Que vous soyez coureur cycliste, parent, accompagnateur, organisateur, directeur sportif ou simple amateur de cyclisme sur route de compétition… ne me dites pas que cette question ne vous a jamais effleuré l’esprit : comment se fait-il qu’il est – relativement – facile d’aligner 300 jeunes coureurs au départ d’une manche de Coupe du Québec, par exemple, alors que quelques années plus tard à peine, on ne retrouve plus que quelques poignées de juniors et guère plus de seniors, toutes proportions gardées? La filière dite de développement porterait-elle aussi mal son nom?
Christian Mayer, impliqué dans le monde du cyclisme sur route depuis plusieurs années, a présidé aux destinées du club Espoirs Laval de 2007 à 2010. Dans la vraie vie, il dirige sa petite entreprise de traduction et enseigne les outils informatiques en traduction dans plusieurs universités.
Vous allez m’opposer que ces catégories, justement, couvrent sept années de naissance (de 10 à 16 ans) contre deux seulement pour les juniors… Certes, mais onze années pour les seniors (20 à 30 ans) qui sont pourtant deux fois moins nombreux…
Les chiffres officiels, bien que plutôt rassurants a priori, sont en fait trompeurs. Ce n’est pas parce que nous sommes environ 3500 membres licenciés au Québec année après année que tout va bien dans le meilleur des mondes. C’est même plutôt contradictoire : l’effectif global est en relative bonne santé, mais l’attrition reste importante. À titre d’exemple, aux Espoirs de Laval, on note un renouvellement annuel de nos membres de l’ordre de 20 à 25 % pour un effectif total plutôt stable (bon an, mal an, autour de 170, toutes catégories confondues); plus de 90 % de nos nouveaux membres sont des nouveaux venus dans le sport alors que 80 % des cyclistes qui nous quittent arrêtent le vélo. Entre temps, ils auront passé pour la plupart 5 à 6 ans parmi nous. La roue tourne…
En effet, si l’on ramène ces chiffres à un ratio moyen de cyclistes licenciés par année de naissance, on comptait en 2009 environ 40 cyclistes par an chez les pee-wee (3 années), 84 chez les minimes (2 années), 70 chez les cadets (2 années), 39 chez les juniors (2 années) et seulement 18 chez les seniors 1-2-3 (11 années) (voir le tableau 1 – Source : Rapport annuel de la FQSC, page 15). À noter que la pyramide des âges est également fluctuante : le nombre relativement important de cadets aujourd’hui est le reflet des pelotons de pee-wee impressionnants de 2006/2007. On croyait alors voir exploser le nombre de futurs jeunes coureurs cyclistes, mais le nombre de licenciés est finalement resté stable; il n’a fait que se déplacer.
Tableau 1 – Nombre de licenciés par année d’âge
Ce constat est plus inquiétant encore si l’on considère la proportion de cyclistes féminines : de 39 % chez les pee-wee, celle-ci passe à 35 % chez les minimes, 34 % chez les cadets, 25 % chez les juniors et 28 % sur l’ensemble des catégories seniors (1, 2 et 3)… et ne parlons pas des maîtres (6 % de femmes)… (voir le tableau 2).
Tableau 2 – Répartition hommes-femmes par catégorie
Il faut se rendre à l’évidence : ce sport dont on aimerait qu’il gagne des adeptes au fur et à mesure que les athlètes s’aguerrissent, prennent de la maturité et de l’expérience… ne fait au contraire qu’en perdre année après année, saison après saison, au fur et à mesure que les sportifs avancent en âge, tout en regagnant quelques plumes dans la classe d’âge suivante… Et en plus, nous laissons progressivement au bord de la route bon nombre de nos représentantes féminines.
Le cyclisme sur route de compétition serait-il en train de devenir une affaire de jeunes ados mâles? Ou alors, la question qu’il faut bien se poser : ce sport est-il trop dur, trop exigeant, trop ingrat? Le plaisir et la satisfaction qu’en retirent ceux qui le pratiquent intensivement n’est-il pas à la hauteur des efforts fournis et des sacrifices consentis? Nos jeunes (et moins jeunes) cyclistes sont-ils en manque de reconnaissance? La lassitude prend-elle un jour le pas sur la motivation? La passion du vélo dure-t-elle, elle aussi, 3 ans, comme l’amour dans le roman de Frédéric Beigbeder?
Et pourtant, les clubs sont de plus en plus nombreux et structurés, les épreuves organisées se multiplient, clubs et fédérations font tout leur possible pour favoriser la continuité des catégories successives, et sans aller jusqu’à prétendre qu’il s’agit d’un sport à la portée de toutes les bourses, on sait bien que le budget moyen n’a rien à voir avec celui du ski alpin de compétition, par exemple, ou encore du hockey pratiqué sérieusement.
