Montréal, 12 septembre 2010 (Sportcom) – Troisième au Grand Prix cycliste de Québec deux jours plus tôt, Robert Gesink (Rabobank) a démontré sa grande forme, dimanche, en remportant le Grand Prix de Montréal. Parti en solo dans l’ascension finale du mont Royal, le Néerlandais de 24 ans a tenu le coup pendant 10 kilomètres, alors que ses poursuivants n’ont jamais pu organiser une chasse digne de ce nom, et ce, même si l’écart n’était que d’une dizaine de secondes.
Premier exclu du podium de Québec, le Britanno-Colombien Ryder Hesjedal (Garmin-Transition), s’est fait souffler la deuxième place par la révélation de la saison sur le circuit international, le Slovaque Peter Sagan (Liquigas), qui termine à 4 secondes du Néerlandais.
Les Québécois membres de l’équipe canadienne avaient fait belle figure à Québec, mais ils savaient bien que le circuit du mont Royal serait impitoyable, notamment dans les derniers tours. Et c’est ce qui s’est produit, où seulement François Parisien (Repentigny, à 9 min 02) et Dominique Rollin (Boucherville, à 11 min 48 s), respectivement 69e et 87e ont été classés. David Boily (Québec) a été le dernier à franchir la ligne d’arrivée en 92e place, mais il a été classé hors délai. Guillaume Boivin (Longueuil) et Keven Lacombe (Amos) n’ont pas rallié l’arrivée.
« Les 10 derniers kilomètres étaient douloureux, mais je me sentais bien. Ce parcours me convenait plus qu’à Québec et j’aurais même préféré une arrivée au sommet. Il fallait attaquer dans le dernier tour et cette côte était l’endroit parfait pour moi », a expliqué le vainqueur en conférence de presse.
« J’ai énormément appris dans les deux dernières courses. J’avais le dossard numéro un et j’étais surveillé. Mon équipe a fait un travail incroyable et je ne peux pas être fâché de mon résultat », a pour sa part expliqué Hesjedal.
Le film de la course
L’épreuve montréalaise a été relativement tranquille si ce n’est d’une échappée de quatre coureurs composée de Maarten Tjallingii (Rabobank), Gorka Izagirre Insausti (Eskaltel-Euskati), Angel Madrazo Ruiz (Caisse d’Épargne) et Kevin Seeldraeyers (Quick Step) qui a pris naissance au belvédère du mont Royal au deuxième tour. Les quatre fugitifs ont maintenu un écart à environ 2 min 30 jusqu’au 12e tour.
À ce moment, les représentants de la formation Radioshack ont organisé une première chasse sérieuse avec Tiago Machado et Chris Horner. Par la suite, des deux coureurs ont été rejoints par Enrico Gavazzati (Lampre), Daniel Oss (Liquigas) et Chris Anker Sorensen (Saxo Bank) qui ont rapidement fait la jonction avec les quatre fuyards. Derrière, le peloton était à une cinquantaine de secondes.
Au 14e des 16 tours, les Garmin-Transition commençaient à préparer le terrain pour Hesjedal. Plus le rythme augmentait, plus le peloton étirait. C’est à ce moment que Dominique Rollin s’est fait larguer, tout comme David Boily. Les survivants ont vu le peloton se scinder en deux et François Parisien a manqué le train.
« Je ne m’en cacherai pas : je suis pas mal déçu de ma performance. À deux tours et demi de la fin, dans la descente de la côte de la Polytechnique, un écart s’est rapidement creusé », a précisé Parisien, ajoutant que sa présence dans l’échappée du Grand Prix de Québec n’a pas affecté sa forme.
« Nous roulions à 65 km/h et nous n’avons pas réussi à boucher le trou. J’étais un peu trop derrière (dans le peloton) et j’ai manqué ma chance. Je n’étais pas bien placé et c’était ma faute. J’ai hésité un peu et j’aurais dû boucher le trou immédiatement. Nous avons chassé pendant 2-3 kilomètres, mais tout le monde a fini par se relever. Je reste sur mon appétit et c’était une course très émotive pour moi, car mes proches sont venus me voir. »
Même s’il ne s’attendait pas à des miracles, Dominique Rollin se disait tout de même satisfait de sa prestation.
« Il faut des années et des courses en montagne pour passer des bosses comme ça avec ces coureurs-là. Je suis satisfait de voir que les gars (de l’équipe canadienne) ont souffert longtemps », a expliqué le seul Québécois à courir régulièrement en Europe. « Mon travail était de donner mon énergie pour protéger François, Will (Routley) et David et les placer le mieux possible. Sur le plat, j’avais un bon rythme, mais j’ai coincé dans l’ascension. Mais bon, avec mon gabarit, je m’y attendais. »
David Boily, jusqu’au bout
Âgé de seulement 20 ans, David Boily a fait preuve d’abnégation, lui qui a terminé devant le camion balais. Afin de se rendre à la ligne d’arrivée, le jeune athlète a même dû se frayer un chemin parmi la foule qui avait envahi l’avenue du Parc pour acclamer les coureurs qui montaient sur le podium.
« (Franchir l’arrivée), c’était un objectif personnel. Quand, à deux tours et demi de l’arrivée, je me suis fait lâcher par le peloton, je me suis dit que pour aucune raison je n’arrêterais sur le côté. Une chance que j’ai eu l’aide des spectateurs dans les deux dernières montées, parce que ce n’était pas facile. Disons que j’ai terminé sur l’orgueil », a-t-il indiqué, un peu déçu, pensant qu’il aurait pu tenir un tour de plus.
« On vient de me dire que Lance Armstrong avait terminé dernier à sa première course internationale… Maintenant, je sais ce que j’ai à travailler et j’ai encore quelques années devant moi, alors je ne vois pas ça de façon négative », a-t-il conclu.
Des extraits sonores sont disponibles au http://www.sportcom.qc.ca/Extraitsaudio/tabid/297/Default.aspx.
Rédaction : Mathieu Laberge / Sportcom