En tant que cycliste sur les routes du Québec, vous avez toutes les raisons d’en avoir plein le c… que ce soit en raison de l’attitude des automobilistes ou de l’état de la chaussée, les sources de frustration abondent.
Mais ce n’est pas du tout de cela dont je veux vous parler. Je veux vous entretenir sur toutes les autres raisons pour avoir le derrière en chou-fleur : la pression, les irritations, les courbatures, etc.
Les douleurs de la région fessière vont de la simple irritation à l’anesthésie génitale accompagnée de troubles érectiles ou d’incontinence. Je m’attarderai à la première catégorie qui inclut déjà nombre de problèmes comme l’irritation cutanée, les folliculites et furoncles, les nodules sous-cutanés et les traumatismes vulvaires.
Épidémiologie et Étiologies
Plus de gens souffrent de douleurs à l’haine et aux fesses qu’au dos. En effet, ce sont 36% des cyclistes qui se plaignent d’inconfort à ce niveau contre 30% pour le dos1.
Sans surprise, le kilométrage hebdomadaire élevé, le manque d’expérience et la présence de moins de vitesse sur le vélo rend les gens plus susceptibles d’être affectés de douleur à l’assise1.
Une autre étude réitère l’importance de la cadence de pédalage idéale (80-100 rpm) dans la prévention des blessures de sur-utilisation à vélo2.
Il est important de comprendre que le poids du cycliste est réparti sur trois points principaux : les tubérosités ischiatiques à l’arrière et les tissus mous à l’avant. Plus le cycliste se penche vers l’avant, plus il met de pression sur les tissus mous de l’entre-jambe qui ne sont pas faits pour supporter un tel affront3.
C’est en effet lorsque le cycliste se positionne dans le bas du cintre que la pression est le plus élevée.
De plus, l’utilisation de selle avec un trou au centre augmenterait la pression maximale éprouvée sur ces structures en concentrant le poids sur une surface restreinte. Ceci serait particulièrement problématique pour les femmes, menant parfois à des lésions vulvaires importantes.
D’un autre côté, les résultats d’une étude de modélisation par ordinateur ont démontré que les sièges plus larges et supportant les tubérosités ischiatiques ou ischions (parties osseuses sur lesquelles on s’assoit) diminuent la pression au niveau de la région périnéale4.
Une pression soutenue au niveau des tubérosités ischiatiques peut également entraîner des douleurs à ce niveau et même des masses sous-cutanées5.
Dans d’autres cas, on verra apparaître des lacérations et mêmes des ulcères6.
La combinaison de lésions cutanées, d’humidité et de vêtements serrés offre un milieu de culture propice à la formation de folliculites ou de furoncles (infection de la base des poils). Dans de pareils cas, une période d’abstinence est prescrite et l’utilisation de crème à chamois ou de talc est de mise. Le talc est particulièrement utile pour le vélo stationnaire puisqu’on y sue abondamment. Des bains de sel d’Epson peuvent aider et il peut même être nécessaire d’avoir recours aux antibiotiques topiques ou oraux dans certains cas 7.
Principes de prévention
– Revoir le positionnement : notamment la hauteur de selle et l’inclinaison
– Revoir le choix de selle : rembourrage ferme mais significatif, plus large à l’assise, nez rembourré ou offrant un léger dégagement
– Porter des cuissards pas trop usé avec un chamois absorbant et rembourré sans être trop épais.
– Changer de position régulièrementUtiliser de la crème à chamois ou du talc au besoin
– Utiliser des onguents antibiotiques au besoinÉviter le rasage de la zone
– Ayez la même selle sur tous vos vélosMoulinez plus et poussez plus fort sur les pédales !
Les principales modifications conseillées sont 2,4,7
Notre fessier est au cyclisme ce que le pied est au coureur ; notre contact avec le sol, le point de transfert de notre énergie afin de créer un mouvement linéaire… ouahhhh je me perds là…
En bref, prenez-en soin et il vous assurera une belle et longue saison.
Références :
1- Wilber CA, Holland GJ, Madison RE, Loy SF. An epidemiological analysis of overuse injuries among recreational cyclists. Int J Sports Med. 1995;16(3):201-6.
2- Mellion MB. Common cycling injuries. Management and prevention. Sports Med. 1991;11(1):52-70.
3- Potter JJ, Sauer JL, Weisshaar CL, Thelen DG, Ploeg HL. Gender Differences in Bicycle Saddle Pressure Distribution during Seated Cycling. Med Sci Sports Exerc. 2008;40(6):1126-34.
4- Spears IR, Cummins NK, Brenchley Z, Donohue C, Turnbull C, Burton S, et al. The effect of saddle design on stresses in the perineum during cycling. Med Sci Sports Exerc. 2003;35(9):1620-5.
5- Vuong PN, Camuzard P, Schoonaert MF. Perineal nodular indurations (« accessory testicles ») in cyclists. Acta Cytol 1988:32:86-90.
6- Weiss BD. Nontraumatic injuries in amateur long distance bicyclists. Am J Sports Med 1985;13:187-92.
7- Matthew J. Thompson Bicycle-Related Injuries American Family Physician May 15, 2001
Par le Dr Aroussen Laflamme Chiropraticien
Chiro_sport@hotmail.com
www.chiropratiquedusport.com
Bel article qui brosse un bon tableau fessier pour les mordus des différents types de vélo;montagne,cyclotourisme et sportif.Pour nous, il reste à trouver lequel nous » magane ».Je vais essayer qqes solutions.Mais n’oubliez pas Dr. Aroussen Laflamme , j’ai mal à l’aine.
Bonjour,
J’ai 70 ans mais je suis encore très alerte. Je n’ai jamais
eu le privilège d’avoir un vélo donc je ne sais pas aller en
vélo mais JE VOUDRAIS APPRENDRE.
SVP conseillez-moi, ou dois-je m’adresser, que dois-je faire ?
Vous vantez tous les mérites du vélo mais c’est toujours pour
les gens qui savent déjà aller en vélo et vous ne donnez aucune
ressource pour les gens qui voudrais bien pratiquer ce sport.
A savoir où m’adresser, qui contacter, etc. …
SVP aidez-moi.
Un gros merci à l’avance
Bonjour Madame,
Si vous demeurez dans la région de Québec ou, par extension, de Lévis, je vous suggère de contacter Sylvain Potvin, au Centre du bicycle Rive-Sud (Charny). Ailleurs, normalement, la boutique de vélo la plus proche de chez vous pourrait `sans doute vous aider…