En 1984, alors qu’il était âgé de 18 ans, Robert Labbé a vu sa vie basculer, brusquement, à la suite d’un accident d’automobile qui l’a laissé quadraplégique.
Il lui restait l’usage de ses bras, avec une capacité de préhension réduite… et toute sa tête.
L’étudiant au cégep, jusque là assez sportif, est, petit à petit, devenu un athlète de pointe, dans une discipline méconnue, qui attire peu d’attention: le paracyclisme.
Athlète de pointe et haut niveau qui se sont confirmés lors des Championnats mondiaux 2009, d’où il est revenu avec une médaille d’or (CLM), une médaille d’argent (route) et une médaille de bronze (relais).
Après une longue période de réadaptation, Robert Labbé a joué au rugby pendant une quinzaine d’années et il a laissé cette discipline au profit du paracyclisme.
Membre de l’équipe canadienne, il ne jouit cependant pas du statut d’athlète breveté, en raison d’une technicalité, ce qui le prive de certains revenus (bourse) et, conséquemment, l’empêche de s’entraîner dans des conditions plus favorables. Il ne s’en plaindra pas sur tous les toits, mais il constate que, par manque de visibilité, les «para-athlètes» ont beaucoup de difficultés à trouver le support financier qui leur permettra de se développer et de se maintenir à un haut niveau de performance, dans leur discipline. Heureusement, il reçoit un support du programme FACE de Pétro-Canada et d’un coup de pouce de Mathieu Performance, une boutique de vélo de Québec. Mais il ne fermerait pas la porte à d’autres supporteurs…
Quoiqu’il en soit, l’athlète natif de Saint-Nérée, dans Bellechasse, continuera, avec acharnement, à s’entraîner et à compétitionner jusqu’en 2012, dans le but de participer aux Jeux de Londres. «Mon but, c’est de participer aux Jeux paralympiques. Rendu où je suis, je ne peux plus faire marche arrière», soutient-il, sachant que la route sera parfois difficile car le niveau de performance ne cesse de monter, particulièrement en paracyclisme. «Il y a de plus en plus de participants et, aux États-Unis, c’est en pleine expansion. La réussite des athlètes est inspirante pour les autres. Il faut des modèles pour attirer de nouveaux participants, pour attirer la relève.»
Voici quelques photos prises lors d’une séance d’entraînement, au Centre François-Charron, à Québec.
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