Montréal, 5 août 2013 (Sportcom) – Les Jeux du Canada présentés à Sherbrooke s’avèrent une fabuleuse vitrine pour les athlètes québécois de vélo de montagne, qui ont montré tout leur savoir-faire en obtenant cinq médailles sur les parcours du mont Bellevue jusqu’à maintenant.
Si Frédérique Trudel et Léandre Bouchard ont été couronnés et qu’Antoine Caron a mis la main sur une médaille d’argent aux épreuves individuelles samedi, le Québec est monté deux fois sur le podium aux épreuves par équipe lundi.
Bouchard, d’Alma, Caron, de Stoneham-et-Tewkesbury, et Jérémy Martin, de Boischatel, ont triomphé du côté des hommes, alors que Trudel, de Breakeyville, Laurence Harvey, de Saint-Ferréol-les-Neiges, et Andréane Lanthier Nadeau, de Québec, ont fini troisièmes chez les femmes.
Trudel s’illustre particulièrement ces dernières années, elle qui a enlevé le titre de championne nationale junior en 2011 et 2012, puis la couronne canadienne des moins de 23 ans cette saison.
« Ça fait trois ans que je me dis que c’est mon année de rêve et ça continue, admet la cadette du groupe, âgée de 19 ans. Je me surprends chaque année. »
Qu’est-ce qui explique que les jeunes spécialistes québécois de vélo de montagne se démarquent autant sur la scène canadienne et même internationale depuis quelques années?
« Nous sommes vraiment bien encadrés, précise Trudel, tout d’abord avec l’équipe du Québec et ensuite avec l’équipe nationale. Nous sommes rapidement recrutés dans les projets de ces équipes. »
« Notre génération a vu Marie-Hélène (Prémont) obtenir une médaille aux Olympiques. Ç’a inspiré beaucoup de jeunes comme moi », rappelle Caron au sujet de la deuxième place de sa compatriote lors des Jeux d’Athènes, en 2004.
« Quand nous étions de catégorie pee-wee ou minime, en Coupe du Québec, il y avait des départs de 60 coureurs. Il y avait une énorme base », poursuit le récent médaillé de bronze des moins de 23 ans aux Championnats canadiens.
Caron avance aussi la structure de l’équipe du Québec et le support financier du gouvernement provincial pour expliquer ces succès. « Nous sommes choyés », admet-t-il candidement.
Des organisations exemplaires
Il y a toutefois plus pense Donald Welman, entraîneur de l’équipe du Québec justement. « Ce n’est pas juste une question d’argent. Nous avons des organisateurs de course qui sont exceptionnels et qui nous offrent des parcours exceptionnels. »
« Il y a plusieurs athlètes d’ailleurs au Canada qui n’en reviennent pas à quel point chaque événement tenu au Québec est toujours d’une grande ampleur. »
« Les organisateurs attirent les gens, qui à leur tour s’intéressent à notre sport. Plusieurs bons clubs se forment comme ça », analyse l’entraîneur de Lac-Beauport, qui louange aussi la bonne communication entre les entraîneurs dans la province.
Cette collaboration entre entraîneurs semble se refléter dans la relation entre les gars et entre les filles qui représentent la fleur de lys à Sherbrooke, qui sont liés d’une sincère amitié.
« Nous sommes une bonne gang qui se suit depuis l’âge de 15-16 ans je dirais. Autant au Québec que dans le reste du Canada, nous sommes un bon groupe de moins de 23 ans, explique Jérémy Martin. À chaque course, à chaque entraînement, nous nous poussons. C’est motivant et tout à notre avantage pour notre développement. »
« Nous sommes une bande d’amis qui faisons du vélo. Nous avons du plaisir, nous voyageons », résume simplement le double médaillé de bronze des moins de 23 ans aux nationaux de 2011 et 2012.
Léandre Bouchard apprécie également leur franche camaraderie et la saine compétition qui les anime. « C’est extraordinaire! Nous nous aidons les uns les autres. D’une course à l’autre, nous ne pouvons pas prédire qui va l’emporter. Nous sommes tellement proches. »
« Nous sommes des rivales, mais nous nous respectons beaucoup. C’est important », confirme Trudel, qui prendra part aux Championnats du monde de Pietermaritzburg, en Afrique du Sud, à la fin du mois, tout comme Caron et Andréane Lanthier Nadeau.
Sainte-Anne, Pietermaritzburg et Rio?
Après avoir terminé 13e des moins de 23 ans à la Coupe du monde de Val Di Sole, en Italie, en juin, Trudel visera une place parmi les 15 meilleures dans cette même catégorie d’âge aux mondiaux.
« J’ai quand même de bonnes attentes pour une première année chez les moins de 23 ans, mais je pense que c’est tout à fait réalisable », affirme celle qui a fini 10e chez les juniors aux Championnats du monde de 2012 et qui participera à la Coupe du monde de Mont-Sainte-Anne cette fin de semaine.
À plus long terme, qui sait si un des six athlètes qui portent les couleurs du Québec en vélo de montagne à ces Jeux du Canada ne participera pas aux Jeux de Rio de Janeiro en 2016?
« Ça pourrait être les trois », rêve Caron lorsque questionné à savoir lequel de leur trio est le plus proche de savourer l’expérience olympique au Brésil.
« Si nous nous rappelons où nous étions il y a trois ans, nous avons fait un bon bout de chemin, constate Martin. À chaque année, avec nos temps, nous nous rapprochons des meilleurs Canadiens. La compétition reste vive, mais avec notre courbe de progression, nous pouvons espérer. »
Donald Welman tempère les attentes, mais laisse la porte ouverte.
« Les Jeux de 2016 restent un objectif rapproché selon leur développement, mais ce n’est pas impossible. L’équipe nationale nous demande de motiver les jeunes à croire que (leur rêve olympique) pourrait arriver plus vite que prévu. Ç’a déjà été le cas dans le passé. »