Le couperet tombe sur la Coupe du Monde féminine et le Tour du Grand Montréal: des solutions en vue?

Voilà, le couperet est finalement tombé. L’Association cycliste canadienne (ACC) n’avait d’autre alternative, pour le moment, que de retirer la Coupe du monde féminine et le Tour du Grand Montréal, ainsi que le Tour de PEI, du calendrier de compétitions 2010.

Un dur coup que certains observateurs avaient vu venir.

Daniel Manibal, organisateur de la Coupe du Monde depuis 1998 a avoué à Martin Smith (Rue Frontenac), n’être «plus capable de soutenir financièrement l’organisation de ces courses année après année».

Trouver des commandites devient de plus en plus difficile, soutient également l’organisateur qui veut maintenant «laisser sa place à quelqu’un d’autre».

L’arrivée du Pro Tour (Québec et Montréal), en septembre, est pointée du doigt par certaines personnes du milieu, pour justifier ces difficultés de financement. Gérard Penarroya, président de l’équipe cycliste féminine Mazda-Specialized-Groupe Samson est du nombre. «Le Pro Tour a mangé tout le budget du fédéral et du provincial… et avec la conjoncture économique, voilà ce qui arrive. C’est une grosse tuile qui nous tombe dessus. Ce n’est vraiment pas une bonne nouvelle pour nos athlètes. On va voir comment on va ajuster notre calendrier mais ça va nous obliger à aller faire d’autres courses aux États-Unis, ce qui implique des coûts plus élevés.»

«Je crois plutôt que c’est le retour de la F1 qui fait mal», estime Josée Robitaille, coordonnatrice route et piste à la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC). On s’affaire d’ailleurs, dans les bureaux de l’avenue Pierre-de Coubertin, à «trouver une solution de rechange, mais certainement pas sur le Mont-Royal», confirme Josée Robitaille.

Une de ces solutions pourrait venir de l’organisation du Tour de Beauce. «On pourrait peut-être reprendre ce genre d’événement rapidement, il y a un intérêt de notre part, mais le nerf de la guerre, on le sait, ça reste l’argent. Il ne faut pas en perdre…», indique Francis Rancourt, coordonnateur de l’épreuve beauceronne. «En plus du financement public, qui représente environ 25% de nos revenus, il faut trouver du financement privé. Or, nous avons déjà de la difficulté avec le Tour de Beauce», poursuit Francis Rancourt. Pas facile!

La Coupe du Monde ou autre événement du genre, pourrait-elle être reprise par une ville? «Je ne vois pas laquelle», dit Francis Rancourt. Québec a déjà mis la main dans le tiroir-caisse pour appuyer le Pro Tour. La ville d’en face, Lévis? La question a été posée… on attend la réponse!

Gérard Penarroya estime, cependant, que le Tour de PEI pourrait survivre car les autorités publiques de l’Île-du-Prince-Édouard ont toujours supporté cet événement.

Pour nous joindre: clemelin@sdvmag.com .

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Pas de réponse à “Le couperet tombe sur la Coupe du Monde féminine et le Tour du Grand Montréal: des solutions en vue?”

  1. Raymond Fortin

    Décidément! un bien mauvais début d’année 2010 pour le cyclisme au féminin. Après le répit annoncé par Audrey, voilà que les seules épreuves mondiales féminines sont mises au rancart. Pendant ce temps, on déroule le tapis rouge pour faire venir les multimillionaires du pro-tour… J’avoue que ça devient frustrant de persévérer dans ce sport, comme dans bien d’autres, quand tout est toujours mis en place pour les beaux étalons. J’entend tout de suite le commentaire: ‘money talk!’ mais ce qui m’écoeure c’est d’entendre les gestionnaires de fonds publics tenir le même discours……
    Pourquoi faut-il se réfugier dans cette complaisance plutôt que de regarder ce qui se fait par exemple dans le tennis où il semble y avoir une relative équité? Bizarre! il y a des québécoises parmi l’élite mondiale.

    • Un dollar pour les pros, un dollar pour la relève, écrivais-je, il y a quelques temps. Plus le temps passe et plus je me dis… un dollar pour les pros, cinq pour la relève. Surtout chez les filles, où, selon moi, la tendance actuelle (cyclisme sur route) est inquiétante.

  2. Pierre Dumais

    Les coureurs du Pro Tour en septembre prochain ne seront pas les cracks des coureurs.

    Il y a la Vuelta Espana à la même période. Oubliez Armstrong. Ce dernier termine toujours sa saison après le tour de France ainsi que les autres. Les meilleurs préparent le championnat du monde qui aura lieu en Australie. Il ya de très belles courses de calibre dans ce pays.

  3. 3,6 milliards $. C’est le montant qui part en subvention privée, seulement au Québec, à chaque année, juste pour les entreprises, pouvait-on lire dans le journal, cette semaine.

    On a une dette qui monte en flèche, on se doit le derrière comme jamais et ça ne ralentit pas. Nos écoles sont en ruine, nos hôpitaux font dur, nos routes sont dignes d’un pays en guerre, on ne peut même pas vendre les immeubles publics, car ils sont désuets. Notre fonction publique en est une des plus lourdes en Amérique, en nombre par habitant, le métro de Laval est
    déjà percé, pour se développer économiquement on doit subventionner l’électricité à l’entreprise privée, pour l’attirer dans le centre-ville on doit subventionner les salaires des employés (Nouvo Saint-Roch) et j’en passe…

    On parle de subventionner des Pros Tour, des Coupes du monde, des sports amateurs. On subventionne aussi des événements appartenant à des entreprises privées… et je ne parle pas que de cyclisme, c’est comme ça dans tous les domaines… ou presque.

    Pendant ce temps là, les taxes montent, les salaires ne suivent pas ou peu. Paye mon beau, paye!

    Est-ce que c’est juste moi ou on a de drôles de priorité au Québec? Ça doit être ça le modèle! Pas grave mon petit Guillaume, la marge de crédit est là pour ça. Excusez un brin ma montée de lait mais je crois qu’on s’en va dans le mur à une vitesse qui fait peur.

    À moins d’être complètement convaincu que la fée des dents viendra nous éponger ce beau gâchis à chaque crise à grand coup de mesures! Faut bien que quelqu’un ramasse la facture au bout de la ligne et ce sont nos jeunes qui vont la ramasser si on ne s’écrase pas avant.

    Moins de subventions au privé, moins de taxes collectives, un système d’éducation de première classe qui inclut VRAIMENT les sports amateurs et on serait probablement gagnant sur toute la ligne pour sauver notre sport ou un autre. Le sport de développement, c’est une partie de notre éducation. Le cyclisme a beau être un sport d’été, mais on s’y prépare à longueur d’année non?

    Ah pis fuck, oubliez ce que je viens de dire, je veux mon nouveau vélo, chérie, il reste combien sur la carte de crédit??? Le printemps s’en vient vite j’en veux un neuf tout de suite!

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