Secteur négligé, le sport amateur est pourtant très rentable au Québec

Montréal, le mercredi 15 décembre 2010SPORTSQUÉBEC et les fédérations sportives québécoises ont piloté au cours des derniers mois la réalisation d’une importante étude permettant de disposer de données complètes sur la valeur réelle du sport amateur.

« L’analyse économique du système sportif fédéré québécois », dont les résultats sont rendus publics aujourd’hui sur www.sportsquebec.com, démontre hors de tout doute la rentabilité du sport amateur. Cette étude exhaustive fournit aux décideurs du gouvernement et aux partenaires potentiels des arguments justifiant un plus grand investissement dans le système sportif québécois.

Un effet levier impressionnant

L’analyse prouve que, pour chaque 1,00 $ investi par le gouvernement du Québec dans la subvention de base à une fédération sportive, 9,80 $ additionnels de sources diverses sont générés pour mener à bien les activités préparées par l’organisation à partir de son noyau d’employés permanents et de bénévoles. Ces données établissent à 10,8 l’effet de levier de cet investissement gouvernemental, un rapport impressionnant sur le plan économique.

La mobilisation en sport donne des résultats économiques significatifs. 895 000 Québécoises et Québécois sont membres d’une fédération sportive ; la valeur économique des biens et services qu’ils consomment annuellement pour leur pratique sportive a été évaluée de façon très conservatrice à 200 M $. L’analyse illustre de plus que, uniquement pour les personnes associées à l’administration des fédérations sportives, la valeur du bénévolat est estimée à 250 M $ annuellement, un montant assurément exponentiel s’il fallait y ajouter tous les bénévoles intervenant en organisation sportive à tous les paliers.

Finalement, l’étude confirme également les économies substantielles générées par la pratique sportive en matière de réduction des coûts de santé associés aux maladies chroniques, lesquels représentent 60 % des dépenses de la santé qui, à leur tour, constituent presque la moitié du budget de l’État québécois. Il a été estimé que, à eux seuls, les sportifs des niveaux compétition et excellence (24 % des participants) permettent au gouvernement québécois de faire des économies de 50 M $.

Résultats remarquables – financement insuffisant

L’investissement gouvernemental de base aux fédérations est largement compensé par le fait que les 20 M $ distribués en salaires à chaque année donnent en retour en impôts et taxes aux deux paliers de gouvernement un montant à peu près égal à cette subvention. Et bien que cette dernière ait régressé par rapport au rythme de l’inflation au cours de la dernière décennie, les fédérations sportives réussissent malgré tout à atteindre un taux d’autofinancement de 71,8 % ; il faut cependant parallèlement constater que la non-indexation du soutien financier gouvernemental depuis 2002 réduit de 5% le pouvoir d’achat des fédérations sportives.

 
Si la part du financement public aux organismes sportifs correspond à 28,2%, l’étude étonne en révélant que cette proportion grimpe en moyenne à 53 % en ce qui concerne l’aide publique consacrée aux organismes culturels, une proportion deux fois plus élevée que celle constatée pour les fédérations sportives et les clubs sportifs. Un constat s’impose : le soutien financier qui leur est alloué ne permet pas aux fédérations d’atteindre tous leurs objectifs de développement de la pratique sportive. Les principaux obstacles sont principalement le manque de ressources financières, le manque de ressources humaines et un manque d’infrastructures.

Nécessaire révision des investissements gouvernementaux

« L’analyse économique du système sportif fédéré québécois » a été déposée par les fédérations sportives et SPORTSQUÉBEC à la nouvelle ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport Line Beauchamp qui a reconnu le sérieux de la démarche.

Les organismes sportifs estiment que les impacts économiques du sport amateur sont probants et justifient une révision des investissements gouvernementaux consacrés à ce secteur d’activités. Des pistes de solution ont été abordées avec la ministre Beauchamp, inspirées notamment de modèles qui ont fait leurs preuves dans le domaine culturel.

À titre d’exemple, la communauté sportive souhaiterait l’implantation de Placements Sports, à l’image du programme Placements Culture instauré par le gouvernement du Québec en 2005. Au cours des 5 dernières années, l’engagement gouvernemental de 35 M $ dans ce programme a permis la création de plus de 200 fonds de dotation à vocation culturelle totalisant 60 M $ ; un programme similaire en sport constituerait donc une avenue de financement particulièrement intéressante, dans le contexte rigoureux des finances publiques.

L’accès au portefeuille de commandites des diverses sociétés d’état et plus particulièrement de Loto-Québec a également été évoqué. Actuellement, Loto Québec soutient les arts visuels par la Collection Loto-Québec et les arts de la scène avec le programme Les Entrées en scène ; son programme Les Rendez-vous Loto-Québec, dédié aux événements communautaires, exclut curieusement les événements de sport. Or, faut-il rappeler que les loteries ont initialement été instaurées afin de soutenir le sport amateur en prévision de la tenue des Jeux olympiques à Montréal en 1976 .  un peu plus de 25 ans plus tard, le sport est à toutes fins pratiques inexistant dans l’engagement de Loto Québec au sein de la communauté québécoise.

C’est pourquoi, à la lumière des retombées économiques et sociales importantes générées par le sport et dans le but de les optimiser, les fédérations sportives et SPORTSQUÉBEC ont offert leur collaboration à la ministre Beauchamp pour identifier et mettre en place des créneaux de financement du sport fondés particulièrement sur une équité avec le domaine des arts et de la culture.

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