MONTRÉAL (Sportcom) – Âgé de seulement 19 ans, David Boily a participé à deux finales de la Coupe du monde de cyclisme sur piste, la fin de semaine dernière, à Manchester (Grande-Bretagne). À la course scratch, le jeune athlète de Québec a terminé 17e en plus de finir 19e à la course aux points, ce qui lui confère ainsi le titre de l’Athlète Sportcom de la semaine du 2 novembre 2009.
«Mon objectif principal était d’acquérir de l’expérience et d’avoir du plaisir. Je ne m’attendais pas à faire des miracles, mais plutôt de me classer pour deux finales. C’est vraiment un plus et je suis très content!» a commenté Boily, une recrue en Coupe du monde, qui était le seul Canadien en action à, Manchester.
Un sportif né
Si bien des cyclistes ont souvent pratiqué d’autres sports durant leur jeunesse, il s’agit généralement de sports d’endurance. Âgé à peine de quelques mois, David Boily fréquentait déjà les arénas avec sa mère. À quatre ans, il enfilait sa première paire de patins sur la glace. Non pas comme patineur de vitesse, mais bien comme patineur artistique, un sport qu’il a pratiqué pendant dix ans.
«Ma mère était (et est encore) entraîneure en patinage artistique. Pendant l’été, c’était mon père qui participait à des courses de vélo.»
Le patineur a rapidement gravi les échelons et il a même participé aux Championnats canadiens groupes d’âges à deux occasions. Le polyvalent athlète aurait pu continuer à patiner, mais l’appel du cyclisme et les conditions d’entraînement en patinage ont fait prendre une nouvelle voie à sa carrière sportive.
«Je demeurais à Alma et je devais aller m’entraîner à Chicoutimi pour m’améliorer. À 12-14 ans, c’est long faire deux heures de route par jour pour aller s’entraîner. J’avais toujours voulu faire de la course de vélo, mais mon père me disais «pas avant d’être chez les cadets (15-16 ans)».»
Aujourd’hui, David Boily explique que ses dix années de patinage artistique lui ont permis de forger son attitude au départ d’une course de vélo.
«(En patinage artistique), j’étais toujours le plus jeune de ma catégorie. Par exemple, je patinais contre des gars de 19 ou 20 ans, alors que moi j’en avais 14. Même s’ils étaient plus grands et plus forts, je ne devais pas me laisser intimider. Par exemple, dans la finale de la course scratch de dimanche dernier, j’étais épaule à épaule avec un gars de 6 pieds 2 pouces, mais je ne me suis pas laissé imposer, malgré ma taille. Quand on a un petit gabarit, il faut encore plus prendre sa place, car les gens ont tendance à vouloir te tasser. Je n’étais pas peureux, même si c’était une grosse course.»
Le déclic en Abitibi
«J’ai connu David l’an dernier lorsque nous courrions pour la même équipe. Il était junior et moi senior. À une course, j’ai été en échappée avec lui et j’ai été très impressionné par son coup de pédale et sa facilité», soutien l’ex-cycliste Dominique Perras, entraîneur de David Boily.
Au Tour de l’Abitibi 2008, Perras était le directeur sportif de l’équipe néo-zélandaise et il a eu l’occasion d’avoir un certain recul pour voir Boily à l’ouvre. L’image qu’il s’était faite de lui quelques temps plus tôt pendant leur échappée commune s’est alors concrétisée.
«Il avait terminé deuxième au contre-la-montre et troisième au classement général (à 8 secondes du vainqueur). C’est quand même particulier pour quelqu’un qui a un physique frêle et qui, à l’époque, pesait 120 livres. J’ai vu qu’il avait un gros potentiel. Plus important encore, c’est un jeune homme très mature pour son âge et qui m’impressionne par sa rigueur et son enthousiasme, poursuit-il. Il arrive à une maturité physique et il a de très belles aptitudes aérobiques», souligne l’entraîneur.
La prochaine étape
En conclusion de sa première année senior, Boily peut dire mission accomplie. À son palmarès, en plus de ses épreuves de la fin de semaine dernière, il affiche notamment des participations aux Championnats du monde U23 et panaméricains sur route.
La saison 2010 sera marquée d’une autre étape importante pour David Boily. Le cycliste se joindra vraisemblablement à une équipe professionnelle dont le nom sera connu sous peu. De plus, des épreuves sur route et sur piste seront à son horaire, tant que cela sera possible.
«Je profite de la situation et tant que j’aurais de bons résultats, je ferai de la route et de la piste. Je vis pleinement le moment présent», précise celui qui vise une qualification aux Jeux du Commonwealth l’automne prochaine et aux Championnats du monde route et piste.
Le jeune athlète voit loin, mais d’autres l’avaient déjà fait à sa place, il y a plusieurs années, comme le démontre cette anecdote. «Je n’étais pas encore à l’apogée de mon sport (patinage artistique), mais à l’âge de 10 ans, la fédération nationale avait jugé que j’étais un futur espoir olympique.»
L’avenir nous dira si les dirigeants nationaux du patinage artistique avaient vu juste. Si c’est le cas, ils se seront simplement trompés de sport.
Rédaction: Mathieu Laberge / Sportcom
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