MONTRÉAL – Entretien avec David Veilleux, à la veille du Grand Prix Cycliste de Québec.
Jeudi 13h30. Je rejoins David sur son cellulaire. Celui-ci a la gentillesse de m’accorder quelques minutes d’entrevue.
À la veille du Grand Prix Cycliste de Québec, les préparatifs vont bon train. « Ça fait deux semaines que je suis en ville. Je ne m’en cache pas, je suis allé à quelques reprises faire le tour des circuits, surtout celui de Montréal. Aussi, je ne serai pas désavantagé par le décalage horaire », confie-t-il. Justement, lorsque j’ai contacté David, il venait tout juste d’effectuer une tournée de reconnaissance du circuit de Québec avec son équipe Europcar.
Concernant ses chances de terminer dans les dix premiers, Veilleux pense que le circuit de Québec le favorise. « Le parcours de Québec me convient beaucoup mieux puisque mon plus grand handicap, à Montréal, est la longueur de la montée de Camilien-Houde. Elle est un peu longue pour moi. Mais à Québec, les montées sont beaucoup plus dans mes cordes.»
Natif de Québec (Cap-Rouge), Veilleux connait ce circuit mieux que quiquonque. Depuis qu’il est tout jeune, il arpente ces routes en entraînement. C’est son terrain de jeux. Vendredi, ils seront plusieurs à venir lui jouer la victoire.
Par contre, à Québec, rien n’est acquis. « C’est vraiment l’enchaînement des difficultés qui rend le circuit difficile. Les temps de récupération sont quasi inexistants sur ce parcours. Ça va être très important de toujours me placer dans les 20 ou 30 premiers et ce, particulièrement au sommet de la Côte de la Potasse, là où tout peut basculer. Le dernier kilomètre n’est pas à dédaigner pour autant puisqu’il s’agit d’un long faux plat », explique-t-il avec lucidité.
Il faut savoir que David est surtout reconnu pour ses qualités de »rouleur ». Il a terminé 25e dans la plus dure des classiques d’un jour, soit Paris-Roubaix. Il possède également les qualités d’un bon »puncheur », c’est-à-dire que, dans une courte montée, il a le »punch » nécessaire pour faire la différence… Il n’est certes pas du calibre d’un Philippe Gilbert ou d’un Tom Boonen (dans ses belles années, précisons-le), mais « dans une bonne journée », il tire très bien son épingle du jeu contre les meilleurs.
Justement la forme est au rendez-vous. « La distance de 200 kilomètres n’est plus un problème. Je suis maintenant habitué à parcourir ce nombre de kilomètres durant une course », rappelle-t-il La stratégie d’équipe n’est toujours pas établie, « mais ce soir (jeudi), au souper d’équipe, nous allons l’aborder ».
Sans doute que Veilleux se sera endormi en rêvant d’une grande performance devant son »monde » et »dans son patelin ». Certes, vendredi, il aura fort à faire pour ralier l’arrivée en vainqueur. Sait-on jamais, c’est l’imprévisible qui rend la vie intéressante.
Chose certaine, j’en connais un qui n’aura pas veillé trop tard, jeudi soir…