Infovelo.com

Tout le monde me demande, depuis dimanche soir, comment je me sens. Je ne sais trop quoi répondre, je suis toujours sur le buzz du demi et je pense que pour répondre à cette question, je dois tout d’abord débuter par une simple confession: je suis content d’avoir terminé, mais déçu du résultat. 6h19, 140e/185 dans mon groupe d’âge (H30-34) et 1178e/1716 au classement.

Débutons par le commencement.

Avant

Je suis parti faire mon repos d’avant course en Caroline du Sud avec ma famille. Le plan étant simple: me reposer sur le bord de la plage, mettre la dernière touche à mon entraînement. Résultat? L’entraînement à 38°C n’est pas l’idéal. Comme plusieurs, je me suis senti très mal pendant cette semaine réduite en entraînement. Deuxième constat, 20 heures de voiture et 20 heures pour revenir, c’est trop et épuisant. La prochaine fois, les vacances après! Des bons côtés? J’ai eu bien du plaisir dans les vagues et les vacances à la plage me rappellent toujours mon enfance!

Pendant

Je suis arrivé à Gilford pour le demi-Ironman deux jours avant la course. Nous sommes revenus en deux jours pour éviter le stress de la route. Encore une fois, on s’est fait prendre dans les travaux routiers. Deux heures, pour traverser la région de Washington et plus de neuf heures pour se rendre dormir à New York!!!!

Rendu à Gilford NH, j’ai exactement le même sentiment qu’à Lake Placid. C’est gros! Il y a du triathlonien en s.v.p.! Ici on est socialement accepté avec nos bas de compression au restaurant! WOW. Essayez ça au Québec juste pour le plaisir! Premier rendez-vous, prendre mon sac d’athlètes et ma puce électronique le vendredi. C’est à ce moment que le stress de la course a débuté. Fébrilité, anxiété, stress… Heusement j’ai bien dormi les deux nuits avant dimanche!

Dimanche matin 4h30

J’ai très bien dormi, plus de stress. Je mange et hop! dans la voiture. Premier arrêt, le café. J’ai besoin de mon fix de caféine. Je n’y peux rien, c’est comme ça! Il y a beaucoup de trafic pour se rendre au départ. J’arrive finalement dans la zone de transition vers les 6h20. J’y passe un bon 30 minutes pour m’installer et à visualiser ma course. Il y a un accident sur la route et le départ est retardé de 20 minutes. Parfait, on en profite pour manger une autre banane et aller vous savez où.

7h45, les pros sont déjà partis. J’en profite pour m’installer dans l’eau et me réchauffer. Mon départ était censé être à 7h55, mais a été retardé.

La nage

8h25: c’est l’heure. Je suis déjà dans l’eau depuis un bon moment et je me sens prêt. C’est un départ dans l’eau à mi-corps. J’ai pris soin de pratiquer mes sauts de dauphin la veille avec ma petite soeur et Terry. Excellente idée. Sur le coup du départ, ça m’a permis de me glisser parmi les premiers de ma vague. Comme d’habitude, je suis rapidement largué! Sur 400m, j’ai survécu avec les meilleurs! Sur un sprint j’aurais bien paru! À la première bouée du rectangle, je suis déjà loin du groupe de tête, il n’y a plus d’aspiration possible sauf pour mes deux petits amis bien accrochés derrière moi… Rien à faire pour me faire passer et profiter un peu de leur aspiration. J’ai donc gardé ma cadence. À 1000m, je ne sais trop pourquoi, le lac s’est agité. Des vagues d’au moins deux pieds se sont levées. Ce qui a rendu l’expérience encore plus amusante. Je dis amusant, car j’ai nagé toute la semaine précédente dans l’océan! Chose que j’adore particulièrement!

38 minutes plus tard, je sortais de l’eau. Excellente nage. 38 minutes c’est dans mes bons chronos. J’ai déjà fait mieux, mais c’est un temps très satisfaisant pour moi. Je visais un temps sous les 40 minutes.

Transition 1

Une seule phrase… pourquoi je suis retourné de bord dans la transition? Ah oui, parce que j’avais oublié mon numéro! Une chance que j’ai passé 30 minutes dans la transition avant le départ pour me préparer!

