Que font les coureurs cyclistes pour garder la forme, pendant les longs mois d’hiver? Rares sont ceux qui disent: rien! La très grande majorité reste fidèle à ses objectifs, mais la manière d’y arriver peut prendre, dans certains cas, des tendances un peu plus originales, pour ne pas dire… extrêmes!
Sébastien Gadbois (photo), coureur cycliste de catégorie Maître A (Sport Bazar), pourrait faire de la raquette ou du ski de fond, aller rouler dans les pays chauds… mais non. Il a choisi le canot à glace!
De l’extérieur, sur le bord du fleuve, on se dit qu’il faut avoir le coeur à la bonne place pour pratiquer une telle activité. Pas si pire que ça, prétend notre intrépide canotier. «C’est un peu stressant, les premières fois, tu t’accroches au canot jusqu’à en avoir mal aux mains, mais après quelques sorties, ça va!»
Le froid, l’eau glacée? On se surprend à les voir habillés quand même assez légèrement… sans habit de plongée! Des vêtements de ski de fond, à quelques détails près, ça peut aller, explique Sébastien Gadbois. Bien sûr, une ceinture de flottaison, des jambières (protège-tibia) et des chaussures adaptées (crampons) sont essentielles à la pratique de ce sport qui n’a rien à voir avec le canotage estival sur nos paisibles plans d’eau.
Du soulier à clip, le coureur cycliste doit donc s’adapter à la bottine à crampons! Mais comment comparer le canot au vélo, deux disciplines aussi diamétralement opposées? «Le canot à glace, c’est très exigeant, pas de répit possible avec les glaces, le courant. Il faut toujours pousser.» Dans un peloton, un coureur cycliste peut prendre un peu de répit. À travers les glaces, impossible! Les éléments sont souvent imprévisibles et il faut profiter de chaque instant pour se frayer un chemin sur la surface hérissée ou glisser, le plus rapidement et le plus longtemps possible sur les eaux. Un sapré défi!
Sébastien Gadbois fait partie de l’équipe GDG Informatique et Gestion. Cette équipe, formée par Philippe Vaillancourt et Charles Bélanger, il y a trois ans, s’est classée au troisième rang, dans sa catégorie, à la Course en canot du Carnaval de Québec 2009. Simon Rodier et Daniel Lachance (barreur) sont les autres membres de l’équipe. Ne pouvant se libérer pour l’entraînement du samedi 9 janvier, Daniel Lachance a cédé sa place à son père, François (photo), lui-même figure bien connue dans le domaine du canot à glace, pour y avoir brillé pendant de nombreuses années.
Pendant la saison hivernale, les canotiers participent aux courses du Circuit de canot à glace. La première, la Grande Traversée Casino de Charlevoix, aura lieu le samedi le 30 janvier. La deuxième, la plus connue, la Course en Canot du Carnaval de Québec, sera disputée le dimanche 7 février. Les autres sont: la Course de la Banquise de Portneuf (13 février), Trois-Rivières Extrême (27 février) et le Grand Défi des Glaces (6 mars).
L’Association des coureurs de canot à glace (ACCGQ) a été formée en 1984 et elle regroupe une quarantaine d’équipes (46 en 2009, dont 10 équipes féminines), mais la tradition est implantée depuis belle lurette, le long du fleuve Saint-Laurent. La course du Carnaval de Québec, quant à elle, est là depuis 1955. Dans des conditions «normales», les meilleures équipes prennent environ 25 minutes pour faire le parcours triangulaire – les coureurs de catégorie Élite le font deux fois – de cette course qui attire de nombreux spectateurs, à chaque année.
Pour terminer, revenons au point de départ et inversons la question qui y était posée. Que font les coureurs de canot à glace pour garder la forme, pendant les longs (???) mois d’été?

Charles Bélanger et Sébastien Gadbois, avant le départ. Remarquez la veste de flottaison (rouge) portée par Sébastien.