L’unanimité? La réponse est simple: non. Il y a toujours des mécontents.
Mais un très large consensus semble s’être dégagé, samedi, de cette première expérience (partielle) de course cycliste sur terre battue, lors du Grand Prix Frenette Bicyclettes de Saint-Basile (Portneuf).
Organisée en toute hâte par Jean-Yves Labonté, pour remplacer le Grand Prix de Sainte-Marie, cette course aura servi, à la dure, de préparation finale en vue des Championnats québécois Élite, qui auront lieu les 22 et 23 août, à Huntingdon.
À la dure parce que, là aussi, un très large consensus s’est dégagé. «Éprouvant, mortel…», s’est exclamé Laurent Dallaire (Probikepool/Kuota), vainqueur de la course dans la catégorie junior. «La chaleur a été accablante. On bouillait et, en plus, il y avait un bon vent. Mais le vélo, c’est dur, très dur. Si tu as peur de te faire mal, tu ne gagnes pas!», a-t-il poursuivi… le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Et pour cause, car cette victoire confirme la tendance des dernières semaines, trois podiums à ses quatre dernières courses. Le jeune en ressort grandi, motivé au maximum, à la veille ds Championnats québécois. «C’est bon pour le mental, pour la confiance… car mes derniers résultats montrent une nette amélioration par rapport à mon début de saison. Maintenant, je sais que j’ai ma place parmi les meilleurs!»
Les coureurs de toutes les catégories tenaient à peu près le même discours. «Épuisant, dur, technique… on est fatigué. Un beau parcours, à part quelques kilomètres un peu «rudes» juste avant la section en terre battue.»
Premier à se pointer au fil d’arrivée, en catégorie senior, Joël-Dion Poitras (Planet Energy)/(photo), comme les autres, parlait de fatigue, mais pas pour se plaindre. Au contraire, c’était, pour son équipe, une fin d’entraînement appropriée, en vue des grosses courses qui s’en viennent (Tour du Missouri, Grand Prix Univest…). «Ça cadrait bien dans nos objectifs. Et voilà que j’en gagne une! C’était mon tour, faut croire, car j’ai joué un rôle de soutien pendant toute la saison.»
L’armada verte était là, au grand complet. Normal qu’elle ait pris toutes les places sur le podium. Dion-Poitras a complété les 150 km en 3:33:23, tout juste devant son coéquipier Keir Place et une seconde devant Bruno Langlois. Un autre «PE», Andrew Randell, s’est classé au quatrième rang, à 2:14 du vainqueur.
Ce n’est qu’aux cinquième rang et sixième rangs qu’on a retrouvé des coureurs d’une autre équipes, Volkswagen/Specialized, soit William Goodfellow et Arnaud Papillon.
Autre constatation, le parcours permettait des attaques, donc des échappées qui ont cassé les pelotons dans chacune des catégories. Pas de fin de course avec 25 coureurs qui croisent la ligne en même temps. Des écarts assez importants ont d’ailleurs séparé les coureurs, chez les juniors, en particulier.
Ainsi, Laurent Dallaire a devancé son coéquipier Raphaël Massé-Viau par 8:24. Chez les filles, Virginie Gauthier (Espoirs Saputo), à peine rentrée de Russie (Championnats mondiaux juniors) et «encore un peu affectée par le décalage horaire», a devancé Évelyne Gagnon (Indépendante) par 28:01. Élisabeth Albert (Garneau-Club Chaussures-Ogilvy Renault) a complété le podium. Cette dernière semble en voie de retrouver ses moyens après avoir été éprouvée par des problèmes de vision, récemment.
Chez les femmes (senior), Véronique Labonté (Cascades-ABC Cycles) a bien combiné ses efforts avec sa coéquipère Lucie Poulin, pour l’emporter en 2:11:51 (90 km), deux secondes devant Johanne Cyr (Rocky Mountain). Lucie Polin a terminé enm troisième position.
En catégorie senior 3, Vincent Lévesque (Haut Richelieu Mégavolt) l’a emporté en 2;59:30, près de trois minutes devant Mathieu Fradet (Néron Specialized). Lévesque en est à sa première saison de compétition cycliste. «J’étais un spécialiste du ski alpin qui, pour se garder en forme, faisait du vélo… J’ai abandonné le ski, à cause de mes études (Concordia), et il me fallait quelque chose pour compenser.»
Chez les maîtres, les victoires sont allées à (A) Michel Detry (Trek-Curaprox), (B) Robert Duguay (La Cabosse d’Or), (C) Robert Morin (Rocky Mountain).
«Ça faisait deux courses que je ratais l’échappée, celle-là, je ne voulais pas la rater», a commenté Michel Detry, un Belge installé à Montréal depuis une dizaine d’années.
«Ce fut une très belle course, éprouvante. Les 30 derniers kilomètres, en particulier. Tout le monde était épuisé. Mais je suis venu de Montréal avec un objectif bien précis: la victoire», a lancé Robert Duguay.
«Beau… chaud… un peu raboteux en certains endroits, mais pas dangereux. Une belle course», disait, pour sa part, Robert Morin, un Beauceron qui ne manque pas d’exercice car il a participé à 32 courses, cette saison.
Quant au nombre de participants peu élevé, 123 (toutes catégories confondues), il peut s’expliquer par le fait que la course a été organisée en mode «sauvetage». Elle devrait cependant revenir l’an prochain… avec plus de temps pour la préparer.

Vincent Lévesque (Sr3) et Laurent Dallaire (JrH), comblés par une victoire acquise dans des conditions difficiles.