Je me souviens… et ça me préoccupe

Quelques milliards de dollars plus tard, 1976, Claude Ferragne, Robert Forget, vous vous en souvenez? Demandez à vos grands-parents ou à des vieux… comme moi.

On prévoyait un boom athlétique, on voulait faire du Québec un terre de champions. Les Jeux olympiques allaient changer notre vie… et celle des 75 générations à venir.

Trente-quatre ans plus tard, demandez aux spécialistes, demandez aux profs d’éducation physique, dans les écoles, dans les cégeps. Les jeunes ne sont pas en forme. Trente-quatre ans plus tard, il en reste combien, des spécialistes du saut en hauteur, au Québec?

En plus du changement de nos vies, bien sûr, on laissait miroiter des retombées économiques intergalactiques. Ben oui. Ben oui.

C’est la même chose qu’on nous promet, à Québec, avec les investissements annoncés ou souhaités par certains dans un nouvel amphithéatre, dans des installations olympiques et quoi d’autre… pour vider nos poches et s’écarter de la vraie mission de nos pouvoirs publics. Le bien-être des citoyens par le biais de services qui sont à leur mesure (pas leur démesure), calqués sur leurs besoins et, oui, sur leurs aspirations. Les vraies aspirations. Pas celle des maquignons qui prônent la «création de la richesse» et toutes les ingégalités que ce concept a toujours créées.

Moi, ce qui me préoccupe, ce sont les retombées sur l’avenir de nos jeunes, les retombées sur leur soif de dépassement, sur leur curiosité intellectuelle, sur leur générosité… pas juste sur les perspectives d’en avoir plus dans les poches.

Nos gestes, nos décisions, doivent être posés et prises pour le bien-être, la satisfaction et le bonheur que nos pairs – et les jeunes en sont – en retirent et l’effet positif que tout ça peut avoir sur leur comportement citoyen.

Le reste, c’est de la frime, de la poudre aux yeux, de la boulechite.

Ceci étant, le ProTour, en fin de semaine passée, moi aussi (de loin*), j’ai tripé. Ça ne vous surprend pas, j’ose croire! À la télé, j’ai vu des jeunes, les yeux pétillants, des adultes souriant… et j’ai cru que ce passage des cyclistes professionnels aurait un effet positif sur l’avenir de nos enfants.

Possible. Souhaitable. Mais, ne l’oublions pas, c’est toujours par la base, qu’il faut l’entretenir, cette flamme… si l’on veut qu’elle reste rouge!

Christian Lemelin
Éditeur SDV*MAG…  pas encore à la retraite totale!

* Pourquoi, de loin?  Je vous expliquerai… si ça vous intéresse!

Étiquettes : ,


Pas de réponse à “Je me souviens… et ça me préoccupe”

  1. Bertrand Garneau

    Bonjour Christian,

    Sévère un peu sur notre capacité à générer des athlètes de haut niveau? oui. Préoccupant, très certainement.

    En passant, Bravo! à tous les parents, amis, bénévoles qui sont venus encourager les jeunes et moins jeunes sur les sites de compétitions cyclistes au cours de la dernière saison. Le message qui suit ne s’adresse pas à eux.

    Au cours des 30 dernières années, des athlètes québécois se sont démarqués sur le plan international et ce comme jamais auparavant. On a qu’à nommer (non exhaustif) les Gaétan Boucher, Sylvie Fréchette, Sylvie Bernier, Alexandre Despatie, André Viger, Line Bessette. Beaucoup de disciplines sportives, hivernales comme estivales. Tous ces athlètes et bien d’autres nous ont fait vibrer. Ils sont devenus des ambassadeurs du rêve réalisable. Derrière eux, il n’y avait pas de stade. Il y avait des parents, des éducateurs et des entraîneurs. Un des plus beaux exemples, Chantal Petitclerc, le témoignage qu’elle a livré à ses professeurs d’éducation physique dont Isabelle Naud et Gaston Jacques. Encore là, pas de multimillionnaires et à peu près pas d’infrastructures.

    Préoccupant oui. Jusqu’à ce jour, l’espérance de vie de la population a progressé constamment. Toutefois, les baby-boomeurs dont je fais partie, lègueront à ce pays dit développé, une génération dont l’espérance de vie plus courte que la sienne. Pendant ce temps nous faisons l’autruche, nous nous laissons dorloter par des mégalomanes et marchands d’illusion. Ils vous disent qu’un jour, vous pourrez aller acclamer votre enfant au stade. Si vous êtes chanceux, il sera plutôt en train de bosser pour payer la dette que vous aurez contractée pour elle ou lui. Sinon entre 19h00 et 21h00 aux soins intensifs d’un hôpital qui sera peut-être construit grâce à des intérêts privés. Il semble que pour eux, il y ait plus d’argent à faire dans ce secteur. Force est d’admettre qu’ils ont un peu raison!!!

    Je caricature? Ouais! peut-être mais dites-vous bien qu’il n’y a pas de limite à la bêtise humaine…

    • Bonjour Bertrand. Sévère? Peut-être un peu trop, oui, quand on considère le chemin parcouru au cours des quelque 30 dernières années. Oui, les Bernier, Boucher, Rochette et combien d’autres nous ont fait vibrer… Imaginons le résultat, si on avait mis l’argent aux bons endroits, à l’école, par exemple. Le sport, à l’école, y’en a pas assez. Pourtant, c’est par là que ça devrait, impérativement, passer (on n’a penser au succès du football scolaire). Pas par les clubs et organisations bidons qui changent et disparaissent au gré des humeurs de vous savez qui… ou qui ne sont là que pour satisfaire… vous savez qui. Passer par l’école, ça demande une patience que certains n’ont pas. Le décrochage vient parfois d’en haut.

Laisser une réponse

XHTML: Tags utilisables: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>