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La Québécoise Marie-Ève Croteau, de retour des Jeux paralympiques de Londres, nous raconte…
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Rêve ou cauchemar que je viens de passer ses dernières semaines? Fort probablement un peu des deux.
Réaliser mon rêve de jeunesse, soit de faire partie, moi aussi, des athlètes qui participent et défilent un jour devant des milliers de téléspectateurs à l’ouverture des Jeux olympiques en représentant son pays.
Mon rêve s’est réalisé en partie car il a vite tourné en cauchemar quand ma chute faite à la dernière Coupe du Monde de Baie-Comeau, au début du mois de juillet, à une vitesse de 45 km/h à la suite d’une crevaison, est venue me hanter au point de me faire déclarer forfait sur ordre des médecins de l’équipe canadienne aux deux épreuves de route auxquelles je devais participer, le contre la montre (clm) le mercredi 5 septembre et la route, trois jours plus tard.
Toujours aux prises avec de nombreux symptômes (violents maux de tête, difficultés de concentration, avec les lumières, les bruits environnants, étourdissements, nausées, perte d’équilibre plus prononcée) pour ne nommer que ceux-là, voilà que deux mois plus tard, quasiment jour pour jour, mon rêve de petite fille s’est envolé à 45 km/h, si je peux dire. Le plus cruel, dans ce nouvel obstacle que la vie m’a à nouveau réservé, c’est les chances d’accéder à au moins un podium sinon deux, ce qui était encore plus réaliste après les résultats obtenus malgré la difficulté supplémentaire qui était de rouler dans la même catégorie que les hommes aux Jeux… et sachant que c’est l’Australienne Carol Cooke qui a remporté l’épreuve du clm, soit une adversaire que je bats dans mes courses.
J’ai tout de même eu droit à des fleurs si je peux m’exprimer ainsi, du fait que ce soit les entraîneurs de l’équipe de l’Australie, de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne, de l’Italie où des États-Unis, lorsqu’ils ont appris que je ne pouvais malheureusement pas participer aux épreuves, qui étaient certes heureux pour leur pays, car, pour eux, j’étais sur le podium des deux courses, mais qui étaient également très peinés à mon égard, ce qui me dit que j’ai réussi à gagner leur respect même chez les hommes.
Remerciements à ma coéquipière et co-chambreuse, Lyne Bessette, pour le petit clin d’oeil qu’elle m’a offert, suite au résultat du clm, sachant que c’était MON PODIUM. Elle a déposé sur mon oreiller une médaille en or, OKAY, elle était peut-être en chocolat, mais elle était en or !
Je garde à tout le moins un beau souvenir des Jeux juste par le fait que j’ai eu la chance de vivre le feeling d’une foule ahurissante (vive les écouteurs BOSE qui coupent le bruit) qui t’acclame pour une entrée au stade à l’ouverture des Jeux, d’avoir pu compter sur le soutien de ma famille proche qui était présent au Jeux de Londres, de mes coéquipiers et du personnel d’entraîneurs et médical. Il m’est également impossible d’oublier tous les mots d?encouragement de mes amis, de ma boss Lisette Boivin et mes collègues de bureau (Le Pavois) de même que oncles, tantes, cousins, cousines, partenaires d’affaires et j’en passe, MERCI BEAUCOUP !!!!
Prochaine étape, poursuite du repos pour plusieurs semaines encore, question de refaire les batteries, afin de repartir pour la prochaine année pour défendre mes deux titres mondiaux au clm et sur route à Baie-Comeau, au Championnat Mondial, où 40 pays et plus de 400 athlètes seront présents.
Défi cycliste IRDPQ 2012
Je profite par la même occasion afin d’inviter la population en tant qu’invitée d’honneur le 15 septembre, soit samedi qui s’en vient, à venir encourager et en contribuant à la Fondation de l’IRDPQ (Institut de réadaptation en déficience physique de Québec), centre de réadaptation qui m’a fait découvrir le paracyclisme, à mon passage, suite à un virus (Myélite) que j’ai attrapé en voyage avec des amis, en janvier 2010. Conséquence : perte de l’usage de mes jambes et séquelles permanentes.
David Veilleux, membre de l’équipe cycliste Europcar et président d’honneur pour cette occasion, ainsi que mon coéquipier Robert Labbé (vélo à main), seront présents afin de ramasser des fonds pour la Fondation qui vise à donner la chance à plusieurs personnes, suite à leur passage au centre, de découvrir des sports en para par l’achat d’équipements tels que des vélos à main, tricycles, etc… Ces équipements sont beaucoup trop dispendieux pour en faire l’achat en vue d’un essai, mais avec leur disponibilité, ça peut donner le goût et inspirer d’autres personnes à faire du sport malgré leur handicap.
Infos sur le Défi cycliste IRDPQ 2012…
Photo courtoisie -- Les représentants du Canada (paracyclisme) aux Jeux de Londres.