Il faut foutre les oreillettes à la poubelle et radier les coureurs convaincus de dopage!

dscn1540-custom-2En bon Irlandais, Stephen Roche peut, parfois, avoir des opinions assez tranchées sur différents sujets, surtout quand on s’attarde à ceux liés au cyclisme d’aujourd’hui.

Au terme de son exposé, à l’Auberge des Gouverneurs de Québec, jeudi dernier, le gagnant du Tour de France 1987 a répondu, franchement, aux questions de cexu qui étaient venus l’entendre parler de vélo et des stages qu’il offre, à Majorque et à son hôtel de la Cote-d’Azur (nous y reviendrons).

Les oreillettes? «Excusez l’expression, mais il faut les foutre à la poubelle. Les coureurs deviennent trop dépendants des oreillettes. Ils attendent les instructions et ne sont pas aussi attentifs à ce qui se passe dans la course», dit-il, heureux de voir que l’UCI (Union cycliste internationale) est en train de reculer, sur cette question. «Le charme du vélo, c’est le risque, l’imprévu, les initiatives spontanées…»

Pas attentifs à ce qui se passe dans la course? Le voilà qu’il rappelle cette anecdote de coureurs qui, au sein du peloton, ne s’étaient même pas rendu compte que 18 coureurs s’étaient échappés. Personne ne les avaient avertis. «Probablement que quelqu’un (dans la voiture) était en train de faire ses mots croisés!»

Le dopage? «Ça me fait mal au coeur mais le vélo avait un très grave problème. Tout le monde blâmait l’autre. Ce n’est pas nous, c’est les autres… Mais les sponsors partaient, la télé partait. Il fallait faire quelque chose et, en ce sens, le passeport biologique est un pas dans la bonne direction. Mais il ne faut pas penser qu’on va éliminer le dopage à 100%, comme on ne peut penser que tous les politiciens seront intègres à 100% et que tous les chanteurs ne consommeront jamais rien avant un spectacle… Il y aura toujours des cas isolés.»

Que faire des fautifs? «Les coureurs soupçonnés de dopage doivent être suspendus. Les coureurs convaincus doivent être radiés. Le temps est venu d’être méchant», estime-t-il. Pénaliser les équipes doit également faire partie de l’arsenal anti-dopage, selon lui. Un coureur se fait prendre, toute l’équipe écope (retirée de la course). On doit aussi miser sur la dénonciation, car avec des pénalités imposées aux équipes, c’est chaque coureur qui en subit les conséquences. «Le coureur qui perd son boulot, c’est, aussi, toute sa famille qui en souffre. Personne ne peut se permettre de perdre son emploi.»

Quand à ceux qui, peu importe la discipline, prétendent avoir été dopés à leur insu? «Faut pas nous prendre pour des cons», répond-il.

Retraité depuis 1993, Stephen Roche est resté associé au vélo par, entre autres, le biais de stages qu’il organise à l’intention des cyclistes de tous les niveaux. À lire… demain.

Stephen Roche dédicace une image de magazine pour un cycliste présent à sa conférence, mercredi dernier.

Stephen Roche dédicace une image de magazine pour un cycliste présent à sa conférence, jeudi dernier, à Québec.

 

Pour nous joindre: clemelin@sdvmag.com .

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