L'industrie du vélo en 2009: le cyclotourisme

Parler de l’industrie du vélo sans aborder la question du cyclotourisme c’est, particulièrement en 2009, s’engager dans la mauvaise voie, sur la mauvaise piste.

Le cyclotourisme est un phénomène planétaire qui, avec les difficultés économiques que nous connaissons présentement, ne peut que s’accentuer. Le coût de l’essence, les pertes d’emploi par centaines de milliers, l’insécurité, la baisse du pouvoir d’achat, voilà autant de facteurs qui, finalement, poussent le consommateur à faire des choix plus «raisonnables», quand vient le temps d’occuper ses loisirs.

Le vélo, moyen de transport économique et propre, devient une option que le voyageur considère de plus en plus sérieusement. Et, en faisant ce choix, il crée une plus grande demande pour tous les produits liés à cette pratique. Il alimente et soutient l’industrie manufacturière.

À maints égards, le Québec est à l’avant-garde du développement cyclotouristique, au Canada, du moins. Les infrastructures sont de plus en plus nombreuses et de meilleure qualité; les services offerts aux cyclistes sont de mieux en mieux adaptés à leurs besoins.

Dans toutes les régions, on fait des efforts notables pour attirer cette clientèle peu encombrante… mais fort rentable.

Daniel Gagnon, directeur – communication et publicité, à l’Office du Tourisme de Québec, nous parle de la place du vélo, dans la Capitale. «La région de Québec est dans une position privilégiée, par sa beauté, par son histoire… ce qui lui garantit un achalandage (tous types de touristes confondus) au-dessus de la moyenne. Quant au cyclotourisme, nous sommes la région, au Québec, qui obtient les meilleurs résultats, à ce chapitre, selon une étude réalisée par l’agence Fjord (une filiale de Cossette). Devant les Laurentides et les Cantons-de-l’Est.»

«Le réseau cyclable de la région de Québec s’est beaucoup amélioré, des investissements significatifs ont été faits, ces dernières années. Mais Québec, avant tout, se démarque par l’ensemble de son offre touristique», poursuit-il. Les cyclistes en profitent!

Pour aimanter les cyclotouristes de l’extérieur, sept régions se sont associées pour élaborer et faire une campagne de promotion hors-Québec. Ces régions sont: Saguenay-Lac-Saint-Jean, Laurentides, Cantons-de-l’Est, Montérégie, Centre du Québec, Outaouais et Québec. Qu’en tirera-t-on? Plusieurs facteurs sont à considérer, estime Daniel Gagnon. «Le taux de change et la situation économique vont peut-être juguler la fuite vers l’extérieur, mais, à l’inverse, les visiteurs vont être moins nombreux. Le cyclotourisme, cependant, ne devrait pas en souffrir. À Québec, nous nous concentrons sur le cyclotourisme, pas tant sportif, mais de vacances. Des gens qui s’amènent dans la région (en auto) et qui, rendus à destination, se déplacent à vélo.»

Mais, dans l’ensemble, en raison de sa situation particulière, Québec y va plutôt avec une offre touristique globale, sans accent particulier sur le cyclotourisme. «On ne sent pas le besoin d’en mettre plus…»

Les dépenses générées par le tourisme ont baissé de 0,7% au troisième trimestre 2008, après cinq années de croissance, constate Statistique Canada. «Nous n’avons rien à voir avec ces chiffres, au contraire, explique Daniel Gagnon, de l’Office du tourisme de Québec. L’effet 400e a été majeur, chez nous. Ce fut une année de surperformance. Ça va baisser en 2009, c’est sûr, mais nous sommes convaincus que nos chiffres seront encore au-dessus de la moyenne.»

D’autres régions peuvent voir les choses d’un angle différent. Dans les Cantons-de-l’Est, par exemple, les ambitions sont élevées, à l’égard du cyclotourisme. Alain Larouche, directeur général de Tourisme Cantons-de-l’Est rappelle que le cyclotourisme est au coeur des préoccupations de cette région depuis de nombreuses années. «C’est un produit qu’on a développé depuis une quinzaine d’années, en recyclant les voies ferrées, par exemple. Chez nous, le cycliste peut bénéficier d’un bon réseau de pistes et de routes secondaires convenables, asphaltées et peu achalandées. Il peut traverser la région à son rythme, visiter des petits villages pittoresques, bref, nous avons une offre touristique fort intéressante.»

Le vélo-taxi, le raccompagnement, les boîtes à lunch, plein de petites attentions facilitent la vie des cyclistes dans les Cantons-de-l’Est.

Quelles sont les perspectives, pour 2009? «Pour nous, les années 2007 et 2008 furent marquées par la croissance. Le cyclotourisme est devenu un produit vedette qui s’adapte bien à ce que nous avons à offrir. Que ce soit la Route des Vins, le Chemin des Cantons ou la Route des Sommets, les Parcs… Le vélo est en page couverture de notre guide touristique. Pour 2009, nos indices restent positifs. Le tourisme corporatif et d’affaires devrait être en hausse. La région n’est pas très éloignée des grands centres, nous avons une centaine d’attractions et un menu qui convient à peu près à tout le monde, du camping sauvage à l’hôtellerie de luxe. Nous étions plus confiants en décembre que maintenant… dans nos entreprises il y a un peu d’inquiétude, mais les indices restent bons.»

Et le cyclotourisme ne devrait pas souffrir de la crise économique, dans cette région.

En Mauricie, le cyclotourisme ne jouit peut-être pas de la même renommée que dans les régions dont on a parlé plus tôt, mais l’intérêt et le désir de développer ce volet y sont évidents.

Voir autre texte: La Mauricie mise sur les nouvelles technologies.

Pour joindre l’auteur de ces lignes: clemelin@sdvti.com

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