Les raisons de ce phénomène ne sont donc pas seulement financières (même si le nerf de la guerre reste une composante majeure, surtout pour ceux qui persévèrent et qui voient leur budget annuel augmenter proportionnellement au braquet maximum autorisé dans leur catégorie), mais sans doute multiples et complexes. On peut identifier des facteurs humains, familiaux, sociaux, scolaires, géographiques, professionnels… Mais en quoi ces facteurs amènent-ils à un désintéressement de notre sport et comment peut-on espérer y remédier?
À vous qui m’avez lu jusqu’au bout, je vous la pose, cette question qui tue : si vous avez abandonné le cyclisme de compétition à un âge relativement précoce, après quelques saisons qui finalement ne se passaient pas si mal, ou si vous sentez confusément poindre au fond de vous cette envie de lâcher, de passer à autre chose, cette impression d’avoir fait le tour, profitez de la zone « Commentaires » de cette chronique et faites-nous part de vos sentiments : pourquoi, quand, comment? Quelle étincelle aurait pu rallumer votre flamme? J’ai bien hâte de vous lire…
Vous avez raison! Mais le développement s’arrête au niveau junior après c’est la majorité et l’autonomie. La fardeau financier est souvent le nerf du problème. Les commanditaires se font rare et le financement des frais relié aux courses aussi.
Concilié études et vélo ou encore famille et vélo sont aussi difficile! Ça prend du temps de selle pour performer! Et comme il y a juste 24 heures par jour et 7 jours dans une semaine…!! 😉
La participation décline véritablement chez les junior et senior, est-ce que le fait que ce sont 2 catégories où les différences entre les forts et les moins forts se font véritablement sentir peut être un élément de réponse? Vous me direz que c’est pareil au hockey mais dans ce cas, il est plus facile de camoufler un joueur faible au sein d’une équipe que dans un sport qui se veut plus individuel comme le cyclisme.
Trois raisons majeures du décrochage des jeunes gars du vélo de compétition :
1- Le temps requis pour les études et travaux scolaires qui augmente beaucoup au fur et à mesure que les jeunes passent du secondaire vers le collégial et ensuite vers l’université.
2- Les intérêts qui passent progressivement de ceux de petits garçons à ceux de petits gars à ceux d’ado et ensuite à ceux de jeunes hommes : ordinateurs, jeux vidéos, blondes, chars, sorties dans les bars, etc.
3- Les coûts pour les jeunes qui sont souvent assumés par les parents à 100 % mais qui passent progressivement vers les jeunes au fil des ans.
Peut-être un dernier point possible : le manque de masse critique suffisante de jeunes coureurs sensiblement du même âge dans les différentes régions/villes.
Je ne crois que ce soit la compétition elle-même entre coureurs ou encore l’organisation des courses qui soient en cause.
Tout d’abord Bienvenue! au 3ième Christian du groupe. Vous amorcez votre collaboration avec SDV Mag avec une question complexe.
J’ose espérer qu’il y aura des ‘ décrocheurs’ qui vous feront part de leur état d’âme. Quoiqu’il y a eu un témoignage l’an dernier d’une de ces athlètes qui avait décidé d’accrocher sa petite reine. Heureusement, elle reprend la route cet été. Comme le dit bien Vincent C, la transition cadet à junior est très difficile et surtout insécurisante pour un(e) jeune. Fin du secondaire, début cégep. En développement, c’est du familial; en élite, c’est de faire partie d’une équipe supervisée par un directeur sportif qui a ses impératifs qu’il ne vous a pas entièrement partagés.
Oui, c’est un sport individuel mais dans une équipe où la majorité travaille pour une minorité. Souvent, l’accomplissement personnel n’est pas au rendez-vous. Tu n’es pas habitué à cela.
Sport individuel mais sourtout discipline individuelle. Je ne connais pas beaucoup de sports, où tu dois t’entraîner quotidiennement beau temps, mauvais temps. À ‘partager’ la route avec des individus qui ne voient en vous qu’une nuisance publique. Ta saison de compette est terminée, petit répis d’un mois et c’est reparti, tu reprends cardio, muscu., un autre environnement car l’hiver est là. Tes amis ne comprennent pas ce que tu fais. Ça t’isole, tu dois étudier car tu sais très bien qu’il n’y a pas que le vélo dans la vie. Tu te mets de la pression, ton d.s. t’en met et Dieu sait qu’il y en a qui se gêne pas. Tes parents veulent que tu réussissent à l’école. Parlons pas d’argent, voulez-vous, surtout pas! Pas tous des ‘deep pocket’. Petite jobbine avec ça! pour t’éclater un peu et pour te faire croire que tu vis dans le vrai monde!
