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Marie-Hélène Prémont, athlète Sportcom de la semaine
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Montréal, 28 juin 2012 (Sportcom) – En s’accaparant de la troisième place, Marie-Hélène Prémont a décroché son meilleur résultat de la saison en Coupe du monde de vélo de montagne, samedi dernier, au Mont Sainte-Anne. L’athlète de Château-Richer mérite ainsi le titre de l’Athlète Sportcom de la semaine du 25 juin.
Le mercredi précédent, la vétéran de l’équipe canadienne avait appris que sa candidature n’avait pas été retenue pour les Jeux olympiques de Londres. L’athlète âgée de 34 ans a rapidement su mettre sa déception de côté pour terminer sur la troisième marche du podium de l’épreuve qui a été remportée par sa compatriote et championne du monde en titre, Catharine Pendrel, qui sera du voyage à Londres.
« J’ai voulu garder la tête haute parce que je suis une personne comme ça. Quand je fais quelque chose, je ne le fais pas à moitié, alors je voulais donner mon maximum samedi dernier. Je peux compter sur les doigts d’une main le nombre de courses où j’ai abandonné dans toute ma carrière », soutient la médaillée des Jeux d’Athènes.
Quand une qualité devient un défaut
Ne pas terminer une course est pourtant chose courante dans un sport où les crevaisons, bris mécaniques et chutes peuvent être de bonnes raisons de poser pied. Si la ténacité a été un des ingrédients de la brillante carrière de Marie-Hélène Prémont, cela a peut-être joué en sa défaveur dans le processus de sélection olympique. Selon elle, le comité de sélection aurait moins considéré son état de santé que si elle n’avait pas pris le départ ou bien abandonné à la dernière compétition du processus de sélection olympique.
« Je n’aurais probablement pas dû courir à la Coupe du monde de La Bresse (France). Les jours avant l’épreuve, j’avais eu une gastro et je pensais être rétablie pour la course », explique la porte-couleur de l’équipe Rocky Mountain à propos de cette sortie où elle a terminé 21e.
« Après 10 minutes de course, ça ne fonctionnait pas et j’aurais dû abandonner. Pour prendre le départ d’une Coupe du monde, il faut être au maximum et mon résultat n’était pas représentatif de mon niveau de forme. Ils n’ont pas vraiment considéré le fait que j’étais malade », explique celle que l’on sent déçue, mais pas amère.
Ceci étant dit, la Québécoise croit que Emily Batty a sa place dans l’équipe olympique, mais en même temps, la sextuple championne canadienne demeure convaincue qu’elle aussi aurait pu être du voyage. Le maximum de représentantes par pays étant limité à deux places, Cyclisme Canada a dû trancher et c’est la candidature de l’Ontarienne qui a été retenue.
« Quand j’ai décidé de poursuivre ma carrière pour un autre quatre ans après les Jeux de Pékin, ce n’était pas juste pour Londres. On ne peut pas bâtir sa motivation juste pour une seule course et j’en ai l’expérience, n’ayant pas pu finir celle à Pékin. Une performance olympique, ça ne tient à rien. Oui, je suis déçue de ne pas y aller, car c’était un objectif majeur, mais il y a encore de grosses courses à venir cette année. »
Arrêter, vraiment?
Le jour où la figure marquante du vélo de montagne québécois prendra sa retraite n’est pas bien loin. Enfin, l’est-il vraiment? Marie-Hélène ne ferme pas la porte de façon définitive, d’autant plus qu’elle peut prendre exemple sur la multiple championne du monde, Gunn-Rita Dahle.
Dominante au milieu des années 2000, la Norvégienne âgée de 39 ans est de retour dans le Top-5 mondial après avoir donné naissance à un garçon en 2009.
« J’ai tellement dit que j’arrêterais ma carrière en 2008, mais j’ai décidé de continuer. Je suis prête à passer à autre chose l’année prochaine, sauf que je ne sais pas comment je vais réagir. J’aime encore beaucoup ce que je fais et je sais que je peux encore obtenir de bons résultats en Coupe du monde. Peut-être que je reviendrai après une ou deux années. Je ne le sais pas et je ne suis pas fermée à l’idée. »
Ce qui est certain, c’est qu’elle commencera à pratiquer son métier de pharmacienne, elle qui a complété ses 600 heures obligatoires de pratique l’hiver dernier. Toutefois, force est de constater que ce défi professionnel ne pourra pas la combler entièrement et le sport sera encore bien présent dans sa vie.
« Je suis une personne compétitive et à la base et ce que je voudrais, c’est de me trouver de nouveaux défis. J’ai déjà participé à des triathlons X-Terra (Ndlr : natation, vélo de montagne et course en sentier) et j’ai vraiment aimé ça. Si ce n’est pas dans le sport, peut-être que ce sera ma vie de famille qui sera tout un défi! »
Rédaction : Mathieu Laberge / Sportcom