C’est le Français Thomas Voeckler (Bouygues Telecom) qui a mis la main sur le titre de champion du Grand Prix Cycliste UCI ProTour de Québec, vendredi, à l’issue d’une attaque dans les derniers 400 mètres avant l’arrivée, bluffant tout le monde.
Lui qui visait une place dans les dix premiers est peut-être le premier surpris par sa victoire. Le favori local, le Canadien Ryder Hesjedal, a frôlé la victoire, en tête du dernier tour jusque dans la Côte de la Montagne, menant quasiment jusqu’à la flamme rouge. A t-il attaqué trop tôt et brûlé ses cartouches? Voeckler était visiblement très ému, secouant la tête à l’arrivée, comme s’il n’y croyait pas. Il déclarait par la suite que d’ici quelques années, ce superbe Grand prix cycliste de Québec pouvait avoir l’envergure du Tour de Flandres, un beau compliment pour la ville de Québec et les organisateurs du ProTour.
L’expérience a payé pour ce natif de Schiltigheim dans le Bas-Rhin, qui a signé pas moins de 34 victoires de grandes classiques depuis ses débuts sur le circuit pro en 2001, et avait préparé son offensive pour en mettre plein la vue à la toute fin. Il s’est dit par ailleurs touché par la chaleur humaine des Québécois : «Je ne savais pas que j’étais si connu ici. J’ai eu beaucoup d’encouragements du public. Je suis parti à l’arrière du peloton, et quand j’ai senti cela, je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose. Je me sens chez moi au Québec.»
Hesjedal : entre déception et satisfaction
Ryder Hesjedal, avait une horde de fans qui le portait principalement dans les secteurs les plus techniques du parcours comme la Côte de la Montagne et le dernier faux-plat de la rue Saint-Louis, du Château Frontenac à la ligne d’arrivée. Pour des coureurs qui ont 188 km dans les jambes, les 800 derniers mètres, et particulièrement ce dernier faux-plat qui n’a pas l’air si impressionnant, sont véritablement exténuants. «J’ai livré une très bonne course, j’ai gardé un rythme soutenu jusqu’à la fin, et j’ai attaqué dans le dernier tour (14e) car je me sentais vraiment bien pour ça. Je suis fier de ce que j’ai accompli à Québec, mais je suis très déçu de devoir me contenter de la 4e place.»
A t-il espoir de mieux faire à Montréal? «Oui, il y a encore Montréal, mais on ne sait jamais… C’est pour ça que je trouve ça dur : un jour comme aujourd’hui prouve que tout peut arriver.»
Le Norvégien Edvald Boasson Hagen, a franchi la ligne d’arrivée en 2e, porté par son équipe qui a travaillé fort pour lui. Coureur explosif, vite au sprint, il avait toutes les qualités pour gagner cette épreuve de Québec, d’autant que ses performances internationales du mois d’août ont démontré qu’il était au sommet de sa forme.
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Photo Florence Bourg -- Ryder termine au pied du podium (4e) : entre déception et satisfaction