Chapeau les filles, chapeau les gars! et pardonnez nous de ne pas vous avoir préparer à cela…
Quelle belle vision, Bertrand, que je partage entièrement! Une bonne partie du problème – à défaut de solution – est dans ces lignes…
Le dérochage que vous commentez apparaît dans pas mal de sports, et c’est en décrochant de mon ancien sport que j’ai commencé le vélo. Un facteur a tenir compte : les sports qu’on fait enfant ou adolescent sont souvent choisi par nos parents. Lorsqu’on approche de l’âge adulte presque tout les jeunes on envie de choisir leur propre voie et c’est rarement celle que les parents ont choisit. Pour ma part j’ai été dans la natation de 12 à 20 ans avant d’arrêter complètement, je n’ai jamais remis les pieds dans une piscine pour faire des longueurs!
Donc beaucoup de cadet/junior vont quitter pour aller trouver leur voie, et peu vont rejoindre les rangs du cyclisme étant donné les coûts engendré… à 18 ans c’est plutôt difficile de se motiver à investir dans un sport alors que la mode au cégep est plutôt aux dépenses de vêtement et de sortie dans les bars!
Une des solutions: faire comprendre aux nouveaux arrivant qu’on n’a pas besoin d’une bécane de l’enfer pour performer. la preuve, je me suis fais massacrer dans les côtes du costa rica cet hiver contre des colombiens qui ont des vélos que je n’utiliserais même pas l’hiver!
ma réflexion est que l’ont brule les jeunes en les faisant beaucoup trop forcer,en les entrainant comme des adultes .
a 18 ans ils sont « cuits »avant d’aimer leur sport.
seul (e)les très doués résistes !
le reste est juste de la littérature.
Je pense bien que le coût financier, surtout du matériel que nécessite le sport est à l’origine de tout ça. Lorsqu’on termine nos études, alors on peut se permettre de se racheter l’équipement « nécessaire » pour la compétition et comme dans mon cas après une longue absence on se remet en forme et on trouve le temps pour l’entraînement.
Le sport est-il trop dur, l’entraînement trop exigeant ? Quel sport ne l’est pas ?
Les courses mal organisées ? Sa dépend par qui :S
La gloire d’avoir gagné une course auprès de la gente féminine ? On s’entend, quand t’es junior t’as une seule idée en tête, impressionner les filles et enfourcher … eee ton vélo. Appart si elle fait du bike … elle va juste trouver ça weird que tu te rase les jambes. Ce que je veux dire c’est qu’il y a peut-être un problème de visibilité au Québec avec notre sport. T’organise un triathlon et ils vont fermer la ville pendant 2 jours pour être certain que personne dérange les athlètes, en bike un peu plus et ils te demandent de laisser passer les piétons aux intersections et je dis ça en grand respect aux évènements de triathlon, je pense juste qu’ils sont mieux organisés et qu’ils ont réussi à atteindre un plus grand bassin de la population.
Qu’est-ce qu’il reste comme solution ?
En Europe certains pays règlementent les pièces de vélo avec les quels on à le droit de courir. Ex: on pourrait dire, t’as le droit de courir avec un bike monté Shimano 105 maximum et t’as pas le droit d’avoir des roues de carbone à 1000gr et quand tu fais un contre la montre, t’as juste le droit de mettre des clip-on sur ton bike de route et pas de bike de TT à 5k$ que tu prends 3 fois dans l’été pcq ton popa est médecin spécialiste.
Le sport deviendrais alors un peu plus accessible si avec un vélo à 1000$ tu étais correct pour courir et ce jusqu’à ce que tu sois Sénior et que si tu veux manger des Ramen tout l’hiver pour t’acheter un bike de 15lbs, alors tu te gâteras. Pcq même si avec un bike à 1000$ sa changerais pas grand chose sur ta performance, à 17 ans ce que tu veux c’est le full Ultegra au minimum et pas question d’avoir des Aksium comme roues.
Pour l’autre truc qui est la visibilité, je pense que sa pourrait être mieux. À Québec, par exemple, le Protour serait une bonne opportunité d’offrir un peu de visibilité au cyclisme provinciale. Pourquoi à la place du défi sprint (ou en complément) il n’y aurait pas un critérium en ville par catégories et de profiter de l’achalandage qu’amène le Protour ? Le circuit de course à pied de 2km du pentathlon des neiges serait parfait pour ça.
