Question d’un lecteur, il y a quelques semaines: est-ce qu’il y a des limites de vitesse, pour les vélos, sur les pistes cyclables?
La question est simple, la réponse aussi: oui. Mais, sur le terrain, dans la vraie vie, l’application est un peu plus compliquée, voire impossible.
«Au Québec, la circulation sur les voies publiques est régie par le Code de la sécurité routière. Les cyclistes sont donc soumis aux règles prévues par le code», indique Jacqueline Laliberté, spécialiste du vélo à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Quand la limite est de 50 km/h, elle s’applique à tous les usagers de la route. «Sur les pistes, en site propre, ça relève des municipalités. Elle peuvent donc imposer leurs propres règles. Mais comment peut-on imposer des limites et vérifier la vitesse d’un cycliste?», se demande-t-elle.
Aucun article, dans le Code de la sécurité routière, n’oblige le cycliste à doter son vélo d’un indicateur de vitesse. Faudrait commencer par là!
Mais il y a quand même des limites, de vitesse, dans certaines municipalités, ce que confirme Hervé Chapon, du service de l’aménagement du territoire de la ville de Québec (division du transport). «Il y a un règlement de la ville de Québec, adopté à l’époque de la Communauté urbaine, il y quelques années, qui impose une limite de 35 km/h sur les pistes de la ville, comme le Corridor des Cheminots et le Corridor du Littoral. Ce règlement visait surtout les vélos assistés électriquement car on craignait que leur présence ne perturbe la circulation sur les pistes. Ce règlement n’a pas encore été modifié. Le règlement est là, mais il n’y a pas de panneaux de signalisation le long de ces voies cyclables.»
Le comportement des cyclistes doit donc, pour le moment, être contrôlé par d’autres moyens. À Saint-Bruno, par exemple, 20 agents feront de la patrouille à vélo, pendant la saison estivale.
Certaines municipalités font appel à des organisations telles Vélo Sécur, pour assurer la sécurité des cyclistes sur leur territoire. Fondée à Sherbrooke, il y a 15 ans, l’entreprise dirigée par Daniel Dion, est présente dans huit régions du Québec. Les patrouilleurs de Vélo Sécur, étudiants en technique policière, ne sont pas là, cependant, pour faire appliquer les règlements, pour jouer le rôle des policiers. «Nos patrouilleurs font de l’encadrement, de la sensibilisation sur la bonne conduite, la courtoisie… Ils peuvent, au besoin, faire du dépannage ou offrir les premiers soins à ceux qui ont été victime d’un malaise ou d’un accident. C’est, avant tout, un service de prévention, complémentaire à celui des policiers», explique Daniel Dion.
Quant aux limites de vitesse, même constatation. Elles sont difficilement applicables. «Les règlements municipaux, souvent, ne sont pas harmonisés avec ceux du Code de la sécurité routière. Ainsi, on prévoit des amendes de 100$, dans certains cas, alors que le Code, pour la même infraction, en prévoit une de 15$ à 30$. Dans de telles conditions, les policiers ne sont pas enclins à donner des contraventions…», convient M. Dion.
Conclusion? Encore une fois, il faut faire appel au jugement des cyclistes. Si la limite de vitesse est difficilement applicable, la conduite dangereuse, quant à elle, reste inacceptable.
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