Rébecca et Stéphanie nous parlent de leur camp de vélo de montagne floridien

Note de l’auteur: Suite à quelques interventions d’un ami très impliqué dans le vélo de montagne et à une discussion avec le responsable de ce site, me voilà collaborateur pour SDV*MAG. J’espère que mon humble contribution permettra d’attirer sur ce site d’autres amateurs de vélo de montagne et peut-être même d’autres collaborateurs qui sauront épauler l’équipe de SDV*MAG.
Alors je me lance!

Maintenant dans la trentaine avancée, je suis un amateur de vélo depuis l’adolescence. J’ai grandi en lisant les reportages de Foglia sur le Tour de France et autres grandes courses européennes. Mes idoles étaient Greg Lemond, Steve Bauer, Charly Mottet, Sean Kelly et quelques autres. Ceux de la belle époque pré-EPO.

Quelques années plus tard, soit en 1991, le Mont-Sainte-Anne accueillit une première coupe du monde de vélo de montagne. Cette année là, Sara Ballantyne l’emportait chez les femmes et Daril Price chez les hommes. C’est là que le déclic s’est fait. Mes modèles étaient maintenant Ned Overend, John Tomac et la belle Juliana Furtado. J’ai d’ailleurs fait ma première course en 1991, sur le même parcours que les champions de la coupe du monde, mais dans la catégorie sport. Sans aucun doute la meilleure catégorie, car je ne l’ai jamais quittée…

Encore aujourd’hui, de grandes sections du parcours de 1991 sont empruntées par les coureurs. Toutefois, à l’époque nous étions des vrais. Pas de suspension sur nos bécanes. Même pas à l’avant. Juste des gros «tires» pour absorber les bosses.

Aujourd’hui je fais encore quelques courses chez les maîtres-sports, sous les magnifiques couleurs du club Cyclone d’Alma! Je suis également bénévole pour ce club.

Bon, assez de nostalgie et de radotage et allons y avec de l’information plus pertinente. Comme premier article, j’ai choisi de vous faire un résumé du dernier camp d’entrainement de l’équipe du Québec. Comme ils ne m’ont pas encore sélectionné cette année, j’ai dû me rabattre sur une entrevue avec deux coureuses du club Cyclone qui, grâce à mes précieux conseils, ont pu, elles, être repêchées par le grand club. Alors voilà, il s’agit de Rébecca Beaumont et Stéphanie Lacoursière.

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Vélo, mer, bateau: pas pire comme conditions d'entraînement... hivernal. Rébecca et Stéphanie n'avaient pas l'air de s'en plaindre.

Photo Andréanne Pichette - Vélo, mer, bateau: pas pire comme conditions d'entraînement... hivernal. Rébecca et Stéphanie n'avaient pas l'air de s'en plaindre.

Christian Dallaire: Dans quel coin de la Floride se passait ce camp?

Rébecca Beaumont et Stéphanie Lacoursière: Le camp se passait à Clermont, petite ville modeste de gens retraités située à environ 30 minutes au sud d’Orlando, donc, en plein milieu de la péninsule Floridienne, loin des plages!

CD: Combien de jours d’entrainement en Floride?

RB, SL: Nous sommes partis au total, 12 jours, ceci comprenant le voyage en van, ce qui nous a donné 9 jours à rouler et s’entraîner.

CD: Qui participait à ce camp (junior, sénior, âge d’or)?

RB, SL: Ce camp vise principalement les athlètes sur l’équipe de développement de l’Équipe du Québec. Celle-ci cible les athlètes juniors (deuxième année), espoirs et senior-élites. Nous avions donc avec nous des athlètes de très haut niveau avec qui nous comparer et apprendre d’eux, comme, par exemple, Raphaël Gagné.

CD: Qui supervisait le camp et les entraînements?

RB, SL: Nous étions encadrés par l’entraîneur en chef de l’Équipe du Québec Ian Hugues, qui fait du très bon travail, et par Simon Thériault, coordonnateur vélo de montagne à la FQSC.

CD: Quel genre d’entrainements avez-vous vous faits (endurance, intervalles, côte, etc.)?

