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Je déteste Mark Cavendish.

C’est le prototype du fendant-in-your-face-je-dénigre-mes-adversaires-pour-donner-une-valeur-ajoutée-à-mes-(très nombreuses)-victoires.

Charles B. Ostiguy a fondé l’équipe cycliste Archibald Genetik SOLE en 2009 et court sur route chez les maîtres depuis plusieurs années. Lorsqu’il n’est pas dans son habit du super-héros, il dirige une entreprise en représentation d’équipements sportifs.

En 2009, avec Thor Hushovd en maillot vert au Tour, Cavendish fait la diva. Le maillot vert est une farce, il devrait être remis au meilleur sprinteur, disait Cavendish. Culotté le jeune homme, on se demande si son cuissard tiendra le coup.

En 2010, après un début de saison difficile et une maladresse discutable (trajectoire oblique et chute violente au sprint de la 5e étape du Tour de Suisse) qui devait mettre un terme à la saison prometteuse d’Heinrich Haussler, Cavendish se lamente encore. Trop de ceci, pas assez de cela. L’essentiel, c’est que ce n’est pas lui le problème. Une constante dans son cas.

En juillet 2010, il se remet à gagner : cinq étapes du tour? Était-ce six? Plus trop certain. Il est imbattable et devinez quoi? Il pleure encore. Mon équipe devrait me donner plus de reconnaissance, des bonus, une pluie de pétales de roses pour me précéder… des M&M bleus avec ça?

Je déteste Mario Cipollini, disais-je. Euh, je déteste Cavendish disais-je. Mais au fait… Cipollini… je l’aime bien.

Ouais, Charles, pas spécialement clair ton affaire, t’aimes pas Cavendish, mais t’aimes Cipollini? Deux gars pas identiques mais comparables : statistiques impressionnantes, ils dominent leur époque respective, fendants, pas capables de garder une opinion pour eux. C’est bonnet-blanc, blanc-bonnet. Tu trouves pas?

Mouin…

Tu souffres du syndrôme Darth Vader mon ami.

???!?

Le syndrôme Darth Vader. C’est tout simple, je t’explique.

Cavendish, c’est Darth Vader, l’antagoniste, le méchant de l’histoire, celui qui rend Luke moins insipide, lui donne de la couleur, de la saveur et de la profondeur. On ne l’aime pas mais il est nécessaire. Star Wars sans Darth Vader c’est Martine à la plage… Tu comprends?

Et Luke?

Je te le donne en mille : Luke c’est la franche camaraderie entre Contador et Schleck, sirupeuse et cordiale, limite coït interrompu. C’est d’un ennui. Ces deux là pourraient mettre le feu aux poudres et nous faire oublier, au moins un instant, que le cyclisme est un sport de dopés, mais non : un attaque l’autre durant un problème mécanique au jour le plus important du Tour 2010 et tout ce que ça génère, comme étincelles, ce sont de belles photos de nos lascars en train de prendre le thé.

Come on! On leur donnerait des épées-mousse qu’ils ne sauraient quoi en faire.

Alors Cavendish, tu l’aimes ou tu l’aimes pas? Et Cipollini dans tout ça?

Cavendish… pas le choix de continuer de pestiférer contre lui mais d’apprécier (en cachette) le show qu’il donne.

Cipo, c’est différent. C’était Darth Vader, la princesse Leia et Chewbacca tout à la fois. Cipo n’était pas Luke, c’était Yan Solo.

Complément d’appréciation – Jubilatoire lecture faite sur www.cyclocosm.org après une victoire d’étape de Cavendish sur le tdf 2010: Cav is a spoiled d*ck. Winning one stage doesn’t redeem anything, doesn’t make his throwing his helmet any cooler, doesn’t make his sh*t talking about Hushovdt’s green jersey last year any less petty, doesn’t make me like him again.

He’s a great sprinter, but all evidence points to him being a sh*tty person, and I can’t root for that. If he learns some humility and class, then I can maybe get behind him, but for now, I’m rooting for ABC. Anybody But Cav.