MONTRÉAL (Sportcom) – La semaine dernière, Raphaël Gagné a fait équipe avec ses compatriotes Catharine Pendrel, Geoff Kabush et Evan Guthrie pour mériter la médaille d’argent au relais des Championnats du monde de vélo de montagne, à Canberra, en Australie. Le quatuor canadien a terminé à 8 secondes des vainqueurs, les Italiens. Grâce à cette performance, Gagné mérite le titre de l’Athlète Sportcom de la semaine du 7 septembre.
Il s’agissait d’une deuxième médaille au relais des Championnats du monde pour le cycliste de Lac Beauport, lui qui avait mérité l’or en 2004 aux mondiaux de Les Gets (France). Cinq ans après sa première médaille, Gagné se souvient du chemin qu’il a parcouru depuis ce temps.
«Le contexte entre les deux années est bien différent. En 2004, je participais à mes premiers Championnats du monde et c’était une très grande réalisation. Cette année, nous savions que nous avions une très bonne équipe et nous sommes passés bien près de la victoire, alors je suis super content.»
En vélo de montagne, les équipes de relais sont composées de trois hommes (un senior, un espoir (U23) et un junior) et d’une femme. L’ordre dans lequel les coureurs se relayeront est laissé à la discrétion des équipes. À Canberra, Gagné (espoir) avait été le premier relayeur suivi de Kabush (senior), Guthrie (junior) et Pendrel.
Même si les épreuves individuelles des mondiaux ont toujours eu plus de lustre que celle du relais, le champion canadien espoir (U23) aime bien participer à cette compétition.
«C’est important pour l’équipe nationale et c’est une bonne occasion de faire un tour du circuit à fond. Cette année, c’était un must, surtout à un an des Championnats du monde 2010 qui auront lieu au Mont Sainte-Anne. J’aurais trouvé ça dommage que le Canada envoie une équipe B ou pas d’équipe du tout comme on l’a déjà vu dans le passé.»
Dernier tour de piste chez les espoirs
Septième à l’épreuve U23 des mondiaux de 2008, Raphaël Gagné avait comme but de percer le top-5 à sa dernière saison chez les espoirs. Malheureusement, une crevaison survenue au deuxième tour a coupé court à son objectif. Si la déception se fait sentir chez le principal intéressé, il fait le bilan de la saison 2009 et constate qu’il a continué sa progression.
«À chaque année, je veux prendre ce que j’ai bien fait l’année précédente et garder ça pour l’année suivante. Par exemple, en 2009, j’ai beaucoup travaillé sur mes fins de course. Ma participation au Tour de Beauce (sur route) m’a permis d’y arriver. J’ai eu un peu moins de punch que je l’aurais espéré, mais je sens que je suis capable de faire des courses plus constantes, surtout en deuxième moitié de saison.»
Un centre à son nom
Cette saison, l’athlète est devenu ambassadeur du Centre d’entraînement Raphaël Gagné qui aide au développement de la relève en vélo de montagne. Durant la saison estivale, une quinzaine de jeunes âgés de 10 à 15 ans ont perfectionné leurs habiletés au Centre de plein air Notre-Dame-des-Bois de Charlesbourg. À la dernière journée du camp, les jeunes cyclistes ont eu la chance d’aller mesurer leurs habiletés dans certaines sections du parcours de la Coupe du monde du Mont Sainte-Anne.
«Nous voulons donner aux jeunes la possibilité de bouger dans un bon encadrement assuré par deux entraîneurs. Je vais faire mon tour une fois par semaine pour leur donner des conseils et répondre à leurs questions.»
Après un an d’existence, le camp a été couronné de succès. «Cette année, nous avons pu offrir le camp sur une durée de six semaines et cela pourrait se transformer en une offre de huit semaines dès l’an prochain. L’enthousiasme des jeunes pour faire du vélo de montagne était impressionnant. On n’avait pas besoin de les pousser, mais il fallait plutôt les retenir!»
En associant son nom à ce camp sportif, Raphaël Gagné est en déjà en lien avec son après-carrière, lui qui est étudiant en enseignement de l’éducation physique à l’Université Laval. Le cycliste a déjà fait un stage dans une école primaire et en fera un autre dans une école secondaire à compter de la semaine prochaine. Si une carrière dans les écoles se dessine présentement, l’étudiant-athlète ne ferme pas non plus la porte pour devenir entraîneur un jour.
«Au camp, j’ai réalisé que l’aspect psychologique est assez semblable à ce qui se passe à l’école. Certains ont peur parce qu’ils sont déjà tombés. Mon travail est de les aider à se dépasser et à sortir de leur zone de confort afin qu’ils puissent s’améliorer, tout en les motivant à bouger et à avoir du plaisir. C’est un gros défi!»
On reconnaît déjà le discours du futur éducateur physique.
Rédaction: Mathieu Laberge / Sportcom