RB, SL: Le but de ce camp est principalement d’emmagasiner du volume d’entraînement. Donc, nous avons préconisé l’endurance en faisant plusieurs longues sorties. Nous misions également sur l’efficacité du coup de pédale, c’est-à-dire, avoir une bonne vitesse de jambe et un coup de pédale rond. Pour ce faire, nous avons fait deux exercices de rythme en favorisant une vitesse de jambe de 110 rpm. Ces entraînements ont été complétés avec 2 entraînements en musculation.

CD: Formiez-vous des groupes selon le calibre des participants ou vous rouliez toujours en peloton?

RB, SL: Cela dépendait des journées. Initialement, nous partions avec l’idée de séparer les filles des gars, étant donné que les gars roulaient plus longtemps et plus vite. La plupart du temps nous partions tous ensemble et finissions par nous séparer après deux heures.

CD: Est-ce que vous avez fait une préparation particulière pour participer à ce camp?

RB, SL: Il était seulement important d’avoir passé quelques heures sur son vélo afin que ça ne soit pas un trop gros changement, d’être habitué aux ajustements du vélo. Donc, du rouleau et d’autres entraînements comme la course en raquette. Nous avions également un programme de musculation à faire deux fois par semaine.

CD: Est-ce que de la théorie sur l’entraînement et la nutrition vous est donnée lors du camp?

RB, SL: Il n’y a pas de réunion à ce propos, mais Ian est toujours enclin à répondre à nos questions sur ces sujets. Nous en apprenons donc toujours plus à chaque camp. Étant donné que les athlètes invités sont sur l’équipe de développement, ces services nous sont déjà offerts par la FQSC. Nous pouvons être en contact permanent avec des spécialistes, donc il n’y a pas de capsules pendant le camp.

CD: Est-ce que d’autres coureurs de la région participaient à ce camp?

RB, SL: Nous étions trois athlètes qui provenaient de la région soit Julien Fillion de Saint-Félicien, qui évolue dans la catégorie senior élite, Stéphanie Lacoursière et moi.

CD: Est-ce que les gens de la Floride sont courtois avec les cyclistes?

SL: Oui, les gens sont très sympathiques. Ils nous disent presque tous bonjour. Certains automobilistes ont de la difficulté à partager la route, mais ils sont en grande minorité. J’ai été surprise par la gentillesse des gens et je l’ai dit à maintes reprises durant mon voyage.

RB: Même lorsque nous sommes un gros peloton, ils acceptent de partager la route et sont très respectueux. Bien sûr il y a des exceptions et l’on se fait klaxonner etc. De plus, lorsque nous n’étions pas sur nos vélos et que les gens apprenaient que nous étions des cyclistes venus pour s’entraîner, ils étaient très enthousiastes à cette idée et nous posaient plein de questions.

CD: Quelle était l’ambiance générale au camp (la chimie entre les coureurs de différents clubs entre autres)?

SL: L’ambiance était très agréable, tout le monde s’entend bien. Chaque personne est différente et amène un petit quelque chose au groupe. On a du plaisir à être ensemble.

RB: L’an dernier, à ce même camp, nous étions la même gang, à quelques personnes près. Nous nous connaissions donc déjà tous grâce à d’autres projets avec l’Équipe du Québec. Nous nous entendons vraiment bien, même si nous compétitionnons les uns contre les autres. Il régnait une ambiance très agréable. Nous avons toujours du plaisir ensemble. Nous nous jouons quelques tours tout en restant dans la mesure de l’agréable. Il ne s’est pas passé une journée sans que j’aie un fou rire!

CD: Combien de kilomètres et d’heures vous avez fait à ce camp?

RB, SL: Je ne peux pas vraiment dire le nombre de km effectués, car nous prévoyions nos entraînements par rapport à la durée de ceux-ci et non en kilométrage (Stéphanie parle d’environ 800 km). Nous avons fait environ entre 26 à 30 heures d’entraînement réparties sur 9 jours incluant les entrainements de musculation.

Allez, hop! Tout est bon, pour gagner la forme...

