Le défi était de taille. Quatorze jours de vélo entrecoupés d’une seule journée de repos. La montagne, les écarts de température et des rivaux aguerris, habitués à des conditions de course difficiles, voilà ce qui attendait les coureurs de l’équipe Tour de Québec, au 44e Tour cycliste du Costa Rica (14 au 28 décembre).
Les huit membres de l’équipe, exception faite de Phil Cortes, qui évolue sur le circuit européen, n’avaient pas d’expérience dans ce genre de compétition. Ici, au Québec, on se limite à des compétitions de deux à quatre étapes, un peu plus, parfois, comme dans le cas du Tour de Beauce.
Quatorze étapes? C’était un pari audacieux que Jean-Michel Lachance voulait relever. Avec Pascal Bussières, Charles Thibault, Julien Fillion, Vincent Veilleux, David McLean, Logan Loader et Phil Cortes, accompagnés de Marc Dufour (directeur sportif) et Émilie Roy, ils auront vécu, dans ce petit pays d’Amérique centrale, une expérience exceptionnelle, inoubliable.
«Je suis plus que satisfait de mon expérience au Tour du Costa Rica, résume Jean-Michel Lachance. J’ai commencé le tour avec une tendinite qui trainait depuis fin septembre et j’ai réussi à m’en débarrasser pendant une course par étapes!
«Côté performance, j’ai préféré rentrer dans le camion-balai à la 12e étape pour ne pas risquer de tomber malade. Je n’avais apporté aucun vêtement long et j’étais complètement gelé, à mi-ascension.
«Ça faisait contraste avec Julio Pérez Cuapio, qui a commencé l’étape tout en long avec un imper et une tuque! Ça monte jusque dans les nuages au Costa Rica! Le froid en a gêné plus d’un puisque Marconi Duran, qui a pourtant basculé avec le groupe maillot jaune, s’est arrêté dans la descente, a monté dans sa voiture d’équipe et changé tous ses vêtements, tout cela en perdant près de 40 minutes, lui qui pointait en troisième ou quatrième position.»
Et le travail de l’équipe? «Je suis également satisfait de la prestation de l’équipe, en général. On n’a pas joué de chance, près de la moitié de l’équipe ayant attrapé un virus, mais Vincent Veilleux a sauvé l’honneur en terminant le tour, à une position près d’être lanterne rouge (avant dernier au classement).
«Je suis très content pour Phil (Cortes), qui sort d’une grosse saison chez les pros, en Italie et qui a signé sa première victoire dans notre équipe.»
Si c’était à refaire, que ferais-tu différemment? «On se lançait pas mal dans l’inconnu. On a fait le maximum avec les infos qu’on avait. Marc (Dufour) et Émilie (Roy) ont fait une super job. Pour la 12e étape, les conditions météo etant très difficiles, Il m’aurait fallu une veste de pluie et des vêtements chauds. Or, je n’avais rien.»
Le public, les coureurs, les organisateurs, comment étiez-vous perçus, là-bas? «Après la deuxième étape (course sur route de 172 km) on a perdu deux coureurs en partant et on n’avait personne dans l’échappée, les médias faisaient souvent allusion au fait que nous soyons très très blancs, qu’on venait du froid et que la chaleur serait une difficulté, pour nous. Après que Phil (Cortes) se soit emparé du maillot (rouge-meilleur sprinteur), on s’est fait davantage respecter et, suite à sa victoire d’étape, les spectateurs nous lançaient des «Vamos Canada» à profusion!», répond Jean-Michel Lachance.
Le calibre
Demain: Vincent Veilleux, seul membre de l’équipe Tour de Québec qui ait terminé la compétition de 14 étapes, nous livre ses impressions et nous fait part de ses projets pour 2009.