Malgré la pluie et la fraîcheur qui régnait sur la Grande-Allée jeudi en soirée, les fans du cyclisme étaient nombreux à crier pour encourager les meilleurs sprinteurs canadiens tout le long du parcours.
Un véritable festival de parapluies accompagnait ce premier festival de vélo de route Grand Prix Cycliste de Québec qui s’est ouvert avec la spectaculaire épreuve du Challenge sprint.
Le spécialiste des épreuves sur piste Stéphane Cossette (cinq fois médaillé aux Championnats canadiens sur piste 2010) a signé une victoire historique en mettant la main sur le trophée du tout premier Challenge sprint jamais organisé. «Je ne pouvais pas prédire cette victoire mais je la souhaitais très fortement. J’ai appliqué ma stratégie, soit d’être patient. C’est un faux plat de 900 mètres après la flamme rouge et il faut bien gérer son sprint. La première vague a bien été. Dans la deuxième, Rollin m’a surpris en partant vite. Au final, j’ai attendu les 200 derniers mètres avant d’attaquer et ça a porté fruit. Le Challenge sprint, ça se rapproche de la piste tactiquement alors forcément c’est un plus pour moi.»
Son ami pistard Rémi Pelletier-Roy (vice-champion canadien de poursuite 2010) peut en dire autant, lui qui s’est emparé de la troisième place.
«Ce qui est intéressant dans ce format, ajoute Cossette, c’est de voir un public différent et le mélange de différents types de coureurs : des pistards comme nous, un spécialiste de la route comme Dominique, et un grand sprinteur sur route et piste comme Martin.»
Côté spectateurs, une foule de passionnés s’est amassée depuis le Château Frontenac jusqu’à l’arrivée place George V, dont l’enthousiasme n’a jamais flanché quand la pluie s’est mise à être plus virulente.
Benoît Gilbert («je suis le cousin de Martin!», a menti le sportif originaire d’Abitibi) a certes vu souvent passer les jeunes coureurs du Tour de l’Abitibi, mais il est surtout spécialiste de la course à pied. Il pratique le vélo de montagne pour le plaisir et ne voulait manquer l’événement du ProTour sous aucun prétexte, car «c’est un événement unique au monde». Travaillant sur les Plaines d’Abraham («j’accepte de leur prêter mon terrain»), il sera présent vendredi pour la grande course, et il est fier que le monde entier puisse admirer le circuit très technique autour des Plaines (via la transmission TV). «Je prends même une demi-journée de congé pour voir la course de demain avec des collègues de bureau». Il est accompagné de Victoria Ramos, Québécoise d’origine argentine, une adepte de vélo de route tout autant captivée par la compétition.
Pierre Mayotte, un retraité très actif, est parti de chez lui à l’Ile d’Orléans pour assister à l’événement. «Pour une première édition du ProTour qui se passe chez moi, c’est formidable!», a commenté le cycliste qui a cumulé à son compteur quelque 3 500 km cet été. «J’ai assisté au Tour de France et au Giro, et là , c’est dans ma cour!»
Photo Florence Bourg — Pierre Mayotte, venu à vélo de son Île d’Orléans pour admirer le ProTour à Québec. Il a bien voulu se faire interviewer, mais «dès qu’ils passent, je vous préviens, on arrête tout!»
Photo Florence Bourg -- Benoît Gilbert (le faux cousin de Martin!) et Victoria Ramos, deux grands sourires et une bonne dose d'humour sous un parapluie.
Photo Florence Bourg -- Il y avait du monde au festival du parapluie, qui a ajouté de la couleur à l'épreuve du Challenge sprint.