Allez, hop! Tout est bon, pour gagner la forme...

CD: À la fin du camp, votre niveau de fatigue est-il élevé ou bien vous «pétiez le feu»?

RB: Pour ma part, j’ai une bonne capacité de récupération, donc mon niveau de fatigue était moins élevé que ce je prévoyais. Je ne peux pas dire que je pétais le feu mais je me sentais tout de même bien et en forme. J’ai plutôt ressenti de la fatigue pendant le camp d’entraînement, vers la sixième journée.

SL: Je me sentais très bien à la fin du camp. En ce qui me concerne, la fatigue m’a rattrapée quelques jours plus tard.

CD: Est-ce que ce camp sera suivi d’autres camps avant le début de la saison?

RB, SL: Oui, il y aura deux autres camps avec l’équipe du Québec. Un en Virginie, du 26 mars au 4 avril, où nous ferons beaucoup d’intensité, presque à chaque entrainement. Ce camp accueillera un plus grand nombre d’athlètes. Il y en aura un dernier avant les courses. Il sera d’une durée de 4 jours, à la fin avril, et se fera à Bromont. Nous y ferons enfin du vélo de montagne!

CD: En terminant, comment voyez-vous la transition de junior à sénior-élite?

RB: C’est une grande étape à franchir qui peut faire peur, mais que j’ai l’intention d’attaquer avec optimisme. Ce sera dur de se dire qu’une quinzième position sur une Coupe Canada est bonne étant donné que nous sommes habituées de finir parmi les premières. Par contre, je vais en profiter pour prendre de l’expérience et apprendre davantage. En plus, cet été, c’est la sélection pour les Jeux du Canada, auxquels seulement les athlètes espoirs, c’est-à-dire de moins de 23 ans, en cyclisme pourront participer. J’espère donc pouvoir me tailler une place parmi les six athlètes, route et montagne confondues, qui y participeront. Il y aura aussi deux Coupes du Monde qui auront lieu au Québec auxquelles j’espère participer et où je pourrais me mesurer aux meilleures cyclistes au monde. Enfin, je n’ai pas vraiment d’attentes par rapport à la prochaine saison, dû à cette transition, mais je peux affirmer avoir vraiment hâte de retourner dans le bois et me donner à fond sur mon vélo!

SL: Je vois ça comme un gros défi que j’entends bien relever avec succès. Les courses seront plus longues. Le premier objectif sera de réussir à conserver la même vitesse durant toute la course, de ne pas casser au dernier tour. Les résultats viendront par eux-mêmes, ça ne sera pas la priorité cette année. J’entrevois aussi cette nouvelle année comme une chance de pouvoir participer aux Coupes du Monde du Mont Sainte-Anne et de Bromont. Réussir à être sélectionnée pour ces épreuves est mon objectif pour la prochaine saison.

CD: Commentaires?

SL: Beaucoup de gens me supportent tout au long de l’année afin de me faciliter la tâche et de me permettre d’être prête pour les courses, autant physiquement, mentalement que lorsqu’on parle de l’équipement. Le club Cyclone en fait beaucoup pour moi, ainsi que mon principal commanditaire, Damien Harvey de la boutique Alma Bicycle.

RB: Je voudrais seulement remercier tout d’abord mon club de vélo Cyclone d’Alma qui nous supporte grandement à tous les niveaux et mes commanditaires Alma Bicycle et Devinci.

CD: Merci beaucoup à vous deux et bonne saison. Toutefois, tentez de respecter les bonhommes du club un peu plus lors des entraînements…

L'équipe du Québec, en mission pré-saisonnière.

L'équipe du Québec, en mission pré-saisonnière. Devant, de gauche à droite: Rébecca Beaumont, Julien Fillion, Raphaël Gagné, Marie-Claude Surprenant, Andréanne Pichette, Caroline Villeneuve, Stéphanie Lacoursière, Simon Thériault et Ian Hughes. Derrière, de gauche à droite: Karine Travaillaud, Nicolas tremblay, Francis Morin, Léni Trudel et Jonathan Boucher.

 

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