaucoup qu’on souligne la responsabilité que l’on a comme cycliste. Il n’y a pas que des méchants automobilistes, il y en a de très tolérants pleins de jugements. Comme cycliste parfois, certains d’entre nous leur donnent tellement de raison de nous détester avec des comportements tellements irresponsable….on doit être des cyclistes responsables!!
J’arrive d’un tour dans le secteur de Rimouski et j’y ai trouvé un autre de ces endroits où conducteurs et conductrices font vraiment des efforts pour nous laisser circuler en toute confiance. La Route 232 entre Squatec et Rimouski, en plus d’offrir des panoramas extraordinaires, nous a permis de constater qu’il y a là des conducteurs et conductrices de grande qualité. Même calés bien sagement sur le fond de l’accotement,nous avons eu droit à ces conducteurs qui se placent sur la voie de gauche pour nous doubler. Plusieurs ont même ralenti pour attendre derrière nous que la voiture arrivant de face soit passée pour doubler calmement en utilisant la voie de gauche. Ça vaut la peine d’être vécu pour la sensation que l’on en retire. Je crois que je vais me forcer un peu plus pour les imiter.