Ironman Lake Placid: mission accomplie!

J’ai tardé à écrire cet article, non pas parce que j’en avais pas la force mais plutôt parce que je ne savais pas trop par quoi commencer.

Il est difficile de décrire l’ambiance fébrile qu’il y a, à Lake Placid, lors de la fin de semaine du Ironman. J’avais vécu l’expérience en tant que spectatrice l’année dernière mais lorsque l’on se prépare pour participer, c’est un mélange d’angoisse, de hâte, de doute et de joie que l’on ressent tout au long de la fin de semaine, pour finir avec un grand sentiment d’accomplissement, le dimanche soir, lorsque l’on croise le fil d’arrivée.

À ma grande surprise, j’étais particulièrement calme, dimanche matin, lors du réveil et j’étais particulièrement contente de voir la pluie puisque je performe toujours mieux sous la pluie contrairement à la chaleur et au gros soleil. Malheureusement, cela n’a pas duré et nous avons eu droit à une journée chaude et humide qui a malheureusement affecté plusieurs triathlètes qui ont abandonné suite à des malaises.

nage

2300 athlètes

Le départ dans le lac est quelque chose de très impressionnant, près de 2300 athlètes qui s’élancent en même temps. J’avais un peu peur mais j’ai décidé de me placer dans les premières rangées. Je préfère faire ma place dans les premiers mètres et, par la suite, être bien positionnée.

À part quelques coups de coude, je dois avouer que la nage s’est très bien déroulée et que les 3,8km se déroulent très rapidement. En sortant de l’eau, après 1h04min, je me souviens avoir eu un immense sourire et il est difficile d’en être autrement en se sentant acclamée par des milliers de spectateurs qui «attendent» leur athlète.

Après avoir connu une bonne nage, j’ai entamé mon premier de deux tours de 90km de vélo. Je me sentais relativement bien, même si mes jambes n’étaient pas à 100%. J’ai écouté les conseils de plusieurs et j’ai pris le premier tour comme un échauffement. Je n’ai pas particulièrement poussé mais rendue à la descente de Keene (une descente sur 9km) j’ai senti les picotements dans mon cou. Signe que le deuxième tour allait faire mal! J’ai complété mon premier tour en 3h12minutes, avec un immense sourire encore une fois, surtout en apercevant mon frère et mes amis m’encourager au sommet de la dernière montée. J’ai entrepris le deuxième tour avec beaucoup moins d’énergie mais lorsque Terry m’a dépassé et que nous avons pu parler un peu, ça m’a redonner des ailes et malgré la douleur au coup, j’aie complété, quoique lentement, mon deuxième tour, pour un total de 180km de vélo.

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À la transition 2, je dois avouer que s’asseoir pour mettre ses espadrilles de course est une mauvaise idée puisque ça demande un désir intense pour se relever et aller courir le marathon! Une fois sortie de la tente, je dois avouer que l’on ressent une immense vague d’énergie de voir tous ces spectateurs et c’est dans la première descente que, encore une fois, je vois mon frère et mes amis. À ce point, j’ai toujours un sourire et mon énergie n’est pas si mal, je suis maintenant convaincue que j’allais terminer ce marathon, peu importe le temps que cela allait me prendre. Le seul bémol est qu’à partir de ce point, mon corps ne veut plus rien absorber à part de l’eau. Cela m’inquiète mais j’y vais tranquillement. Une course très lente et après le premier 10 kilomètre, j’alterne la marche et la course, comme environ 97% des autres participants. Le marathon est l’occasion d’échanger avec les autres triathlètes et de s’encourager. En fait, je n’ai jamais rien vécu de tel!

À ma deuxième boucle, j’aperçois Terry. Il lui reste environ huit kilomètres à faire avant de franchir la ligne d’arrivée… moi, environ 18! Je suis extrêmement fière de lui et, pour passer le temps, j’imagine son arrivée. Je me dis qu’au moins, lui, aura la chance de voir mon arrivée…mais je me trompe.

J’arrive à la dernière montée de marathon avec un sourire aussi grand qu’à 7h le matin lors du départ. J’entends les spectateurs me crier “You are an Ironam”, “You’re gonna make it, 1 more mile”. Je ne sais pas avec quelle énergie, mais à ce moment j’ai regardé ma montre et je me suis mise  à courir si vite afin de pouvoir finir avant la marque de 14h. Malheureusement, je crois que ma montre n’avait pas la bonne heure et j’ai terminé avec un temps de 14h02min! Je suis tout de même très satisfaite d’avoir traversé la ligne d’arrivée!

Je regarde partout, je tente de voir Terry. Je ne le trouve pas. Un de nos partenaires d’entraînement me fait signe et me dit que Terry a fini en 12h32min mais qu’après il est tombé dans les pommes. Il reçoit présentement une intraveineuse. Heureusement, quelques minutes plus tard, il sort de la tente médicale et tout les deux on se regarde et dans un grand soupir: «on a réussi, nous sommes des Ironman!!!!»

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Réussir cette épreuve est sans aucun doute une expérience extraordinaire, mais je dois avouer que ce que je retiens de cette aventure ce sont tous les amis et les partenaires d’entraînement que je me suis faits. Les sorties de vélo avec Tina, nos entraînements d’intensité… sans «drafting», les matins au lac ou à la piscine à 5h30. Les moments avec ma famille et mes amis à Placid en attendant le moment tant attendu. En repensant à tous ces petits moments, je suis convaincue que tous les efforts en valaient la peine et ont été récompensés.

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