MONTRÉAL – Le mercredi 18 mai est une date que j’avais encerclée au calendrier puisque, cette année, je tenais mordicus à participer à mon premier Tour du Silence.
J’arrive donc à 18 h 20, dans le stationnement de l’école Beaconsfield High School, dans l’ouest de l’ile de Montréal. Une vingtaine de cyclistes, tout au plus, attendent le départ. Bien honnêtement, je m’attendais à voir beaucoup plus de cyclistes interpellés par la cause. Même l’organisateur en chef, dans son allocution d’avant départ, a clairement indiqué sa déception.
Enfin, arrive 18 h 30. Après les consignes d’usage, le départ est donné. Nous sommes escortés par deux voitures de police. Direction bord de l’eau, vers Lachine. Je m’installe complètement à l’arrière du peloton. J’entame enfin mon premier Tour du Silence. Arrivé au bord de l’eau, je mets le petit plateau. Je pédale tout en silence. Je reste toujours à la fin du peloton. Je ne devrais peut-être pas l’avouer, je n’ai pas beaucoup pensé, pendant les 20 kilomètres, aux cyclistes qui ont perdu la vie sur nos routes. Je me suis plutôt répété, inlassablement: »Si ça pouvait être toujours comme ça! » Je précise, pas d’être dernier, mais de rouler dans la quiétude. Que les cyclistes et les automobilistes partagent la chaussée dans le plus grand respect mutuel.
Vers 19 h 30, recueillement au coin de la 32e avenue et de la rue Fairway, dans le Parc Industriel de Lachine. Nous sommes à quelques mètres du site de l’accident mortel du cycliste Robert Brisson. On se rappelle, il y a quelques années, Robert Brisson a été happé mortellement par un camion 18 roues. Ça frappe.
Une fois terminée, je rentre à la maison. Ma belle-mère, qui a gardé mon petit garçon, me demande : « Pis, comment c’était Tino? » « Tranquille, Micheline, tranquille », que je lui réponds.