Il pourrait aussi y avoir plus de courses qui sont associés à des causes … par exemple moi aller rouler pendant 24h en rond à 20-25 km/h, sa m’intéresse pas trop trop. Mais si associé avec l’évènement qui ramasse des fond pour je sais pas trop quoi, il y avait un petit volet course régit par la FQSC et qu’on profite du « standing de l’évènement » pour montrer que sa peut être le fun venir voir une course de route (quand les tours sont relativement cours). Alors peut-être qu’il pourrait y avoir un peu plus de visibilité de notre sport aussi. Sa serait au moins un commencement.
Sur ce, bonne soirée !
Peut-être aussi qu’une partie de la réponse se trouve dans les clubs juniors. Seule une minorité de jeunes peuvent y accéder.
Je m’explique : Il y a peu de club ayant une équipe junior chez les gars et encore moins chez les filles. Donc seuls les meilleurs cadets peuvent y accéder.
Pour les autres jeunes,la plupart des clubs de développement n’ont pas de programme pour les juniors parce qu’ils perdent leurs coureurs au profit des clubs juniors élites. La plupart du temps ces jeunes devront abandonner faute de struture d’entrainement alors qu’ils sont encore en plein développement. Et que dire de ceux qui aimerait débuter mais qui ont la malchance d’avoir 16 ou 17 ans. Très peu d’organisation veulent ou peuvent les acceuillir.
Devrait-on réserver la catégorie junior seulement aux clubs de développement qui continuerons de développer la plupart de leurs coureurs et non seulement les meilleurs? Peut-être qu’alors plus de jeunes auront le goût de continuer!
De mon point de vu, ce débat n’en est absolument pas un. Pour avoir passé par toutes les catégories de développement soit Pee-Wee à junior, il serait complètement incohérent que tous les jeunes pee-wee se rendent au niveau senior. Il faut être logique et comprendre que pour être compétitif au niveau junior (et encore plus senior) il faut des sacrifices de l’ordre financier et personnel auquel même le plus dévoué des cadets n’a jamais fait face. Il est donc normal que seul les plus dévoué et motivé reste dans dans le sport.
Deuxièmement, il existe une distinction énorme entre le monde Pee-wee, minime et cadet, et le monde junior et senior. Cette différence et de l’ordre espoir et élite. Lorsque minime, on peut passer son été à finir 34ieme sans vraiment s’en préoccupé si vraiment le vélo n’est pas notre priorité. Cependant une fois junior, on se doit d’atteindre un certain niveau parce-que les compétitions se font de plus en plus difficiles. j’ai moi même tenté de roulé sur mon « talent » relatif et l’expérience acquise au cours des années passées. Arrivé en Abitibi, sur le circuit mondial, je me suis vite apperçu qu’il me manquait ce niveau parce-que je n’avais pas fait tous les sacrifices nécessaire pour courir à ce niveau.
Il faut cesser selon moi d’avoir cet esprit de camps de jour et tenté d’avoir 800 junior et senior alors que ces deux catégories demandent tellement d’implication et de dévouement que seuls les plus motivés et talentueux peuvent vraiment performé à ce niveau. J’ai passé deux années junior de misère parce-que je n’avais pas fait les efforts nécessaires.
Maintenant le débat qu’il y a sur ce site en est un faux en ce sens que le cyclisme d’élite est tellement exigeant dans sa nature qu’il est tout à fait utopique d’espère garder un niveau de participation aussi élevé alors que l’effort demandé est si différent entre les deux niveaux. Seul les passionnés, les plus talentueux et les fous du cyclismes peuvent vraiment aspirés à survivre à l’étape séparant le cyclisme de développement et d’élite. C’est notre rôle à nos entraîneurs cependant de s’assurer que les jeunes qui veulent se rendre à ce niveau, et ils sont plus nombreux que ceux qui le font, ont les outils en mains pour réussir cette transition avec succès. Mais encore là peut on vraiment parler d’échec avec les résultats obtenus années après après années sur la scène internationales avec des Boily ou des Boivins ou plutôt de la réalité du cyclisme d’élite mondiale…?
Très intéressant, ton commentaire, Christopher, surtout de la part de quelqu’un qui l’a vécu, personnellement et par proche interposé.
Je pense que tu as raison sur beaucoup de points, mais ce qui fait le plus réagir (en bien), c’est cette petite phrase « C’est notre rôle à nos entraîneurs cependant de s’assurer que les jeunes qui veulent se rendre à ce niveau, et ils sont plus nombreux que ceux qui le font, ont les outils en mains pour réussir cette transition avec succès. » Tout est là. Je crois que si l’on pouvait s’assurer que tous ceux qui VEULENT vraiment poursuivre le PEUVENT, alors nous aurons gagné une belle bataille, sinon la guerre.