Sur le vélo

J’ai finalement opté pour le port de mon nouveau casque aéro (Giro Avantage 2 dont je ferai l’analyse bientôt). Sage décision qui m’a porté fruit dans les descentes et sur le plat. J’avais essayé ce type de casque il y a quelque semaines et dans les conditions parfaites ça valait le coup.

Comme j’avais déjà roulé ce circuit au printemps, je savais très bien que les 22 premiers km seraient très difficiles et qu’ensuite c’était un mélange de faux plats descendant et montant. Bruno, l’entraîneur de Kino2, m’avait bien dit de me garder sur le vélo. «Sois conservateur sur le vélo, c’est ta grande force, au km 75, tu ouvres la machine, pas avant.» Résultat, au km 75, les côtes ont débuté et je suis toujours à 31km/h de moyenne. Parfait! J’ai bien réussi à m’hydrater et à manger sur le vélo. Quand je suis arrivé dans les côtes du dernier 22km, les mêmes km qu’au début, j’avais encore de très bonnes jambes pour grimper. Dans certaines descentes j’ai atteint plus de 80 km/h. J’en suis particulièrement fier. C’est la première fois que je vois ce chiffre en compétition sur mon compteur. Héhé, je me vois déjà dans la descente de 9 km à Lake Placid!

Cela dit, j’ai terminé très fort mon vélo, mais mon dos me fait un peu mal, même chose pour mes hanches. Ma position sur mon vélo n’est plus la même depuis que j’ai changé mes pédales il y a un mois. Je sens que je vais souffrir sous peu…

Résultat: 90 km de vélo en 2h56! Sous les 3 heures, un deuxième objectif d’atteint!

Transition 2

Encore une seule phrase: pourquoi j’ai pris cette foutue ceinture «Fuel belt» déjà???

Course à Pied

Au départ, j’ai toujours un peu mal au dos et aux hanches, mais les jambes sont encore très bonnes. Je débute tout de même mollo. J’ai toujours un peu de difficulté à enchaîner vélo et course à pied après 90km. Je monte graduellement mon rythme jusqu’à ma cadence habituelle (où je fais le 21km un peu sous les 2 heures). Je ferai moins de 5km avec cette cadence. La lumière ferme, les clignotants «Check engine» s’allument, c’est terminé. Le dos et les hanches ont flanché. Je suis incapable de tenir ma cadence, ni même un rythme constant. La ceinture me fait encore plus mal aux hanches et est de plus en plus lourde… Pourquoi j’ai apporté cette foutue ceinture, il y a des points d’eau à chaque mille ou presque… J’alterne maintenant marche et course légère pour 10 km. J’ai eu un regain d’énergie avec 6 km à faire sachant que j’allais maintenant franchir le fil d’arrivée quoiqu’il arrive.

Je suis un «finisher» comme ils disent.

Mon temps: un désastreux 2h38. Je n’ai jamais fait pire sur un 21km. Il y a un première à tout!

Après

La fin d’après-midi et la soirée ont été pénibles au niveau du dos et des hanches. Après une bonne nuit de sommeil, il n’y a pratiquement plus de trace. Plus de douleur du tout, mais les jambes sont raides. Cette semaine ça sera opération positionnement sur mon vélo et massage!

Malgré une course à pied plus qu’ordinaire je suis content d’avoir du résultat, mais surtout je suis content d’avoir terminé et de ne pas avoir abandonné après le premier 10 km de course. Je suis un «finisher» et je vais me reprendre dans trois semaines à l’Ironman 70.3 Muskoka!

Je tiens à remercier ma famille pour leur support inconditionnel ou presque! Ma conjointe Valérie-Ève, sans son support il me serait tout simplement impossible de faire toutes ces expériences de vie! Mes enfants (Alex, Antoine et Maude) pour m’avoir crié après sur le bord du circuit! Ma petite soeur Annie et son conjoint Terry, merci de m’avoir supporté en fin de semaine! Je vous promets un brin de concurrence dans trois semaines! Du moins, dans la transition avant de partir!

Mes prochains gros rendez-vous où je suis inscrit:
– En route vers Muskoka!
– Ironman Lake Placid 2010!