La Floride sur deux roues

Quand on est habitué aux longues sorties à la campagne, avec ses kilomètres de routes ondulées, sinueuses et souvent abandonnées, rouler à vélo, en Floride, nous amène dans un autre monde, un monde où le «char» est roi.

L’auto prend beaucoup de place, dans le Sunshine State, mais on sent de clairs efforts et de belles réalisations, pour faciliter la vie des cyclistes et rendre les routes un peu plus sécuritaires. Un peu plus, mais pas totalement, car, en dépit des bandes et espaces réservés au vélo, on se sent parfois à l’étroit, sur les routes de ce vaste état américain.

Les cyclistes aguerris se comportent un peu comme chez nous, ne respectant pas toujours les règles de la circulation, mais ils n’ont guère le choix de mettre le pied à terre quand un feu rouge s’affiche au croisement d’un boulevard qui compte parfois jusqu’à six voies. Il faudrait être suicidaire pour oser traverser… comme il faut avoir beaucoup de culot pour rouler sans rétroviseur sur des bandes de trois pieds avec des autos qui passent à votre gauche et, souvent, à votre droite (pour virer).

Le rétroviseur est également essentiel pour éviter les surprises et voir venir ceux ou celles qui passent leur temps au téléphone. On dirait que la vie est devenue impossible sans ce sapré portable. Un fléau ! J’en ai même vu un avec son lunch sur les genoux, une fourchette dans la main droite, son cellulaire dans la gauche, ne se laissant que deux doigts pour tenir le volant !

Il faut aussi se méfier des conducteurs qui n’ont plus la maîtrise entière de leur véhicule mais qui persistent à conduire, en dépit d’un âge avancé. Je ne voudrais pas qu’on m’accuse de verser dans l’âgisme, mais une personne qui arrive à peine à marcher, ne devrait pas prendre le volant. Or, la moyenne d’âge est très élevée dans certains secteurs de la Floride… Je me suis fait coller par une Cadillac qui empiétait sur la voie réservée et qui, sur quelques centaines de mètre, a continué de louvoyer dangereusement avant de tourner à droite.

Ceci étant, si vous faites du vélo en Floride, à moins de  vous éloigner de votre lieu de séjour, vous reviendrez avec une bonne maîtrise des arrêts/départs fréquents. Les feux de signalisation abondent et vous obligent à mettre le pied à terre régulièrement.

Dans le secteur (Deerfield Beach) où j’ai séjourné, en février (2014), comme partout en Floride, il n’y a pas de côtes. De petites montées, à l’occasion, pour passer au-dessus des autoroutes, rien de plus. C’est pourquoi j’ai choisi de me procurer un vélo Pure Fix car, à mon avis, 20 vitesses, ça ne sert à rien. J’ai eu beaucoup de plaisir avec ce vélo qui me rappelait mon enfance et qui, par son braquet bien équilibré (16-44) me permettait d’accélérer avec aisance, de pousser avec puissance (relative !!!) dans les petites montées et de suivre les cyclistes rapides ou même doubler aisément les cyclistes plus lents. Ce vélo qui, pour un mois, m’a coûté moins cher qu’une bécane médiocre en location, je l’ai revendu à un prix symbolique, avant mon départ, à un jeune qui ne semblait pas très fortuné. Il était au septième ciel, heureux de se procurer, à fort rabais, un vélo presque neuf (moins de 1000 km), d’une couleur spéciale qui réfléchit à la tombée de la nuit (glow).

Je vous présente, ci-dessous, un quadrilatère qui peut être modulé à souhait, pour d’agréables sorties, dans la région qui va de Deerfield Beach jusqu’à Boynton Beach. Plus de 70 km, dans ce cas, mais on peut écourter sans problème ou étirer en empruntant la route qui longe la plage (A1A).

Vous pouvez aller plus au nord, vers West Palm Beach, ou vers Fort Lauderdale, mais comme ce sont de plus grosses villes, la circulation est plus dense quand on s’en approche.

Les repères (lettres) vous indiquent les endroits où vous pouvez tourner, nord-sud ou est-ouest. À l’intérieur de ce quadrilatère, vous pouvez emprunter des routes moins fréquentées qui vous permettront de voir de beaux quartiers (pas tous emmurés). Quelques portions sont moins intéressantes, plus industrielles, mais n’ayez crainte, les secteurs habités reviennent vite.

Sur quelques routes (ex.: SW 18th Street), on peut rouler sur le trottoir, une pratique courante, lorsqu’il n’y a pas de bande cyclable.

Petit conseil, en terminant : évitez les heures de pointe. Les automobilistes, plus nombreux, s’impatientent pour un rien et ne se gênent pas pour utiliser le klaxon… à un point tel que ça devient énervant.


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