Où s’en va le vélo? La question est simple, mais fort à-propos, quand on voit toutes ces industries, jadis solides, s’effrondrer sous le poids de la crise économique.
La question (et quelques autres) a été posée à différents acteurs de l’industrie et à des intervenants du milieu touristique (le vélo occupe maintenant un large pan de l’industrie touristique, au Québec).
Dans une série de textes, SDV*MAG vous présente les réflexions de ceux qui, généreusement, ont répondu à nos questions.
Pour la troisième partie de ce dossier, les réponses nous viennent de Pierre Perron, directeur du marketing chez Louis Garneau Sports.
La crise économique aura-t-elle un impact majeur sur le marché du vélo, en 2009?
C’est clair qu’il y aura un impact, mais celui-ci avait commencé à se faire sentir il y a un bon moment. Le vélo de route dispendieux a déjà écopé mais, chez Louis Garneau, nous ne sommes pas touchés autant parce que nous ne sommes pas limités à ce seul créneau. Il y a de nombreux produits qui vont très bien comme les gants, les casques, etc… Le consommateur transfère son budget pour les objets de luxe, dont les vélos, dans d’autres achats plus «raisonnables».
Comment l’industrie réagit-elle à ces perspectives peu rassurantes?
Il faut saisir l’opportunité pour prendre des parts de marché. Nous avons augmenté notre implication auprès des détaillants. On les rassure, on leur fournit un support et une bonne garantie de continuité et une gamme de produits qui plaisent aux consommateurs.
Comment va le vélo au Québec?
Le Québec, ces dernières années, a été en avance sur bien d’autres pays, dont les États-Unis, pour s’adapter aux nouvelles tendances. Les infrastructures (pistes cyclables…) se sont développées à un rythme accéléré et ont favorisé l’émergence de nouveaux produits. Le vélo hybride, le vélo confortable, au Québec, ça fait longtemps qu’on est passé à ce stade… et nous (LG) avons réussi à bien développer ces produits en forte demande. Et ça va encore augmenter, cette année.
Après l’exode de la production vers l’Asie, que reste-t-il à faire, pour les fabricants québécois, canadiens et nord-américains, pour reprendre une meilleure place sur le marché?
C’est un phénomène mondial qui n’est pas exclusif au Québec. On ne peut plus renverser ça. Ceux qui focalisent là-dessus sont perdus. Chaque entreprise doit trouver sa niche. Nous (LG) avons sous-segmenté nos lignes et nous les avons trouvées, ces niches, avec des produits distinctifs, de qualité.
Quels sont les produits les plus en vogue, ces temps-ci?
Le vélo urbain ou hybride confortable est très en demande, toute notre gamme de vêtements haut de gamme l’est également, particulièrement pour le vélo de route. La solution globale que nous offrons permet aux consommateurs de trouver tout ce qui lui convient.
Quelles sont vos attentes pour 2009?
Nous serons encore en mode croissance. Modérée et contrôlée, peut-être, mais quand même soutenue par le retour à des valeurs fondamentales comme la santé par l’activité physique.
Après l’acier, l’aluminium, le titane et la fibre de carbone, quel sera le prochain vecteur de changement dans l’industrie du vélo?
La fibre de carbone en a encore pour quelques années, c’est sûr, mais l’accent devra être mis sur les vélos urbains, faciles à conduire, plus confortables. Les innovations – changements de vitesse intégrés… – vont passer par là. Le vélo va devenir encore plus vert, plus «user friendly».
Photos Courtoisie Louis Garneau Sports - Solution globale pour tous, casque, souliers et vélo hybride, la gamme Louis Garneau s'occupe du cycliste... de la tête aux pieds.
Mercredi prochain, 11 février, dans la quatrième partie de ce dossier, la parole reviendra à Paolo Marinoni, président de Cycles Marinoni, un fabricant de Lachenaie, près de Montréal.
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