Moi qui, crédule que je suis, était convaincu que la fin du monde arriverait en 2012. Ben non, à Québec, nous avons un maire, bien-aimé, bientôt canonisé, qui a devancé tous les pronostics. La fin du monde, elle est arrivée le jeudi 10 février… 2011.
Ben oui, Régis Labeaume et Jean Charest, bien heureux dans leur état, autoproclamés sauveurs de l’économie et de la fierté québécoise, ont décidé qu’ils nous bâtiraient le temple de la culture, du sport et de la fin des fins. La fin du monde! 400 millions, rien de moins. Pas d’augmentations de taxes, juré craché. Régis l’a dit.
Bon, on va peut-être couper un peu, ici et là, dans les services pour lesquels les cités et villes ont été crées, mais bon, quand on a l’ambition de se créer des monuments à sa propre gloire, rien n’est trop beau.
Encore, cet après-midi, je regardais une mère et son enfant, marcher dans la rue, dans ma rue, pas sur le trottoir, dans la rue. Car le trottoir, il est condamné, parce qu’on a décidé de ne plus le déneiger. Mais pour satisfaire l’appétit des mégalos, bof, c’est quoi la sécurité de nos enfants. Huit millions pour les Scott Gomez de ce monde, ça vaut bien quelques sacrifices. Démagogie? Wo… elle vient d’où, la démagogie?
Moi, j’en ai marre de ces Jean Drapeau à la con qui nous ont mis dans la merde jusqu’au cou sous prétexte qu’il fallait nous mettre sur la mappe. Trente ans, quarante ans plus tard, on se doit le cul… et on se fait dire que notre système de santé est déficient, que nos écoles sont inadaptées, qu’il faut faire des sacrifices, que les «baby boomers» sont responsables de tous les maux… et on reproduit, en pire, les mêmes erreurs. Et on applaudit! On va même à la rue…
400 millions! Des pinotes! 0,8% du budget de la ville, clame notre maire. Des pinotes! Quand ce n’est pas ton argent…
J’ai fait ma vie dans le sport. Bien payé. On me reproche, maintenant, de jouer les belle-mères! Mais ça ne m’enlève pas le droit fondamental que j’ai d’exprimer mon opinion et ma crainte de voir notre société s’embourber dans un merdier qui n’aura de fin qu’au prix d’une secousse dont nous pourrions bien nous passer.
Quel rapport, tout ça, avec le vélo? À vous d’y répondre… Mais je vais vous donner une piste. Quatre minutes, deux cycles complets d’attente, à un coin de rue (Hamel-Duplessis), pour laisser le passage aux piétons et aux cyclistes, ça vous donne une idée des priorités qu’on soutient, en hauts lieux.
Vous imaginez-vous Christian, le 1er septembre 2015, lorsque vous voudrez traverser le boul. Hamel à la hauteur de Laurentien, avant le ‘pestacle’ inaugural de Celine. Sa limousine à elle seule va vous retarder d’une demi heure. Même madame PKP devra utiliser une ambulance pour ne pas être en retard….
Comme disait Brassens, ‘ Quand on est con, on est con’
Et dire que le gouvernement peine à donner 4 millions par an à 64 fédérations qui font directement bouger 900 000 personnes par an et qui permettent d’éviter un engorgement encore plus important du système de santé. Il suffit juste de lancer le mot magique et c’est 400 millions qui partent d’un claquement de doigts et certainement plus car ça va être un trou sans fond. Le pire, c’est que tout le monde applaudit. Qu’est ce qu’on peut être naif !