Dominique Rollin, athlète Sportcom de la semaine

Montréal, 1er septembre 2010 (Sportcom) – La dernière semaine de Dominique Rollin aura été à l’image d’une montagne russe : exaltante, grisante, mais aussi ponctuée d’une incertitude quant à ce qui s’en vient. Vendredi dernier, le cycliste bouchervillois a terminé au deuxième rang de la course par étapes du Tour de Poitou-Charentes, ce qui lui vaut le titre de l’Athlète Sportcom de le semaine du 30 août.

Si cette deuxième place est sa bonne nouvelle de la semaine, la mauvaise est que quelques jours auparavant, Rollin a appris que son équipe Cervélo Test Team mettait fin à ses activités à la fin de l’année.

« C’est une de mes meilleures performances de l’année. Ça prouve que malgré que mon équipe mette la clé dans la porte et que je me retrouve sans équipe pour l’an prochain, je prouve que je peux rester concentré et bien performer. Je suis heureux de ce résultat auquel je ne m’attendais pas », a soutenu celui qui terminé à moins d’une seconde du Français Jimmy Engoulvent de la formation Saur-Sojasun.

Avant la cinquième est dernière étape, Rollin était provisoirement neuvième au classement général. Étant donné qu’un de ses coéquipiers était quatrième au classement, le Québécois ne croyait pas vraiment en ses chances de se rapprocher de la tête. C’est finalement un concours de circonstances qui a fait en sorte que l’athlète de 27 ans s’est retrouvé meneur virtuel du Tour.

« J’ai sauté dans la bonne échappée et par la suite, la météo a tourné en pluie et le vent s’est mis de la partie. Ce sont des conditions dans lesquelles je me débrouille bien. Je ne m’attendais jamais à ce que notre groupe d’échappée se rende à l’arrivée, car nous étions deux coureurs menaçants au classement général. Quand j’ai vu notre avance grimper à 3 minutes, j’ai commencé à y croire et j’ai roulé pour la gagne. Par contre, le doute que le peloton revienne sur nous dans le circuit final était toujours là. »

C’est au premier sprint intermédiaire que Rollin a raté l’occasion de sécuriser la victoire finale.

« Je ne savais pas trop où étaient les sprints intermédiaires (trois sprints sur cette épreuve de 200 kilomètres », explique celui qui s’est fait avoir au premier, où deux coureurs de Saur-Sojasun ont usé de stratégie pour rafler un maximum de bonifications.

Même s’il a ensuite gagné 3 secondes, Rollin n’a pu sprinter à sa juste valeur au final de l’étape, où il a pris le sixième rang. « Malheureusement, après 200 kilomètres, je n’ai pas eu la force pour me détacher du groupe. C’est motivant d’en donner un peu plus lorsque l’on sait que l’on est leader virtuel, mais j’en ai peut-être laissé trop tôt afin de bien jouer mon sprint à la fin. »

Nouvelle équipe recherchée

Cette deuxième place arrive à point nommé pour le colosse de 6 pieds 2 pouces qui doit maintenant se trouver une nouvelle équipe.

Rollin a appris la triste nouvelle de façon discutable, mais diplomate comme toujours, le principal intéressé n’écorche pas au passage ses patrons. Toutefois, il se permet de rire jaune à propos des circonstances dans lesquelles on l’a informé de la dissolution de l’équipe.

« Nous avons reçu un joli courriel après une étape. C’était assez étrange, car les journalistes avaient l’air plus au courant de l’avenir de notre équipe que nous. Le courriel disait que l’équipe cessait ses activités en vue de l’an prochain et qu’on nous aiderait du mieux que possible pour nous trouver une autre formation, même si ça faisait deux mois qu’ils nous disaient d’attendre avant de signer quoi que ce soit. C’est une déception et c’est dur de passer à travers ça aussi tard dans la saison. Je m’attendais à ce que mon contrat soit renouvelé et disons que je n’ai pas très bien dormi la nuit suivante. »

« Après un ou deux mois de stress à propos de l’avenir de l’équipe, je réussis à me mettre dans ma bulle pour me concentrer sur ce qui se passe. Maintenant, j’ai besoin de résultats pour me trouver un nouvel emploi », lance-t-il à la blague. « Je discute avec quelques équipes et on va voir comment ça va évoluer, mais disons que mon résultat de la semaine dernière a aidé à confirmer les raisons qu’auraient une équipe de m’engager. »

Satisfait de sa saison

À sa deuxième année professionnelle en Europe, Rollin se dit satisfait de sa campagne et il compte bien poursuivre dans cette voie aux deux épreuves québécoises du Pro Tour qui seront disputées à Québec et Montréal la semaine prochaine.

« Si je considère que mon calendrier a été assez changeant, je trouve que j’ai fait une bonne saison. Il y a eu beaucoup de changements de dernière minute, alors c’était un gros challenge. Je devais donc être prêt physiquement sans toutefois savoir à quelle course je serais. Je suis content de mes débuts dans les grandes classiques comme Paris-Roubaix et le Tour des Flandres où j’ai été un bon atout pour l’équipe. »

En plus de rouler sur les parcours québécois qu’il connaît bien, le Québécois voit une belle occasion de démontrer que le Canada a également sa place dans le peloton mondial.

« Le Canada est non seulement capable d’être l’hôte de deux grandes épreuves, mais aussi capable de faire des résultats sur la scène internationale, ce que l’on démontre depuis les derniers mois avec les superbes prestations de Ryder Hesjedal au Tour de France, de l’équipe Spidertech qui font de beaux résultats en France et aussi ma deuxième place. Nous sommes capables de courir à l’international et si nous pouvons le faire en équipe nationale, ça sera encore mieux. »

Rédaction : Mathieu Laberge / Sportcom

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