L'accès gratuit aux parcs linéaires se généralise

Pendant de nombreuses années, trop nombreuses selon plusieurs adeptes du vélo, l’accès à certains parcs linéaires du Québec était conditionnel à une contribution ($) ponctuelle ou saisonnière.

Les défenseurs de la gratuité peuvent maintenant se réjouir car, un après l’autre, les sentiers cyclables du Québec qui optaient pour la tarification, sont en train de mettre fin à cette pratique.

Après la piste Jacques-Cartier-Portneuf, au début de la saison 2007, on apprend que les cyclistes pourront circuler gratuitement sur l’ensemble du réseau du parc linéaire le P’tit Train du Nord, dès l’été prochain.

La Corporation du parc linéaire le P’tit Train du Nord, ayant obtenu l’appui financier des six MRC de la région des Laurentides, comme élément de base pour assurer l’accès gratuit au parc, peut maintenant recevoir de l’argent via le programme d’entretien de la Route verte. Selon les normes connues, le parc pourrait recevoir plus de 250 000$ par année (1000$/km) de ce programme.

«C’est la nouvelle façon que nous avons trouvée pour financer l’entretien des 280 kilomètres de piste cyclable. La transition vers ce nouveau modèle de gestion est un beau succès de groupe prouvant la force de cohésion de notre région», se réjouissait Claude Charbonneau, président de la Corporation du parc linéaire, dans un article publié récemment dans le journal La Vallée.

L’une des premières questions que l’on se pose, généralement, après la prise d’une telle décision: quel sera l’impact sur l’achalandage dans le parc, au cours des années à venir? Il faut considérer plusieurs facteurs avant de faire des extrapolations, dont la proximité des grands centres. Dans la région de Québec, par exemple, un tracé du même type (la piste Jacques-Cartier-Portneuf) est relié directement au centre-ville par sa connexion avec le Corridor des Cheminots. Conséquemment, les cyclistes peuvent prolonger leur randonnée vers le nord-ouest sans avoir recours à l’automobile. Ce qui n’est pas le cas dans les Laurentides, puisque le lien avec les villes plus importantes (Laval et Montréal) n’est pas le même que dans la Capitale.

La question a été posée à Jacquelin Genois, président de la Société de la piste Jacques-Cartier-Portneuf (SPJCP). Ce dernier ne cache pas sa satisfaction, après une saison sans tarification. «Chez nous, l’impact, l’augmentation a été visible dès le début. Je dirais de l’ordre de 50 pourcent. Nous n’avons pas fait le calcul mais, aidés par des gens du milieu (restaurateurs, hôteliers…), on peut tirer cette conclusion. À la gare de Rivière-à-Pierre, par exemple, on nous dit que le nombre de cyclistes a doublé. Les patrouilleurs qui étaient là, l’année précédente, ont, eux aussi, noté une forte augmentation.»

Les exemples foisonnent. «Les habitués de la piste nous ont fait le même genre de remarque, poursuit Jacquelin Genois. À Saint-Raymond, le stationnement du centre-ville, contrairement aux années précédentes, était, régulièrement, presque plein. Moi-même, par un beau mardi de septembre, je me suis amusé à compter les cyclistes que je croisais et, en peu de temps, j’ai dépassé la cinquantaine.»

En somme, AUCUN REGRET, en lettres majuscules, pour les gestionnaires de la SPJCP? «Tout à fait», confirme Jacquelin Genois, d’autant plus que, maintenant, les énergies sont consacrées à la promotion et à l’amélioration du sentier plutôt qu’à la gestion d’une collecte de fonds qui,  une fois tout calculé, rapportait moins que la formule récemment adoptée.

Quoiqu’il en soit, l’accès gratuit aux parcs linéaires du Québec est un bienfait pour l’ensemble des cyclistes, puisqu’ils n’auront plus à subir ce petit désagrément que représentait la tarification.

La prochaine étape, pour éliminer toutes les contraintes d’accessibilité, tant dans les Laurentides que dans Portneuf, en Montérégie ou dans les Bois-Francs: le pavage. Mais ça, c’est une autre histoire… sur laquelle nous aurons certainement l’occasion de revenir.

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Pas de réponse à “L'accès gratuit aux parcs linéaires se généralise”

  1. Alain Bernard

    Excellent commentaire, par contre, je crois que l’utilisation ou plutôt le partage du réseau avec la motoneige demeure un problème important. Cette utilisation toute saison augmente l’usure des pistes et je me demande qu’elles seront les sources de financement disponibles dans 10 ans pour réparer les infrastructures.

    Salut Christian.

    Berny

  2. Christian Lemelin

    La question des motoneiges a été soulevée lors de conversations que j’ai eues dans le passé, entre autres, avec des représentants de la MRC Antoine-Labelle, où l’on a pavé quelque 90 km de la piste le P’Tit Train du Nord. L’entretien de la piste, en hiver, demande une attention particulière pour que la couche de neige soit toujours suffisamment épaisse de façon à éviter une érosion prématurée de la surface pavée. Mais il n’y a pas que la motoneige, qui laisse planer des interrogations. L’entretien estival demande aussi beaucoup de soin. Ce n’est pas tout d’aménager une piste ou un parc, il faut penser à l’entretien. Les ponts, en particulier, n’ont pas bonne mine, sur la piste Jacques-Cartier-Portneuf, et la motoneige n’est sans doute pas la seule responsable. Ils ont tout simplement été mal construits (par souci d’économie). Tantôt, il faudra payer!

    Christian Lemelin

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