Martin Gilbert: la patience récompensée

MONTRÉAL (Sportcom) – Le cycliste Martin Gilbert a obtenu la victoire la plus importante de sa carrière, dimanche dernier à Kansas City, à la septième et dernière étape du Tour du Missouri. Au final, le Châteauguois a notamment devancé le Norvégien Thor Hushovd, sacré meilleur sprinter au dernier Tour de France. Gilbert mérite ainsi le titre de l’Athlète Sportcom de la semaine du 14 septembre.

Même s’il avait remporté les prestigieux titres du Championnat panaméricain et du Championnat américain de critérium en 2007, il voit sa victoire de dimanche avec encore plus d’éclat. «Avec la qualité des coureurs et les nombreuses équipes du Pro Tour qui étaient présentes, la victoire est encore plus grosse. Le Tour du Missouri est l’une des deux compétitions par étapes les plus importantes en Amérique», a-t-il indiqué à son retour au Québec.

Un travail de longue haleine

Durant tout le Tour, les coureurs de la formation canadienne Planet Energy ont essayé de se démarquer comme en font foi les deux cinquièmes places de Martin Gilbert, la quatrième place de Keven Lacombe et l’échappée au long cours de François Parisien à la deuxième étape. Dimanche, les morceaux se sont enfin mis en place pour l’équipe de l’ancien champion Steve Bauer qui comptait six Québécois sur un total de huit coureurs

«Nous commettions des erreurs à tous les jours. J’étais co-chambreur avec Keven et à tous les soirs, nous regardions sur Internet les vidéos des arrivées une bonne quinzaine de fois pour voir ce que nous faisions de pas correct. Tout se passe vite dans un sprint et il est difficile de tout mettre en place au bon moment. À force d’y penser et d’en parler, nous y sommes arrivés. Dimanche, nous avons été patients et ç’a super bien été», soutient celui qui fêtera ses 27 ans à la fin octobre.

Quelques semaines avant la présentation du tour, l’équipe avait pris part à un camp d’entraînement dans la région de Bromont afin de préparer les sprints de fin de course. L’occasion a aussi été bonne pour solidifier l’esprit d’équipe de cette jeune formation qui était à la veille de participer à sa compétition la plus relevée de la saison. En fait, Planet Energy a été la dernière équipe à obtenir son invitation.

Orgueilleux, les coureurs n’avaient pas l’intention d’aller jouer les figurants sur les routes du Missouri, même si la compétition s’annonçait très relevée.

«En participant à des courses de ce niveau, l’objectif est de progresser en tant qu’équipe. Lorsque tu as la chance de te mesurer aux meilleurs, ça ne reviendra peut-être pas, alors il faut faire tout ce que l’on peut pour ne pas être des figurants et pour faire parler de nous», analyse Gilbert

À qui le tour? Gilbert ou Lacombe?

Martin Gilbert et Keven Lacombe sont les deux sprinters désignés de l’équipe. Comment déterminent-ils celui qui tentera sa chance pour la victoire? Ceux qui prédisent un combat de coqs entre les deux cyclistes font fausse route, car en plus d’être coéquipiers et co-chambreurs, les deux athlètes s’entraînent régulièrement ensemble, eux qui sont conseillés par Éric Van den Eynde.

«Tout ce que nous voulons, c’est décrocher le meilleur résultat possible. Quand nous nous sentons bien tous les deux, nous prenons la décision pendant la course. Par exemple, Keven a été plus fort en première moitié de saison, alors c’est moi qui l’aidait. Nous avons notre chance chacun notre tour. Avec le travail que Keven a accompli dimanche, je suis sûr qu’il avait lui aussi la forme pour gagner l’étape!»

Une saison à l’image du Tour du Missouri

La victoire de Gilbert arrive à point nommé pour sa formation. Même si la saison 2009 a été marquée par plusieurs succès d’estime, les victoires dans des épreuves majeures ont été rares. Depuis lundi, Gilbert est de retour aux études et maintenant que sa saison sportive est terminée, il dresse le bilan de sa première saison au sein de sa nouvelle équipe.

«Avec une nouvelle équipe, le succès n’arrive pas du jour au lendemain. Nous avons travaillé fort pendant toute l’année et nous n’avions pas obtenu de grosses victoires, sauf que nous étions tout le temps proche», explique l’étudiant en pharmacie à l’Université de Montréal, en faisant notamment référence à la sixième place de Keven Lacombe au Philadelphia International Championship, en juin dernier.

«La victoire de dimanche, c’est le déclic qui va changer des choses. Mes coéquipiers sont aussi des amis, alors ça aide à donner une petite coche de plus. L’équipe est un peu moins business que dans les équipes américaines pour lesquelles j’ai couru. Nous avons un bon potentiel, nos commanditaires viennent d’ici et ils sont des passionnés de vélo. Ils ne veulent pas juste de la visibilité, mais aussi des sensations fortes. Et on leur en a donné la semaine dernière!»

La victoire de Gilbert aura été le dernier fait saillant d’une semaine exceptionnelle pour le cyclisme canadien. En effet, quelques jours plus tôt, Ryder Hesjedal avait remporté la 12e étape du Tour d’Espagne, où quatre Canadiens étaient en lice, dont le Québécois Dominique Rollin. La victoire du Britanno-Colombien au sommet d’Alto de Velefique était une première canadienne dans un grand tour depuis celle de Steve Bauer, le directeur sportif de Gilbert, à la première étape du Tour de France en 1988.

«Il y a eu un bon trou entre ces deux victoires, mais présentement, c’est encourageant. Nous ne sommes pas nombreux à faire du vélo à un haut niveau, mais je pense que ça va croître et ça donne une bonne image pour la nouvelle génération», a conclu Gilbert.

Rédaction: Mathieu Laberge / Sportcom

Photo SDV*MAG -- Martin Gilbert, au Grand Prix de saint-Raymond 2009.

Photo SDV*MAG -- Martin Gilbert, au Grand Prix de saint-Raymond 2009.

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