La FQSC lance un appel à la cohérence

Montréal, 18 mai 2010 – Sans vouloir faire de récupération militante, il apparaît toutefois évident, à la lumière des tragiques événements des derniers jours, que les endroits sécuritaires où les cyclistes peuvent rouler en toute quiétude sont largement insuffisants au Québec. Or, comme si cela n’était pas suffisant, en restreignant de manière aussi drastique l’accès des cyclistes au circuit Gilles-Villeneuve, les autorités de la Société du parc Jean-Drapeau soulèvent, encore cette année, la grogne des amants du vélo. Le message qu’on leur envoie ne pourrait être on ne peut plus clair : vous n’êtes pas les bienvenus!

Un circuit dédié aux sports et aux loisirs
La Fédération québécoise des sports cycliste (FQSC), en émettant ce communiqué, ne se fait pas uniquement le porte-parole de ses membres. En effet, ce que la FQSC met de l’avant est un projet rassembleur visant à accommoder l’ensemble des usagers du circuit. Ainsi, ce joyau collectif pourrait être consacré à un large éventail d’activités, qu’elles soient d’ordre sportif, récréatif ou familial.
Le seul usager qui, à notre avis, pourrait céder sa place, est l’automobiliste. N’y a-t-il pas abondance de routes sur lesquelles ceux-ci peuvent rouler? De plus, le réseau routier interne et externe n’est-il pas, moyennant quelques légers réaménagements, suffisant pour satisfaire aux besoins de tous? La réponse est oui!
Dans un contexte de popularité grandissante, il apparaît primordial de redéfinir la place octroyée aux cyclistes. Puisqu’ils sont de plus en plus nombreux à adopter le vélo à des fins de transport, de loisir ou comme activité physique, ne faudrait-il pas élargir le réseau leur permettant de s’adonner à cette activité sans néanmoins craindre pour leur sécurité?
C’est d’ailleurs par souci de sécurité pour ceux qui empruntent les pistes cyclables, dont la limite de vitesse est fixée à 25 km/h, que les cyclistes dits de performance, de même que les cyclosportifs, s’aventurent sur les routes. Or, plusieurs automobilistes croient à tort que la route est à leur usage exclusif. Quelle alternative s’offre alors à ces athlètes?
Rectification des faits
Contrairement à ce que la Société du parc Jean-Drapeau a laissé sous-entendre, la FQSC n’a jamais entériné ces mesures, lesquelles elle jugeait, et juge toujours, irrecevables. Après maintes tergiversations, les autorités y sont finalement allées d’un exposé des mesures qui seraient mises en place, et ce, sous le couvert consultatif. En agissant de la sorte, elles ont fait preuve d’intransigeance, ainsi que d’un manque flagrant d’ouverture et de vision.
Voici ce qui a été décidé unilatéralement et présenté comme étant un compromis.
· Une plage horaire réservée aux cyclistes a été établie de 5 h à 7 h le matin. Au-delà du mauvais positionnement de cette case horaire et de l’insignifiante durée de celle-ci, il convient de mentionner que l’ensoleillement n’a, de toute évidence, pas été pris en compte.
· L’accès à la piste cyclable longeant le Bassin olympique sera permis de 12 h 30 à 15 h. Cela dit, ce parcours, en raison des virages à 90 degrés et de l’affluence des embarcations aux abords du bassin, est considéré dangereux et inadéquat par les principaux intéressés.
La FQSC exhorte les autorités concernées à changer leur fusil d’épaule. Un terrain d’entente demeure possible, à condition que la Société du parc Jean-Drapeau fasse preuve d’une réelle volonté d’accommodement.
Il faut également mentionner que la FQSC est toujours en attente d’information concernant les accidents répertoriés sur le circuit Gilles-Villeneuve en 2009, demande formulée auprès de la Société du parc Jean-Drapeau, il y a de cela plus d’une semaine.
Se donner les moyens de ses ambitions
En tant que société, nous nous disons soucieux de l’environnement, fiers de nos athlètes et préoccupés par notre santé. Or, au-delà des paroles, il importe davantage d’être conséquent et de se donner les moyens pour atteindre ses objectifs. Le circuit Gilles-Villeneuve, qui accueille des événements majeurs, tels que le Grand Prix de Formule 1 du Canada et le NASCAR Napa Pièces d’Auto 200, est un endroit de prédilection pour la pratique du vélo. Plutôt que de restreindre les déplacements à vélo sur le circuit, ne pourrait-on pas envisager de réduire la circulation automobile puisque, de toute évidence, il est possible de le faire?
La Société du parc Jean-Drapeau déçoit de plus belle
Afin de donner au Tour du Silence un écho dans la grande région métropolitaine, des démarches ont été entreprises auprès de la Société du parc Jean-Drapeau. Les dirigeants de cette dernière ne se sont cependant pas montrés favorables à la tenue d’une telle activité, refusant de réserver de manière exceptionnelle un corridor, soit celui normalement dédié aux cyclistes et patineurs, aux participants du Tour du Silence pour une période de deux heures. De par la nature même de cette activité, il va sans dire que la sécurité des cyclistes constitue une condition non-négociable. La FQSC est donc dans l’obligation d’informer les Montréalais que s’ils désirent prendre part à ce mouvement de solidarité, ils devront le faire à l’extérieur de l’Île.

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