En revanche, quand tu dis « Mais encore là peut on vraiment parler d’échec », tu remarqueras que personne n’a parlé d’échec dans cet échange. Un athlète, quel qu’il soit et quels que soient ses résultats, qui s’investit pendant 5 ou 6 ans en développement, n’a absolument pas échoué: il aura au moins appris à se connaitre, ce qui est un gros avantage dans la vie…
Christopher reprend à juste titre la conclusion de mon propre commentaire du jour précédent. L’autre jour j’évoquais dans cette chronique et dans un autre contexte, le film Karate Kid. Pour un sportif voire un humain, ce film évoque toutes les nuances, les subtilités et les embûches de toute nature, des difficultés qu’une personne aura à surmonter pour atteindre l’objectif qu’elle s’est fixée.
Préparation, préparation et préparation, dosage parfait entre la gratitude et la coercition, de la carotte et du bâton.
Maintenir la motivation, elle est là, la solution mais aussi tout le défi……….
Intéressant tout ça,merci Christian pour cet excellent article qui suscite la réflexion. En fait, le débat entre sport d’élite et sport de masse ne sera jamais résolu.Les deux doivent et peuvent co-exister.Je suis d’accord avec Christopher sur la plupart de ses points, il est normal qu’à mesure que les jeunes athlètes avancent en âge le calibre devienne plus fort et l’investissement requis pour pouvoir suivre la cadence, plus important.Le sport compétitif au niveau junior ce n’est pas nécessairement pour tout le monde mais celui qui veut vraiement peut le faire même sans l’appui d’un club structuré.
Même chose avec le matos, un vélo alu bien ordinaire suffit et n’affectera en rien la performance ,Mara Abbott a gagné le championnat américain des moins de 23 ans avec un Bianchi 3 plateaux monté en 105 acheté d’occasion! Si certains veulent se payer la super-bécane pourquoi pas? Ça ne changera pas grand chose à leurs résultats de toute façon donc laissons leur la liberté de choix.Le cout de l’équipement à mon avis n’est pas une grande barrière à l’entrée, pas plus que dans bien d’autres sports..prenons le triathlon qui est en plein essor, là aussi ça prend un vélo.
Ce qui fait une différence par contre c’est la passion, la discipline et le travail qu’un jeune est prêt à mettre dans le vélo, souvent seul,longtemps et sans grande reconnaissance de son milieu ni succès immédiat.La grande différence c’est l’implication des parents qui sacrifient leur vacances, leurs week-ends,leur budget-loisir pour appuyer leurs enfants.À mon avis,ça part de là.Tant que ces derniers facteurs sont présents,l’athlète persévèrera assez longtemps et trouvera le moyen de surmonter les problèmes d’équipement, de club ou autres.
Finalement, il faut bien reconnaitre que l’Amérique du Nord n’est pas une mecque de vélo et les jeunes qui le pratiquent se buttent souvent à l’incompréhension,l’ignorance et les préjugés de leurs pairs.En ce sens des évènements comme le Pro Tour sont bénéfiques pour valoriser ce merveilleux sport et tous ceux qui le pratiquent au niveau compétitif.
Salutations,
Francois
Je suis entièrement d’accord avec toi François sur le fait que sa ne change pas grand chose aux performances. Mais sur papier c’est bien beau de dire que les jeunes ne devraient pas s’en faire avec ça et qu’avec un bike usagé à bas prix ils vont aussi bien performé. Dans la vrai vie, quand à l’adolescence tu est à la quête de reconnaissance sociale (ok ok je veux pas trop faire mon sociologue), alors à moins d’être une exception, tu veux « fitter » dans le moule. Alors arriver avec ton vieux bike dans le peloton, c’est un peu comme aller en snow avec tes chums au secondaire avec un Black Snow et un manteau de l’école de ski s’envoie en l’air, t’aimes mieux pas en faire que d’avoir à subir le regard des autres.
Maintenant pour les sacrifices des parents, ils ont beau avoir un grand coeur, mais si ils ont pas la poche relativement profonde alors sa reste un sport moins accessible. C’est certain que l’appui de son entourage pour performer dans un sport est important, mais plus il y a de barrières financières malgré tout le soutien, la passion, la discipline et les compromis qu’une famille peut vouloir faire, desfois sa n’arrive tout simplement pas. Le revenu familliale moyen au Québec est en moyenne d’environ 65 000$/années brut :S avec deux enfants, il faut en faire pas mal des compromis pour le soutenir en compétition.