Ça commence bien simplement, comme ça, entre amis. Pour être «cool», pour se donner un «boost» et, ainsi, suivre la parade.
Comme le café qu’on prend le matin. Puis, vient le deuxième, le troisième, le quatrième… et paf! La patate qui saute.
Même chose pour les boissons énergisantes.
J’ en ai essayé quelques-unes. Aucune raison scientifique, de ma part, de ne pas en consommer, mais j’ai décidé de ne pas embarquer là-dedans. Pourquoi le ferais-je? Pour suivre (ou essayer) ceux qui ont 20 ans de moins que moi? Naaa.
Suis-je un «looser» pour autant? Les méchantes langues diront que oui!
Mais, de fil en aiguille, quand on commence ce genre de pratique, c’est qu’on veut aller plus loin. Plus vite. Le pas à franchir, pour tester autre chose, n’est pas très long.
«Envoye, essaye ça, tu vas voir. Une bombe, que j’te dis!»
Pourquoi j’en viens à ce sujet, aujourd’hui, moi qui n’ai jamais été porté à commenter les scandales de dopage et toutes ces histoires un peu tordues? C’est le reportage présenté à Radio-Canada, mardi soir, sur les effets potentiellement dangereux des boissons énergisantes. Red Bull était la cible de ce reportage réalisé en Europe.
Un peu troublant de voir comment cette entreprise évite les médias. On n’accepte pas d’être filmé, on maîtrise la presse et on contrôle son image de façon à la fois rigoureuse et spectaculaire. À Québec, on en sait quelque chose. Et notre bon maire gobe tout ça, sans poser de question. Le «cash», juste le «cash»!
Et les jeunes de 15 à 25 ans, qui sont ciblés par Red Bull et tous ses semblables, on en fait quoi?
Présent dans 146 pays, Red Bull n’a pas encore réussi à convaincre l’Islande, le Danemark et la Norvège. À imposer sa loi, faudrait-il ajouter, car la France vient de plier l’échine, se sachant battue d’avance, dans une éventuelle démarche devant les tribunaux.
Troublant.
Sans raison apparente, trois jeunes suédois, consommateurs de boisson énergisante, ont perdu la vie, au cours des dernières années. Impossible de faire un lien direct, irréfutable, pour le moment. Mais il y a tout lieu de se poser des questions.
Au moins une, en tout cas: faut-il absolument se bourrer pour performer?
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