Montréal, 18 juillet 2013 (Sportcom) – L’Alpe d’Huez a fait souffrir deux fois plutôt qu’une les cyclistes lors de la 18e étape du Tour de France jeudi, mais Christophe Riblon a fait fi de la douleur et a offert une première victoire française à ses nombreux compatriotes massés le long du mythique col.
Du côté des Canadiens, Ryder Hesjedal (Garmin – Sharp) a fini au 43e rang, à 12 minutes et 52 secondes de Riblon, David Veilleux (Europcar) a pris le 77e échelon, en retard de 25 minutes et 10 secondes, et Svein Tuft (Orica-GreenEdge) s’est classé 158e, à 30 minutes et 3 secondes.
« Encore une fois, c’est parti vite. Nous avions un col dès le départ, à six kilomètres. Je me suis accroché. Le plus dur de la journée, ç’a été ça, la première heure quasiment, a expliqué le Québécois. Une fois que ç’a été passé, ç’a été bon, avec un rythme soutenu. »
« Au premier passage de L’Alpe, j’ai essayé de bien placer Pierre Rolland en avant du peloton. J’ai essayé de garder un bon rythme, qui me convenait. Nous avons formé un groupe dans cette première ascension et nous avons fait le reste de la course ensemble. »
Malheureusement pour l’équipe Europcar, les initiatives de leur leader Rolland pour revenir sur les fuyards n’ont pas été sanctionnées par le peloton.
Quant à Veilleux, il a finalement conclu l’exigeante épreuve avec de bonnes sensations. « Je suis content. En début de course, je me sentais fatigué, mais après, une fois que nous avons été dans L’Alpe d’Huez, je sentais que j’avais de bonnes jambes. Ça m’a permis de passer au travers sans me brûler. »
L’athlète de Cap-Rouge en était par ailleurs à sa troisième expérience de grimpe vers la célèbre station de sports d’hiver. Initié à l’entraînement, il l’avait aussi franchie au Critérium du Dauphiné au début du mois de juin. « Je connaissais l’ascension, je savais que le pied était dur, alors je n’ai pas paniqué. Dans la tête, ça aide énormément. Ça aide à gérer ton effort. »
Cette fois par contre, les spectateurs étaient beaucoup plus nombreux, ce qui n’a pas déplu à Veilleux. « C’était fou, vraiment impressionnant! C’était une expérience unique. Il y avait du monde partout. J’ai compté six drapeaux du Québec, plus celui de mon frère et de mes parents. Il y avait des Québécois et c’était le fun de voir ça. »
La victoire malgré une sortie
Après avoir raté un virage et du coup visité un fossé dans la descente suivant le col de Sarenne, après la première ascension de L’Alpe d’Huez, Christophe Riblon (AG2R La Mondiale) a dosé ses efforts dans la seconde montée du col aux 21 lacets. Il a laissé l’Américain Tejay van Garderen (BMC) partir en solo, avant de revenir sur lui avec deux kilomètres à faire et le laisser en plan aussitôt.
Le Français a conclu 59 secondes devant van Garderen, pourtant bien en contrôle avant « d’exploser » à moins de quatre kilomètres de l’arrivée. L’Italien Moreno Moser (Cannondale) a terminé troisième, en retard de 1 minute et 27 secondes.
Le Colombien Nairo Alexander Quintana Rojas (Movistar) s’est classé quatrième, 2 minutes et 12 secondes après Riblon, mais il a surtout repris 1 minute et 6 secondes au Britannique Christopher Froome (Sky), septième jeudi.
Au classement général, Quintana Rojas passe du coup du cinquième au troisième rang et se retrouve maintenant à 5 minutes et 32 secondes du Britannique.
L’Espagnol Alberto Contador (Saxo-Tinkoff), 11e à L’Alpe d’Huez, reste quant à lui deuxième, mais recule à 5 minutes et 11 secondes de Froome.
Toujours au général, Hesjedal pointe au 62e échelon, tandis que Veilleux est 128 et Tuft 173e.
Une autre sortie costaude est au menu vendredi, pour la 19e étape, qui se déroulera sur 204,5 kilomètres entre Bourg-d’Oisans et Le Grand-Bornand.
Dans les 85 premiers kilomètres, les compétiteurs devront monter les cols hors catégorie du Glandon (21,6 kilomètres à 5,1 %) et de la Madeleine (19,2 kilomètres à 7,9 %). Trois autres cols de deuxième et première catégories suivront.
« Il ne faut pas relâcher la pression. Deux grosses journées et après ça va être bon », a conclu Veilleux.