Les épreuves sur piste, telles que vues par Tennessee Mayer

Tennessee Mayer (Espoirs de Laval) n’est pas seulement une jeune coureuse cycliste de talent, elle est, aussi, particulièrement douée pour l’écriture. Elle a de quoi tenir, son père, Christian, maniant lui-même la plume avec brio.

Spécialiste des courses sur route, Tennessee, a participé aux derniers Championnats québécois sur piste, épreuves qui l’ont inspirée et incitée à dresser un parallèle entre les deux spécialités. Ce point de vue d’une cycliste sur route nous fait voir, pour reprendre ses mots, «les différences auxquelles opn ne pense pas toujours».

Voici donc la vision de cette nouvelle pistarde (le mot sonne mal, mais c’est le bon!!!) qu’est devenue Tennessee Mayer.

Descartes a écrit un jour: «Je pense donc je suis.». Je suivrais plutôt une maxime maison qui dit: «Je roule donc j’écris.». C’est en effet cette saison que j’ai commencé à faire de la piste, et j’aimerais partager mon expérience en tant que «fille de route»…

«J’ai pas envie de spinner, c’est plate!»

Tout d’abord, il y a le réchauffement en piste. Naïvement, lors de la première Coupe du Québec, j’apporte mon rouleau pour m’échauffer sous la tente avant le début des épreuves.

Le moment venu, je comprends que peu nombreux sont ceux qui s’échauffent sérieusement, en faisant des intervalles, etc.  La plupart des gens tournent en rond dans ce que l’on appelle affectueusement le «beigne». Le beigne, c’est ce petit cercle parfait d’asphalte qui sert à certains pour s’échauffer, et simultanément à d’autres pour se délier les jambes après un effort intense.

À partir de ce moment, j’ai délaissé le rouleau pour le beigne, accompagné de son social, qui est sans contredit la discipline que je maîtrise le mieux, autant en route qu’en piste…

«Un match sprint… Késsé ça?!»

Une différence majeure entre la route et la piste est le type d’épreuve. En route, on rencontre 4 épreuves: le critérium, le routier, le contre-la-montre, et les jeux d’habileté. En 4 Coupe Québec de piste, un Omnium et les Championnats québécois, j’ai découvert au moins une épreuve par jour, si ce n’est toutes les épreuves prévues au programme d’un coup!

Certaines sont relativement basiques et le parallèle avec la route est faisable: un scratch est comme un critérium, une course aux points est un critérium avec des sprints intermédiaires récompensés en points et  un 500 mètres, c’est 2 tours à fond (et je peux vous dire que c’est très long deux tours dans ces conditions!).

Après viennent le 200 mètres lancé, qui possède une kyrielle d’approches différentes les unes des autres, la course par élimination (souvent aux 2 tours), le win and out, les matchs sprints, et ainsi de suite. Durant ces épreuves, c’est définitivement l’expérience qui fait la différence!
Heureusement qu’il a des âmes charitables pour vous expliquer comment ça marche quelques minutes avant votre départ…
🙂

«500 mètres, y’a rien là!»

Après vient la différence au niveau de la distance à parcourir. En route, les cadettes font entre 40 et 50 kilomètres, sur un parcours plus ou moins vallonné, avec plus ou moins d’action et d’attaques, dépendant des courses (et des opinions..). En fin de saison, 50 kilomètres ne sont plus considérés comme difficiles ou nombreux: c’est la norme.

En piste, le maximum que j’ai fait a dû tourner autour de 35 tours, soit un peu moins de 9 petits kilomètres. 9 kilomètres, dans ma tête, c’est une course de pee-wee, ou encore un long chrono. Mais détrompez-vous : 35 tours sur une piste, c’est très long et assez mouvementé, surtout dans le cadre d’une course par élimination, ou pire, un win and out…

Lorsque l’on fait une course, on sent le moment opportun pour s’échapper du peloton, sans vraiment tenir compte de la distance à parcourir (du genre 45 kilomètres avec une méchante bosse, le tout à deux…). En piste, c’est différent. Je trouve personnellement assez éprouvant deux tours en tête, seule! Oui, ce n’est que 500 mètres, mais sur la piste, c’est assez exigeant, sans qu’on s’en rende forcément compte!

Si on fait le parallèle avec le patin de vitesse, sport que bon nombre d’entre nous ont pratiqué ou pratiquent pour garder la forme l’hiver, le 500 mètres est une épreuve de vitesse. En route, 500 mètres, c’est un sprint : un long sprint soit, mais un sprint quand même. En piste, le 500 mètre en cadette est considéré comme une longue distance, sur laquelle il faut savoir gérer son effort!

La route ou la piste?

Les deux! Ce sont deux sports différents, mais similaires en même temps. Je trouve que c’est un beau complément à la route, et surtout un bon motif pour prolonger les fins de semaine occupées pour revoir une énième fois ses amis. 🙂

Pour les résultats complets des Championnats québécois sur piste, cliquez ICI.

Tennessee Mayer, en piste, à Bromont.

Tennessee Mayer, en piste, à Bromont.

Pour nous joindre: clemelin@sdvmag.com .

 
 
 

 

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