«Ce ne sont pas des jeunes de 20 ans qui se paient de tels vélos. Notre clientèle, très majoritairement, c’est l’adulte d’âge mûr qui veut se faire plaisir, qui veut avoir un vélo distinctif.»
Par ces deux phrases, je résume, rapidement, les propos des représentants qui m’ont présenté le produit. Propos qui ont été corroborés par un aficionado, croisé par hasard, sur la route Gravel, à Neuville! À Québec, des cyclistes qui roulent sur un Look, y’en n’a pas des tonnes! Luc Cardin, dans la cinquantaine, j’oserais dire avancée, mollets fermes, cuisses solides, un homme capable de pédaler! Ce qu’il apprécie, de son Look 586? «Les relances. Même sur le gros plateau… tu montes sur tes pédales et ça part!»
Le côté exclusif, réservé à une clientèle exigeante et, faut pas se le cacher, plutôt aisée, ajoute au charme de la machine.
Look, fabricant français de vélos, ne tourne pas les coins ronds. Il niche dans le haut de gamme et la qualité de ses produits est reconnue, presqu’à l’unanimité. Vélo de l’année en Europe, en 2008, le Look 586, que j’ai récemment essayé, est une machine fort agréable à piloter. Rassurante, par-dessus le marché. Sa rigidité permet des relances remarquables – même si je ne suis pas le meilleur candidat pour le mettre sérieusement à l’épreuve – mais pas au point de compromettre le niveau de confort recherché par la majorité de ceux qui en font l’acquisition.
Look 586 – 2010
Prix: à partir de 6999,99$ avec groupe Shimano Ultegra 6700, roues 2
way-fit Fulcrum Racing 3 et tige de selle intégrée E-post.Modèle essayé: cadre Look 586, fourche HSC6, jeu de direction Head Fit, tige
de selle intégrée E-post, groupe Campagnolo Chorus complet, roues Campagnolo
Shamal Ultra 2 way-fit (tubeless ou pneus standard), périphériques Easton.
Total: 8999,99$.Tous les vélos Look sont personnalisables avec des composantes Shimano et
Campagnolo, roues Fulcrum et Campagnolo ainsi que les longueurs de
manivelle, format de pédalier et de cassette, longueur de potence et largeur
de cintre.
Chez Look, c’est le collet élastomère que l’on retrouve au niveau de la tige de selle (E-Post) qui fait la différence. Un véritable rempart anti-vibration qui se fait en trois versions (rouge-noir-gris), plus ou moins ferme, selon les préférences de l’acquéreur. Une trouvaille! Après tout, le premier contact avec le vélo, c’est bien l’arrière-train qui doit le subir… Autre détail, la tige n’est pas ronde. Ainsi, la selle sera toujours bien alignée.
L’avant du vélo, par contre, m’a paru un peu ferme. La fourche, les roues (Campagnolo Shamal)? Le mélange des deux? Y’en a qui arriveraient sans doute avec des explications scientifiques (piquées ailleurs), moi je préfère les impressions de terrain*. Mes épaules ont écopé… mais faut dire que je suis vieux!
Ferme, mais stable, l’avant du vélo. En descente, à plus de 70 km/h, on se sent en contrôle. La longue descente de Saint-Fortunat (route 263 sud) était un merveilleux banc d’essai. Celle de Saint-Julien, pour les ascensions, l’était tout autant. Cette fois, c’était vraiment le moteur qui n’était pas à la hauteur!
Côté esthétique (on ne s’appelle pas Look pour rien), le vélo est de belle facture. Finition impeccable. L’autre facture, celle qu’il faut payer… est assez élevée. Mais c’est un vélo unique, pour client unique!
* Pour le jargon technique, vous pouvez consulter le site de l’entreprise.
Pour nous joindre: clemelin@sdvmag.com .